Le rapport sur le Développement de la Banque mondiale recommande aux pays en développement, et à ceux d’Afrique noire en particulier, de mettre en œuvre des actions destinées à mettre en valeur les potentialités de leurs jeunes.
L’Afrique au sud du Sahara devrait tirer parti de la richesse démographique que constituent ses jeunes, considère le rapport de la Banque mondiale sur le développement dans le monde en 2007, publié il y a quelques jours, à l’occasion de son assemblée générale annuelle, tenue cette année à Singapour. Dans le communiqué de presse publié à cette occasion, l’institution financière déclare que «pour les pays en développement dans lesquels la population des 12 à 24 ans se situe à un niveau record, consentir l’investissement voulu pour améliorer les services d’éducation, de santé et de formation professionnelle destinés à ces jeunes peut être un gage de forte croissance économique et de recul prononcé de la pauvreté.»
Dans tous les pays d’Afrique noire, les jeunes constituent la majorité de la population. Les jeunes âgés de moins de 15 ans sont d’ailleurs les plus nombreux pour beaucoup de pays. La Banque mondiale en compte plus de 200 millions âgés entre 12 et 24 ans. Elle considère que cette masse est une richesse qui, si elle est bien utilisée, peut beaucoup servir les pays concernés. La situation est d’ailleurs la même pour presque tous les pays en développement. Le rapport prévient : «A l’heure actuelle, on compte 1,3 milliard de jeunes dans l’ensemble des pays en développement. Cela constitue un chiffre sans précédent et présente, selon les auteurs du rapport, une occasion optimale d’investir dans les jeunes en question, car ils sont en meilleure santé et mieux instruits que les générations antérieures, et l’évolution démographique est telle qu’ils auront moins d’enfants à charge au moment d’entrer dans la population active. Si, par contre, on ne saisit pas cette occasion de mieux préparer les jeunes au monde du travail et d’en faire des citoyens actifs, on risque d’aboutir à des situations de désillusion et de tensions sociales généralisées.».
La Banque mondiale a donné des pistes que devraient exploiter les pays concernés, pour faire ressortir pleinement le potentiel de leur jeunesse. Elle préconise, ainsi, de mettre l’accent sur l’éducation primaire et secondaire, et d’encourager l’étude des mathématiques et des sciences. Ensuite, dans une région atteinte de plein fouet par le sida et d’autres maladies, l’information des jeunes est capitale, surtout l’information relative à la santé. Dans cet ordre d’idées, les experts de la Banque pensent qu’il faut donner une seconde chance aux jeunes qui ont été confrontés à des accidents dans leur vie, comme aux filles-mères, de reprendre leurs études. Enfin, la Banque préconise de «créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes». Elle donne l’exemple des Agetip au Sénégal, pour dire : «Des programmes comme celui des Agetip au Sénégal permettent de combiner la réalisation de travaux publics avec une formation sur le tas pour de jeunes chômeurs.».
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