BANQUES - Propositions de rachat de la Générale : La Sgbs pourrait être absorbée par la Bicis

Si Bnp Paribas devient majoritaire dans la Société générale en France, les filiales sénégalaises et africaines de deux banques pourraient également fusionner. Et la Sgbs perdre son identité.

La crise qui a frappé la Société générale en France, la société-mère de la Société générale des banques du Sénégal (Sgbs), pourrait, malgré les pertes importantes qu’elle a occasionnées, qui se chiffrent à plus de, 3275 milliards de francs Cfa, être très limitée dans ses conséquences. Et pour ce qui concerne le Sénégal, ses effets pourraient se limiter en une perte en termes d’image. Ce qui est moins dramatique que s’il y avait un reflux important de sa clientèle, qui ne semble pas encore se dessiner à ce jour. Il faut savoir que, les rumeurs et les informations qui viennent de Paris, font état d’une éventuelle prise de participation de la Bnp Paribas dans la Générale.

Cette option, qui a une préférence des autorités françaises, frileuses à l’idée de voir une banque étrangère prendre le contrôle de la Société générale, aboutirait évidemment à un changement d’enseigne des filiales. Ce qu’ont confirmés un dirigeant d’une banque concurrente de la place, ainsi qu’un ancien administrateur indépendant de la Sgbs, M. Moubarack Lô. Ces deux spécialistes reconnaissent que les filiales ne seront pas forcément touchées par la crise actuelle en France et en Europe. En particulier la filiale sénégalaise. M. Lô précise même que «la Société générale ne supporte pas financièrement la Sgbs. Une forte crise de la générale aurait essentiellement deux conséquences directes sur la filiale. D’un la perte de la garantie morale que la générale offre à la clientèle de la Sgbs, et de deux, l’arrêt de l’expertise technique. Ce qui n’est pas trop grave, dans la mesure où la majorité des cadres et ressources humaines de la banque sont des Sénégalais». Toutefois, si la Bnp s’emparait de la majorité de la Sg, il est évident qu’à Dakar, on ne verrait plus que des enseignes de la Bicis. Le banquier se souvient que ce ne serait pas une première, la Bnp ayant déjà tenté d’absorber la Générale. Aujourd’hui qu’elle a l’aval des autorités françaises, «même si au sein de la Société générale on veut considérer cette idée comme farfelue», souligne le banquier, elle a des chances d’aboutir. Car, la filiale est liée à sa maison mère, malgré une relative autonomie financière. Mais alors, les conséquences ?, s’interrogent les clients.

«Cela pourrait entraîner des pertes en termes d’image pour la Sgbs», souligne Moubarack Lô, qui ajoute que des concurrents pourraient en tirer profit, en faisant migrer une bonne partie de la clientèle vers leurs comptoirs. Mais tout les yeux sont rivés vers ce qui se passe en France.

Pour le moment, à Paris, la direction actuelle, commandée par M. Daniel Bouton reste en place, même si elle est doublée par «un comité spécial», sorte de conseil de surveillance, qui va se charger de veiller à ce qu’aboutisse l’enquête indépendante qui vient d’être lancée, sur les circonstances qui ont permis à un trader individuel, Jerôme Kerviel, d’engager plusieurs milliards d’euros de la banque, dans des opérations boursières hasardeuses, à l’insu de ces employés. Or, le même Kerviel vient de déclarer à la justice que ses dirigeants étaient informés de ses actions, ce qui semble plus vraisemblables, au regard des sommes engagées. Il semble cependant que la dissimulation et le manque de transparence ne soient pas une spécialité que de la maison-mère française. Dans ses prochaines éditions, Le Quotidien va revenir sur des cas portant sur la gestion de la Sgbs au Sénégal, qui semblent aussi intéressantes pour les clients.