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BASSIN DU FLEUVE SÉNÉGAL: La science au secours des politiques

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BASSIN DU FLEUVE SÉNÉGAL: La science au secours des politiques

Longtemps ancré dans le discours, l’après barrage est devenu l’objet de tous les regards, de toutes les réflexions. A la suite du coup de pouce donné par les bailleurs de fonds qui ont fini de lancer avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, un grand projet de gestion des ressources naturelles, voici venu l’heure de la communauté scientifique sous-régionale avec au menu de ses réflexions, « la gestion des problèmes environnementaux du bassin du fleuve Sénégal. »

Lutte contre les maladies liés à l’eau, cartographie du bassin du fleuve Sénégal, identification et caractérisation des zones humides dans le bassin, inventaire qualitatif de la faune et de flore, ainsi que les études monographiques des problèmes dans le haut bassin, voilà entre autres, quelques aspects du programme ambitieux que lance en ce mois d’avril, l’Organisation pour la mise en valeur du Sénégal (Omvs). Cela dans le but de développer et d’accompagner quelques thématiques de recherche intéressantes autour du bassin du fleuve Sénégal.

Ce programme s’inscrit ainsi dans le cadre du vaste projet de Gestion des Ressources en Eau et de l’Environnement du bassin du fleuve Sénégal (Fem/Bfs) qui a été lancé en avril 2004 par l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal et la République de Guinée, (devenue depuis juin 2006, membre à part entière de l’Omvs), avec l’appui financier et technique du Fonds Mondial pour l’Environnement (Fem) à travers la Banque Mondiale et le Pnud. L’objectif principal du projet est ainsi de contribuer à la gestion globale, rationnelle et intégrée des ressources naturelles et de l’environnement par une approche régionale participative qui tienne pleinement compte de la dimension transfrontalière du bassin.

Un bassin envahi par les mauvaises herbes

Tout autour de ce vaste territoire, les espèces végétales envahissantes se sont développées de façon spectaculaire au cours de ses 30 dernières années. Parmi les espèces nocives répertoriées par la recherche se trouvent les roseaux qui ont fait des dégâts énormes pour ce qui est de la qualité de l’eau.

On pourrait citer les dégâts causés par la laitue ou salade d’eau, encore plus nocive par son développement trop rapide. Mais aussi la fougère d’eau davantage nocive et encore très présente dans la vallée. Le développement de toutes ces plantes aquatiques, a couvert une surface totale de 100.000 hectares en 2005. En moins de 10 ans, la plupart des axes hydrauliques actifs ont été envahis par les plantes aquatiques nuisibles. Ce qui semble énormément gêné la navigation. L’Omvs repense ainsi l’avenir en partant des questions vitales liées à l’environnement de ses vallées. Et sur le plan du sol, on signale aussi la dégradation des berges ainsi que le déplacement du lit de fleuve. Dans ce cocktail noir qui prive encore les Sénégalais et autres pays membres de l’Organisation, d’une bonne qualité d’eau, les localités les plus affectées, selon certains experts de l’Omvs, sont situées dans un bief entre Bafoulabé et la confluence entre Karakoro et le fleuve Sénégal.

Le Fouta Djallon

La source des fleuves en danger

En Guinée, où se trouvent les sources du Niger, du Fleuve Sénégal, le taux de déboisement au niveau national a été estimé à 2,08% pour la période 1981-2000.

Aujourd’hui, autant dans les régions de la Guinée forestière que dans la zone maritime de ce grand pays de la sous-région, on note une dégradation des bassins. A côté, le massif du Fouta Djallon et ses versants subissent aussi un déboisement assez intense. A côté des causes naturelles, s’ajoutent encore des causes anthropiques avec les nombreux feux de brousse.

L’environnement du bassin n’échappe pas aussi aux effets de la désertification dans certaines zones. Si les effets et les impacts de ce processus sont connus, les méthodes de lutte restent cependant peu efficaces. Les nappes d’eau aussi ne sont pas à l’abri de la pression. C’est dans ce cadre qu’une meilleure connaissance des nappes est nécessaire d’autant plus que l’Etat sénégalais a opté pour l’alimentation en eau potable (Aep) des populations à partir des eaux souterraines.

Si l’on y ajoute le fait que l’ampleur des impacts de la variation interannuelle d’inondation de la plaine alluviale sur les eaux souterraines encore mal cernée et fait l’objet d’études complémentaires dans le cadre du Programme eau à long terme (Plt) du Sénégal.

La faune aussi n’est pas à l’abri

La faune ischtologique du fleuve Sénégal comprend des espèces d’eau douce mais aussi des espèces d’eau saumâtres. Entre 1998 et 1999, quelque 63 espèces de poissons appartenant à 18 familles ont été inventoriées dans le fleuve.

La majorité des études ont permis de noter que la majorité des espèces d’eau douce inventoriées dans le fleuve en 1984 avant la construction des barrages de Diama et Manantali étaient toujours présentes dans le fleuve en l’an 2000. La pêche aussi devrait faire l’objet d’une étude sérieuse avec la baisse présumée de la productivité de la pêche dans la vallée due à l’écrêtage des crues par les barrages et la baisse de la qualité de l’eau due à l’envahissement par les végétaux aquatiques. Et si l’on sait que le barrage de Diama fait également obstacle aux poissons d’eau salée qui avaient l’habitude de remonter saisonnièrement le fleuve sur des dizaines de kilomètres, on n’a pas fini de trouver des sujets d’interrogation pour les chercheurs.

Sos pour tirer la sonnette d’alarme

L’enjeu de cette réunion de Dakar est ainsi de parvenir à un développement durable du bassin grâce à l’utilisation efficace de ses ressources en eau et en environnement. Cette nouvelle approche a été initiée dans le but de promouvoir le dialogue entre tous les acteurs concernés par la gestion des ressources du bassin du fleuve Sénégal. Ces acteurs ayant été identifiés comme étant les communautés du bassin, les membres de la société civile et la communauté des chercheurs et universitaires de nos pays. Il s’agit aussi de faire un sérieux inventaire destiné à la caractérisation des zones humides du haut bassin qui a été jusqu’ici été moins soutenu par les bailleurs et partenaires que les zones humides de la basse vallée. Entre autres thématiques de recherche qui mobilise bailleurs et chercheurs, l’ensablement dû à la forte érosion éolienne causé par les vents qui joue, selon les spécialistes, un triple rôle d’agent érosif, de transport et de dépôts de formation des dunes. Dans le cas du bassin du Sénégal, tous ces grains proviennent pour l’essentiel du Sahara proche.



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