CHEMINS DE FER ZIGUINCHOR-DAKAR : Le train passera par Kolda, Vélingara, Gouloumbou et Tambacounda

La finalisation par le partenaire Indien (RITES-Ltd) du tracé de la ligne Ziguinchor-Dakar annoncée par le Président Wade lors d’une visite d’Etat en Inde en 2003, arrive à son heure, selon M. Ibrahima Niang, Directeur général de l’Agence nationale des nouveaux chemins de fer (ANCF). L’ambition du chef de l’Etat est d’assurer le désenclavement de la Casamance, pour le renforcement de l’unité nationale. Et, à terme, la promotion de l’intégration africaine, comme préconisé par le NEPAD

C’est avec soulagement que le « Doyen » exhibe « le 1er tracé de la ligne Ziguinchor-Dakar » (en passant par Kolda, Vélingara, Gouloumbou et Tambacounda) qu’il considère comme un jalon important sur la voie de la renaissance du rail. Ancien ministre et ancien ambassadeur du Sénégal au Maroc, il n’a pas hésité à reprendre la casquette du cheminot pour aborder sa nouvelle mission avec la même détermination qui l’a animé dans ses différentes hautes fonctions au service de l’Etat. Et sur la Corniche-Ouest, dans les locaux flambant neufs de l’Agence, le personnel partage l’enthousiasme communicatif de celui qui préside l’un des projets grandioses du président Wade.

Sa nomination à la tête de l’ANCF étant, pour lui, la 3e du genre comme Directeur général (après la Rcfs et la Sncs), Ibrahima Niang veut en faire son cadeau d’adieu, « pour laisser la place à la nouvelle génération ». D’où l’importance qu’il accorde à « cette mission fantastique » ; l’aboutissement d’un rêve (prémonitoire ! ?) révélé dans son premier roman, « Gaal Diéri, un train de vie » (1994). Un rêve qu’il partageait avec son ami Marcel Bassène décédé dernièrement et qui se réalise « par la volonté du Chef de l’Etat », concrétisant l’ambition des populations de la Casamance naturelle qui « ne connaissent pas le train », dit-il. Outre l’évacuation des produits agricoles du Sud et son ouverture sur les mines de la Falémé, la ligne Ziguinchor-Dakar, dont les partenaires-Indiens de RITES-Ltd déposeront incessamment le rapport des études de faisabilité, en attendant les études détaillées, participera à l’intégration sous-régionale, grâce à son éventuelle connexité avec les deux Guinées par la côtière, avec le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et au-delà, par la transcontinentale et avec l’Afrique du Nord par la transsaharienne.

Ziguinchor et Kolda par le train

Dans la perspective de l’ouverture des mines de phosphates de Matam, c’est aussi une fenêtre sur la faisabilité de la future desserte du Nord par Rosso, qui rejoindrait Nouakchott et le Chemin de fer à grand écartement du Maroc.

Le tracé de la ligne Ziguinchor-Dakar est l’aboutissement d’un long processus entamé lors de la visite d’Etat du Président Wade en Inde en avril 2003. Car, « c’est le 7 avril 2005 qu’a été signée la convention avec RITES-Ltd pour la conduite des études de faisabilité et des études détaillées. Dès le 17 mai, une mission indienne était à Dakar, alors que nous étions en conclave à New Delhi les 7 et 8 novembre 2005 », dit M. Niang.

Le Directeur général de préciser que le tracé provisoire qui fait la fierté de son équipe n’a pu être réalisé que grâce à la mise à disposition des cartes et des images satellites par l’IGN (France), en février mars 2006. Il a fallu ensuite effectuer de longues missions de terrain pour vérifier l’exactitude des relevés et rencontrer les populations dont l’enthousiasme pour le projet est la meilleure récompense.

C’est ce travail de titans qui sera bientôt restitué au Chef de l’Etat par l’Ambassadeur de l’Inde, selon Ibrahima Niang qui dit désormais pouvoir attendre les études détaillées avec sérénité et confiance. Assuré qu’un jour, le train sifflera de Ziguinchor à Dakar, en passant par Kolda, Vélingara, Gouloumbou et Tambacounda.