Parlant de la dégradation de la qualité de la distribution de l’électricité, Samuel Sarr souligne que sa pointe se situe actuellement à 330 Mégawatts et atteindra vraisemblablement 380 MW avant la fin de l’année. Pour y faire face, ils disposent d’une puissance totale installée de 400 MW y compris Gti (50 MW) et Manantali (66MW). « Donc, lorsque toutes nos unités sont en service, nous parvenons à couvrir cette pointe. Même, s’il arrive que des arrêts accidentels nous replongent dans des situations de déficit ». Et Samuel Sarr de continuer sur un air de désolation. « Nous avons connu dans la deuxième quinzaine de février une situation particulièrement difficile. La centrale privée de Gti qui, en temps normal, fournit 50MW au réseau interconnecté est indisponible depuis le 26 décembre 2005. Le groupe 302 du Cap des Biches (30 MW) était à l’arrêt du 17 au 25 février pour entretien. Il est revenu en exploitation depuis le 27 février », confie-t-il. Samuel Sarr a ajouté qu’au même moment, ils ont arrêté le groupe 403 de la Centrale 4 d’une puissance de 20 MW qui a dépassé ses heures de visite de plus de 10% et qui s’acheminait inexorablement vers des avaries.
« La société africaine de raffinage (Sar) était dans cette période dans l’incapacité de fournir le Diesel Oil nécessaire à l’alimentation de la Turbine à gaz N°4 de puissance 32 MW. De même, Total n’a pu livrer à Aggreko qui contribue pour 40 MW à la couverture des besoins du réseau. Il faut souligner que de sérieuses menaces pèsent actuellement sur ses livraisons du fait des difficultés de la Sar à garantir des stocks de combustibles suffisants », note-t-il.
Au total donc, ce sont plus de 150 MW, soit près de 50 % de la demande qui ont été retirés de l’exploitation, selon lui. Dès lors, la seule alternative qui s’offrait à eux était de réduire la demande de la clientèle pour réaliser l’équilibre « production-demande », ce que les gens appellent communément délestage. Pire, cette situation durera tant que le retour de Gti ne sera pas effectif et que des solutions durables ne soient apportées au problème de l’approvisionnement du combustible de leurs centrales.
Parlant des réformes institutionnelles, il a expliqué que toutes les réformes imposées aux secteurs de l’électricité de notre sous-région ont échoué. « Les partenaires stratégiques se sont retirés de la Guinée, du Sénégal, du Mali, du Togo. Et ce n’est qu’un commencement. Au Sénégal, nous avons décidé de rompre avec ces schémas classiques de privatisation pour privilégier un actionnariat national (personnel, consommateurs, investisseurs privés et nationaux). Ce qui permettra d’éviter de brader un outil sans lequel toute politique de développement économique et social est vouée à l’échec ».
À propos des collectivités locales, il a révélé que les municipalités leur doivent 4,5 milliards et les communautés rurales 500 millions. « Mais le problème est aujourd’hui réglé puisque le gouvernement est engagé à payer ses arriérés. Les Ics doivent à ce jour 2 milliards de francs Cfa soit 4 mois d’arriérés. Dès lors, nous n’avions d’autres solutions que de couper toutes les polices qui étaient établies au nom de cette société »
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