Le commerce extérieur du Sénégal demeure structuré autour de deux partenaires dominants : l’Union européenne, qui capte une part importante des exportations, et la Chine, désormais premier fournisseur du pays. Cette double dépendance façonne la politique commerciale nationale, en pesant sur les ambitions d’industrialisation et de souveraineté économique.
En 2023, l’Union européenne représentait près de 30 % des exportations sénégalaises, avec une forte concentration autour des produits halieutiques, agricoles et des minerais. L’Espagne, la France et l’Italie figurent parmi les premiers débouchés. De l’autre côté, la Chine assure à elle seule plus de 20 % des importations, selon les données de la Direction générale des Douanes, notamment dans les segments des machines, des équipements, des textiles ou des matériaux de construction. Cette tendance s’est accentuée avec les projets d’infrastructure et les investissements chinois dans plusieurs secteurs clés du pays.
Ce déséquilibre structurel soulève des enjeux stratégiques. Le Sénégal exporte principalement des matières premières ou des produits à faible valeur ajoutée, tandis qu’il importe massivement des biens transformés. Cette configuration limite l’impact positif du commerce extérieur sur la création d’emplois locaux et la montée en gamme industrielle. Elle interroge aussi la résilience du pays face aux fluctuations des marchés mondiaux, à la dépendance technologique et à la vulnérabilité logistique.
Dans un contexte où la souveraineté économique revient au cœur des discours politiques, la diversification des partenaires commerciaux, la transformation locale des matières premières et le développement de filières exportatrices plus compétitives deviennent des impératifs. Le renforcement du commerce intra-africain, encore marginal (moins de 15 % des échanges), constitue également un levier stratégique pour desserrer l’étau des dépendances bilatérales et construire une base productive plus autonome.
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