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Economie

CONFRONTÉ A UN APPROVISIONNEMENT ALÉATOIRE - Samuel Sarr s’affranchit des « majors »

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CONFRONTÉ A UN APPROVISIONNEMENT ALÉATOIRE - Samuel Sarr s’affranchit des « majors »

Samuel Sarr, Directeur général de la Société nationale d’électricité « Senelec » cherche à s’affranchir des « majors ». Il veut que désormais la consommation de fioul lourd de l’unité qu’il dirige, consommation qui se trouve être la plus importante du pays, ne soit plus tributaire d’un aléatoire approvisionnement. En dépit des « nouvelles bonnes dispositions » des sociétés comme la Sar ou Total-Fina ou encore Shell, il entend fermement s’offrir son « navire-citerne » de la Société marocaine de raffinage (Samir) et faire une économie ainsi de près de 9 milliards de FCfa sur ce poste, assure-t-il. D’ores et déjà, la Senelec grâce à un arrêt de justice, a acquis près de 15 milles tonnes de fuel, contenues dans les cuves d’Oryx mises sous scellées. Elle les a acquises au « prix coûtant » conformément à l’ordonnance du juge.
La Senelec a imputé les délestages intempestifs qui portent tort considérablement aux ménages et aux unités économiques du pays, à un problème d'approvisionnement en combustibles. Ses responsables l’ont déclaré à qui voulait les entendre. Pour y remédier et se mettre dorénavant à l’abri d’un approvisionnement aléatoire, ils ont pris langue avec la Société marocaine de raffinage (Samir) pour l'acheminement de gas-oil et de fioul lourd vers Dakar, destinés à la consommation de leur unité de production d’électricité. La société chérifienne s'engage aussi à aider la Senelec à construire ses installations de stockage de combustibles.

En attendant, la Senelec qui a obtenu des autorités judiciaires du pays, la possibilité de s’approvisionner « au prix coûtant » du contenue des cuves d’Oryx mises sous-scellées par la Douane depuis le contentieux entre l’Etat du Sénégal et ladite société, s’offre ainsi une bouffée d'oxygène. « Avec cette possibilité, ainsi que celle de nous payer un tanker auprès de la Samir, ce sont 9 milliards de FCfa que la Senelec engrange sur ce poste », révèlent des responsables de la boîte. Selon eux, « la Senelec a versé rien que l’année dernière plus de 100 milliards à la Sar pour s’approvisionner. Sur les 45 milles tonnes de produits, notre société en consomme à elle seule, les 30 milles. C’est dire que nous sommes le plus gros clients des distributeurs du pays. Toute défaillance de leur part entraîne une situation que les Sénégalais déplorent et nous cause un préjudice incommensurable. Nous sommes en effet, obligés à cause des difficultés d'approvisionnement en combustibles de recourir aux délestages pour équilibrer nos offres d’électricité ».

Cependant, et c’est là où la responsabilité du gouvernement semble être engagé au premier chef, les dirigeants de la boîte ont, depuis l’année dernière, attiré l’attention de l’autorité de tutelle par courrier, « des probables et possibles difficultés qui risquaient de survenir sur le poste approvisionnement en combustible à cause de la situation qui prévalait dans les milieux pétroliers du monde, ainsi que des conséquences que cela ne pouvait manquer d’entraîner. Nous lui demandions déjà, de nous permettre de nous affranchir des fournisseurs habituels en nous constituant un stock de sécurité ». Poursuivant, ils affirment que plusieurs lettres furent envoyées par la suite sans réponse au point « que le chef de l’Etat lui-même en fut saisi. Et malgré ses recommandations, on traîna les pieds. Résultats des courses : cette situation que nous connaissons aujourd’hui ».

Par ailleurs et en outre, depuis que la Senelec a annoncé sa ferme volonté de s’approvisionner « ailleurs », « les cargos font route sur Dakar et les sociétés de raffinage et de distributions assurent de leur disponibilité pour un approvisionnement correct de la Senelec». Soit, mais chat échaudé craint l’eau froide, semblent se dire les responsables de la boîte. Pour eux, il « s’agit aujourd’hui de nous affranchir d’un approvisionnement aléatoire et de nous offrir en plus des stocks de sécurité ».

C’est la raison pour laquelle, grâce à l’accord noué par les autorités sénégalaises avec la société chérifienne, la Samir, la raffinerie marocaine approvisionnera en combustibles la Senelec dans les prochains jours. Un navire-citerne s’apprête même à quitter les eaux chérifiennes pour celles sénégalaises, confient-ils. L'accord stipule en effet, l'acheminement de gas-oil et de fuel lourd au Sénégal dans les plus brefs délais par un cargo.

La holding qui assure 85 % des besoins du Maroc en hydrocarbures et exporte 25 % de sa production, s'est à la suite de son accord avec le Sénégal et par la même occasion, engagée à aider la Senelec à construire de nouvelles installations de stockage de combustibles et à étudier la possibilité de construire un nouveau terminal régional afin de garantir un approvisionnement régulier en électricité. La société dirigée par Samuel Sarr s’est vu allouée à ce propos une aire de stockage par les autorités portuaires, apprend-on. Aussi, les deux sociétés s'attelleront-elles à la construction urgente de bacs de stockage de produits pétroliers pour sécuriser l'approvisionnement de ses centrales électriques dans les meilleurs délais. À noter que la Senelec avait installé une puissance totale de 403 Mw, affirment certains de ses responsables, pour, disent-ils, assurer la fourniture du pays en énergie électrique. De cette puissance, 368 Mw sont reliés au réseau interconnecté constitué de centrales à vapeur, de la production Diesel et de la turbine à Gaz. Le reste de la puissance étant dispatché entre le réseau non interconnecté pour 19,8 Mw et les centres secondaires isolés d'une puissance de 14 Mw.

Néanmoins, la construction de ces ouvrages ne saurait résoudre à elle seule le problème de la Senelec et de ses délestages décriés. Les deux parties ont donc opté pour l’érection d’un terminal pétrolier régional (centre de stockage et plate-forme logistique). Car, il s'agit, indiquent les mêmes sources, "d'assurer de manière permanente la fourniture de produits pétroliers à destination du Sénégal et de la sous-région". La guerre du pétrole risque de faire rage. N’empêche, la situation actuelle a obligé la Senelec à retirer de l'exploitation, plus de 150 Mw, soit près de la moitié de la demande nationale en énergie électrique. Dès lors, faisait remarquer Samuel Sarr au cours d'un point de presse, l’alternative qui s'offrait à la Senelec était de réduire la demande de la clientèle pour réaliser l'équilibre « production-demande ».

 



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