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Economie

Coupure d’électricité : Le Domaine industriel à la recherche de solutions alternatives

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Coupure d’électricité : Le Domaine industriel à la recherche de solutions alternatives

Les coupures intempestives d’électricité n’ont pas épargné le domaine industriel de Dakar. Face à cette situation, la majeure partie des 55 entreprises qui y sont installées a choisi de trouver une solution alternative pour éviter de subir de grosses pertes ou de rouler tout droit vers la faillite.

Domaine industriel. Il fait juste 1HH30. Des ronronnements de moteurs et des assemblages de sons discordants fusent de partout. Dans l’unique centre de formation de professionnelle en menuiserie bois, le bruit des machines est assourdissant. À cette heure de la journée, les élèves (trois promotions d’environ 26 apprenants chacune) sont en plein travaux pratiques, sous l’œil vigilant de M. François Dieng, le responsable de la formation. Les matériels sont presque tous en marche : la perceuse à colonnes pour percer le bois et le fer, la scie circulaire pour couper le bois, en vue de différentes utilisations d’emballage de meubles, la raboteuse qui sert à raboter le bois, ainsi qu’à y enlever les traits de scie et à le rendre lisse. Roule également en plein régime dans ce centre de formation la scie à ruban qui a l’avantage de permettre de faire des sciages courbes nécessaires souvent dans la fabrique de têtes de lits et pour toutes autres formes de meubles.

Installée dans un coin de la salle de formation pratique, une toupie sert à une poignée d’élèves à changer les profils d’un tas de pièces de bois pour leur donner une belle décoration. Plus loin, une mortaiseuse est utilisée par un autre groupe de jeunes pour faire des assemblages de bois. À notre passage, certains élèves du centre de formation sont sur le profilage d’une bibliothèque, à la toupie. D’autres dressent (rabotent) des portes à la dégauchisseuse (raboteuse). Non loin, dans la même salle, trois élèves coupent à la scie les parties qui débordent sur les portes en fabrication. Sur les établis en bois, une demi-douzaine de d’apprenants poncent à la main et à l’aide de papier sable les parties déjà assemblées, en attendant leur passage au vernis. Dans un angle, des apprentis sont occupés dans la réalisation d’une porte. Ils commencent par le débitage, en coupant les planches de bois en pièces. Ces pièces débitées sont amenées ensuite à la dégauchisseuse puis, rabotées à la machine. Après, les élèves y font le traçage à l’aide de crayon, de l’équerre et du mètre. Suite au passage à la mortaiseuse, la scie circulaire est sollicitée pour faire les tenons nécessaires à l’assemblage. Les pièces de bois sont assemblées ensuite sur l’établi, avant d’être acheminées à la toupie pour y être profilées. L’étape qui suit, c’est le retour sur les établis pour faire le collage des différentes pièces. Après, il faut patienter quelque trente à quarante minutes pour procéder au remplissage de la porte, à l’aide de la sciure de bois, puis à la finition.

« Dès qu’une coupure du courant électrique survient, tous ces cours pratiques sont interrompus, du fait de l’arrêt immédiat de nos machines », se désole M. Moussa Sow, un des responsables de ce Centre de formation professionnelle en menuiserie bois.

Dommages sur les outils de travail

Ici, l’emploi du temps est beaucoup plus axé sur la pratique. Ce qui suppose une grande utilisation des machines. Selon M. Sow, ces interruptions dans la fourniture du courant électrique influent négativement sur leurs programmes d’enseignement. « N’ayant aucun outil alternatif, nous arrêtons les cours pratiques chaque fois qu’il y a délestage dans la distribution du courant électrique. Et l’inquiétude qui nous habite, c’est par rapport aux examens relatifs au Certificat d’aptitude professionnel (Cap) où souvent nous faisons 100 % d’admis. Puisque nous redoutons de pouvoir terminer nos programmes avec ces nombreuses coupures de courant que nous subissons comme beaucoup de Sénégalais, sans solution alternative ».

Secos Industrie (une fabrique de cosmétique et de parfums) est dans la même situation. Elle envisage d’acquérir des groupes électrogènes pour pallier les coupures du courant électrique. Le premier, pour que ses bureaux aient de la lumière en permanence et que le matériel informatique puisse y fonctionner à temps plein. Le second groupe devrait servir à faire fonctionner son matériel de production. « Parce que nous soufrons trop de ces délestages qui nous causent énormément de préjudices dans nos productions et de dommages sur nos outils de travail », se lamente M. Soïbou Dioum, directeur de Secos Industrie. À l’entreprise sénégalaise de façonnage industriel (Esefi), spécialisée dans la fabrique de mobiliers de bureau, les méfaits des coupures de courant sont moins ressentis. Puisqu’un groupe électrogène permet de continuer à produire même pendant les délestages de la Senelec. « Mais le coût du carburant qui fait fonctionner cet appareil augmente nos charges de fonctionnement », souligne M. Ousmane Sow.

Il soutient que l’unique disposition prise par sa société pour continuer à faire face aux coupures du courant électrique est de rendre plus performante son groupe électrogène. À la direction générale de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi), un groupe électrogène aide à travailler également en cas de coupure du courant électrique. « Mais, étant dans un domaine industriel où se font beaucoup de productions, nous souhaitons disposer de courant électrique en permanence de la part de la Senelec. Puisque les 55 entreprises que compte le domaine industriel fonctionnent avec le courant électrique », nous confie M. Moulaye Diallo, responsable de la sécurité à ladite agence.



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