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Economie

CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE : Les menaces qui pèsent sur l’huile végétale

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CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE : Les menaces qui pèsent sur l’huile végétale

S’il est démontré que la crise financière internationale ne va pas toucher directement nos économies, le doute est permis pour le cas de certaines filières. C’est le cas de l’arachide avec l’huile végétale exportée par une entreprise comme Suneor vers des marchés où la monnaie dominante est le dollar.

« La filière arachidière dans l’économie sénégalaise ». C’était le thème autour duquel l’Association des cadres de la Suneor (Acason) avait convié la réflexion, le vendredi 7 novembre 2008 dans le cadre d’un dîner-débat tenu au restaurant le Terrou-Bi. Une initiative perçue comme une volonté des cadres de la Suneor d’être présent le long d’un cheminement de réflexion stratégique sur l’entreprise et sur l’avenir de la filière arachide au Sénégal et dans le monde. D’où la nécessité pour M. El Hadji Ibrahima Sall, ancien ministre du plan, de disserter sur les enjeux et obstacles de la filière arachnide dans le nouvel ordre mondial qui, selon lui, comporte trois remises en question qui sont financière, économique et sociologique ou philosophique. Une démarche tournant autour de la façon dont on pense, exécute et met en œuvre le capitalisme d’une façon générale en tant que système.

Ainsi, malgré les développements rassurants faits sur les conséquences que pourrait avoir la crise financière internationale sur nos économies, El Hadji Ibrahima Sall pense que, pour ce qui est de la Suneor, apparemment le problème est plus complexe. Un postulat qu’il a expliqué par le fait qu’il y ait des exportations en zone dollar qui peuvent souffrir d’une baisse du cours de cette monnaie. C’est dans cette même situation que le conférencier a logé les « fameuses » importations du Brésil et de l’Argentine en huile végétale. Selon cet ancien ministre du plan, « il y a à la fois des problèmes d’élasticité sur les exportations ». Sur les importations, M. Sall pense que « le problème et la subtilité c’est que le volume des importations pour la Suneor d’huile végétale dépend beaucoup de la pluviométrie donc la disponibilité de l’arachide ». A partir de ce moment, a t’il ajouté, « vous avez un modèle suffisamment complexe qui fait que les effets d’une baisse du dollar que moi j’anticipe et que je vous annonce dans les six prochains mois, pourrait ne pas avoir des effets évidents. Ce seront des effets mitigés ».

Par ailleurs, M. Sall pense que l’autre question qu’il faut se poser est de savoir : Est ce que la baisse du dollar irait jusqu’à une dévaluation du franc Cfa ? « C’est tout à fait possible, mais ça dépendra du rythme avec lequel l’inflation américaine va être maîtrisée, de la politique de la Banque centrale européenne (Bce) et des équilibres que nous allons constater ici ». M. Sall pense que c’est une réflexion à mener en attendant de voir ce que la politique du futur président des États Unies, Barack Obama va poser. « Est-ce qu’elle va nous amener à constater que notre Cfa qui est de l’Euro et surévalué par rapport à nos concurrents asiatiques et par rapport à ce qui se fait dans le monde. C’est une direction qui me parée possible ».

C’est ainsi que le conférencier pense qu’il faut poser la question autrement. Pour lui, la place de l’arachide ne se dessine pas dans le nouvel ordre mondial dans la reconfiguration de la finance, de l’économie et aussi surtout du capitalisme. A son, le monde va de plus en plus vers un capitalisme moins tricheur, moins ludique. « On retourne aux valeurs du capitalisme du capitalisme industriel. On demandera ainsi plus de rigueur dans les Conseils d’administration, dans les comités de gestion… » M. Sall pense que le plus important dans ce contexte, c’est de savoir comment faire pour défendre une filière et comment faire pour défendre une industrie qui est Suneor et qui est au centre de la création de la valeur ajoutée.

La relance par la reconstitution du capital semencier

Le directeur général adjoint de la Suneor, Mbaye Ndiaye, a rappelé que l’arachide occupe 4 à 6 millions de sénégalais. Selon lui, « bien qu’il ait une diversité des programmes (Reva, Goana…), nous sommes conscient que le paysan tient à l’arachide qui est une culture vivrière avec l’autoconsommation qui représente 250 mille tonnes par an ». Par ailleurs, il déplore le fait que le Sénégal ne soit présent qu’un an sur huit sur le marché international mondial au moment où l’Inde et l’Argentine y sont en permanence. Une dynamique qui amène le député Aliou Dia a affirmé que : « on n’a pas de filière arachidière au Sénégal ». A son avis, aujourd’hui, il est nécessaire de bâtir des réseaux semenciers. Et d’ajouter : « si l’État ne recapitalise pas les semences d’arachide, Suneor doit le faire ». Ce qui fait dire à M. Falou Dièye, ancien directeur général de la Sonacos, qu’il faut que la capacité de l’industriel soit valorisée dans la reconstitution du capital semencier. Pour lui, « les paysans doivent être des partenaires et non des marginalisés comme c’est dans le cas du système carreau-usine qui privilégient plus les opérateurs ».

Face à cette situation pas très confortable de la filière arachnide dans ce contexte de crise financière, El Hadji Ibrahima Sall pense que la première sagesse, revient à avoir une compréhension globale et essayer d’optimiser le long de la filière. Ce qui, à son avis, demande plusieurs choses dont le fait d’éviter qu’il ait d’asymétrie d’informations donc pas de positions privilégiées sur la formation des prix. Compte tenu de l’instabilité et la complexité de l’environnement dans lequel Suneor évolue, M. Sall pense qu’il est important aujourd’hui, de développe des outils de planification stratégique. Ce qui lui paré capital du moment que : « on ne peut pas marcher au jour le jour, faire face à des investissements extrêmement lourds comme ceux de Suneor et puis subir tous les ans une production erratique qui dépend de la pluviométrie ». Sur ce point, le conférencier pense qu’il y a une visibilité à développer sur cinq ans.

Entre autres pistes sur lesquelles le conférencier a invité les cadres de Suneor à réfléchir sur les 16 milliards de F Cfa que l’État a dégagé pendant ces trois dernières années, en guise de soutien au prix au producteur. Un choix que le conférencier ne semble pas apprécier. Pour lui, « il ne faut pas créer des subventions qui incitent à la paresse. Une subvention doit être une incitation à la production ». Par ailleurs, il plaide plus pour l’investissement en amont dans la recherche, dans l’organisation paysanne. « Si on avait investi les 16 milliards de F Cfa en amont dans la recherche, ça aurait permis à Suneor au moins sur la question de l’élasticité de la production et de ses importations de faire face à un avenir plus sûr et donc de sécuriser les investissements et de produire de la valeur ajoutée ». Sur cette question, le député Aliou Dia juge ainsi que : « les subventions doivent être rationnelles parce que 70% des semences distribuées sont données à des affairistes et des marabouts ».

Au plan mondial, M. Sall pense qu’il va falloir travailler énormément sur les contraintes de la filière notamment naturelles avec les cycles de sécheresse, la maîtrise de l’eau, la salinisation des terres, la dégradation des terres et tout ce qui contribue à une très faible productivité.

A cela, s’ajoutent les contraintes structurelles qui touchent à la détérioration des termes de l’échange, aux fluctuations des cours, le faible niveau d’instruction des exploitations agricoles, le faible niveau de technologie et les pesanteurs sociales pour réformer le régime foncier et la gestion efficace des bons impayés… Sur cette lancée, M. Sall juge qu’il faut lutter contre ces in efficiences pour permettre à ceux qui investissent de pouvoir assez rapidement évoluer dans des environnements productifs et rentables.



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