Suneor retire sa mesure d’augmentation des prix d’huile de la plupart des catégories de doses. La société sénégalaise des productions et de commercialisation des oléagineux avait décidé, depuis samedi dernier de revoir à la hausse les coûts du fût de 200 litres (184 800 contre 166 500 francs Cfa), du produit dit ‘’Niinal Pet’’ de 5 litres relevé à 12 300 au lieu de 11 500 FCfa (+ 800). De même, le bidon de 20 litres et le carton de 4x5 litres avaient été respectivement porté à 19 300 contre 16 800 FCfa (+ 2500) et à 19 500 contre 17 800 FCfa (+1700).
Les services de communication de Suneor ont avancé comme raison « la conjoncture internationale, à la cherté des intrants et des matières premières ».
La décision épargnait cependant les prix des produits de Ninal en dosette (275 FCfa l’unité) et du seau de 15 litres (entre 13500 et 14500 FCfa). La Suneor expliquait ce statu quo par le fait ces catégories sont « des produits de grande consommation ». Cette « mansuétude » à l’égard des ménages pauvres ou à revenus moyens, abonnés à l’achat au détail, depuis la dévaluation du francs Cfa en 1994 et l’inflation constante consécutive, n’a pas suffi à faire passer la pilule des hausses chez les consommateurs.
Outre que Suneor évolue de fait en situation de monopole depuis l’interdiction par le gouvernement de l’importation de l’huile de palme raffinée par des sociétés concurrentes, cette brusque augmentation mettait de l’huile sur le feu de la tension sociale. Le parti pris de Suneor survient dans un contexte d’inflation généralisée de plus en plus irritant pour les Sénégalais.
En l’espace de quelques semaines, leur pouvoir d’achat a chuté du fait des hausses des prix du lait, du sucre, du pain, etc. Les ménages sont d’autant plus exténués que le gaz butane connaît une pénurie, que les coupures intempestives d’électricité handicapent l’activité socio-économique, qu’ils font face à la rentrée scolaire exigeante en dépenses (fournitures, habits, frais d’inscription). En outre, la banlieue de Dakar et plusieurs localités du pays se débattent dans des inondations. Un cocktail donc qui risque à tout moment de faire exploser la colère des Sénégalais.
Dans ce "volcan" social, on note les cours intempestives d’électricité. D’ailleurs ce mercredi dans la nuit, les jeunes ont brûlé des pneus dans les quatiers de Niarry Tally, Grand-Dakar. A Sacré-coeur, un bus a été calciné. Sur la Vdn, des jeunes ont empêché ont barré la route en mettant le feu sur la chaussée
On se demande dans ce contexte explosif si la reculade de Suneor, dirigée par le milliardaire franco-sénégalais, Abbas Jaber, un proche de la famille Wade au pouvoir, suffira-t-elle à éteindre le feu qui risque d’embraser le pays en octobre risque ?
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