Malgré la hausse vertigineuse des prix du baril de pétrole qui entraîne de facto l’augmentation des coûts des facteurs de production, les petites et moyennes entreprises n’ont pas encore répercuté ces charges sur le consommateur. Mais jusqu’à quand vont-elles continuer à tenir le choc ?
Considérées comme les fers de lance de l’économie nationale, les petites et moyennes entreprises (PME) vivent depuis quelque temps des moments difficiles. La hausse subite des prix du baril de pétrole qui frise aujourd’hui les 100 dollars est passée par là. Un petit tour du côté de la société du domaine industriel de Dakar (SODIDA) permet de se rendre compte de leurs difficultés. Le Directeur administratif et financier de la brasserie Africa Investment Sénégal (AIS) confirme : “ Avec la hausse des cours du pétrole on utilise beaucoup plus de gasoil dans le cycle de production et cela se répercute inévitablement sur nos charges. ” En fait, l’entreprise en question s’est dotée d’un groupe électrogène de secours pour faire face aux coupures intempestives du courant électrique.
Ce groupe est d’ailleurs alimenté par du carburant. Ce qui multiplie les charges. Pourtant, peste le patron d’une unité de production de pâtes alimentaires, la zone industrielle est en principe protégée par rapport aux coupures d’électricité, mais la réalité est tout autre.
Hausse des coûts de l’électricité et du fret
Ces fameuses coupures qui résultent d’un déficit énergétique invoquée, du reste, par la société nationale d’électricité, constituent un des principaux freins au plein épanouissement des PME.
Mais la plupart des chefs d’entreprises continuent de supporter de façon stoïque ces nouvelles charges. Autrement dit, ils ne répercutent pas encore ces hausses sur le panier du consommateur.
Mais on se demande jusqu’à quand ils encore tenir le choc, au vu de la reprise subite de la tendance haussière des prix des produits pétroliers. Le patron d’une unité de production de piles électriques fait remarquer que si la tendance actuelle persiste, il risque d’agir sur la structure des prix.
Pour sa part, membre du conseil présidentiel pour l’investissement et PDG des nouvelles minoteries africaines(NMA), Amet Amar insiste sur les prix du fret qui sont tout simplement passés du simple au double. ”Pour faire venir les produits, c’est la croix et la bannière car les pays producteurs de blé comme l’Argentine délivrent difficilement des licences d’exportation, résultat : le fret coûte excessivement cher ”, analyse-t-il.
D’aucuns ont tôt fait de dire que, l’avenir pour les industriels, c’est le recours aux énergies renouvelables. Mais il semble que l’insuffisance des stocks limite les effets de cette alternative au moment où 90% de l’énergie utilisée par les entreprises et les ménages est d’origine thermique.
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