Le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2026-2028 du gouvernement sénégalais trace les grandes lignes d’une orientation monétaire expansionniste. Selon le document officiel, la masse monétaire connaîtra une progression annuelle moyenne de 7,4 % sur la période, portée à la fois par l’augmentation des avoirs extérieurs nets et par l’accroissement des créances intérieures sur l’économie. Cette dynamique vise à accompagner le financement de l’activité économique et à soutenir les objectifs de croissance fixés dans le cadre du nouveau référentiel stratégique.
L’évolution des avoirs extérieurs nets, notamment dopée par les recettes d’exportation, les transferts des migrants et les flux d’investissements, renforce la base monétaire. En parallèle, la progression des crédits au secteur privé, impulsée par une politique d’accompagnement des banques commerciales, permet d’alimenter les secteurs productifs. Ce choix d’élargir les liquidités disponibles s’inscrit dans une logique de soutien à l’investissement, à l’emploi et à la consommation intérieure, dans un contexte de relance post-crise et de restructuration budgétaire.
Cependant, cette orientation appelle une vigilance constante des autorités monétaires et fiscales. Une création monétaire trop rapide ou mal absorbée pourrait attiser les tensions inflationnistes, compromettre la stabilité des prix ou déséquilibrer les comptes extérieurs. La coordination entre la Banque centrale et les institutions budgétaires reste donc essentielle pour garantir que cette expansion de la masse monétaire accompagne effectivement la croissance, sans engendrer de vulnérabilités macroéconomiques à moyen terme. Le pari consiste à utiliser intelligemment la liquidité comme levier de transformation structurelle de l’économie.
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