Si le Sénégal exploite ses potentialités, il pourrait gagner chaque année 2.000 milliards de Francs Cfa à partir des fruits et légumes en particulier. La révélation est du chercheur agronome Moussa Seck qui animait ce week end à Dakar une conférence sur les « Promesses d’Agraria Africa : quand l’Afrique sera le grenier du monde ».
Selon le président du Consortium panafricain de l’agrobusiness et de l’agro-industrie de l’Union africaine, le Sénégal pourrait gagner annuellement 2.000 milliards de Francs Cfa à partir de l’irrigation. Moussa Seck animait ce samedi une conférence est organisée par Lead Africa sur le thème : « Promesses d’Agraria Africa : quand l’Afrique sera le grenier du monde ». Selon l’expert agronome, le Sénégal a un potentiel de deux millions d’hectares en terres irrigables et 39 milliards de m3 d’eau. Il trouve qu’il faut des programmes beaucoup plus audacieux que les 240 mille hectares actuels, puisque alors des pays comme le Maroc ou la Tunisie, qui ont moins de capacités, irriguent beaucoup plus. De son point de vue, l’irrigation est le moteur du développement agricole. Un classement selon le Produit intérieur brut (Pib) agricole des pays africains, place le Sénégal à la 21e place. D’après le conférencier, 8 parmi les 12 pays qui sont en tête de ce classement sont dans des zones sèches. Mais pour l’exploitation des deux millions d’hectares de terres irrigables, le Sénégal, à l’image de l’Afrique, doit injecter davantage de l’argent dans l’agriculture, surtout celle dite familiale et mettre en place des agropoles et des domaines agricoles. M. Seck pense qu’il faut mettre sur pied des programmes agricoles et miser davantage sur la production des fruits et légumes. C’est ce qu’il appelle d’ailleurs la troisième révolution conceptuelle qu’il faudrait enclencher. Il soutient que les fruits et légumes ont un rendement nettement supérieur aux céréales. De son point de vue, la production agricole permet de libérer du temps qu’on peut consacrer au développement d’autres secteurs de l’économie. Prévoyant une prochaine crise alimentaire, beaucoup plus grave, l’ex-pensionnaire de l’Institut d’agronomie Hassan II du Maroc et de l’Université de Minnesota aux Etats-Unis d’Amérique estime que pour s’en sortir, l’Afrique doit miser sur l’agriculture. Pour Moussa Seck, « les pays qui n’ont pas réglé leurs problèmes agricoles ne pourront pas faire partie du concert des nations ». Panafricaniste convaincu, il estime que le salut de l’Afrique est dans son unité. « Si l’Afrique s’unit, son Pib va se multiplier par 10 », dit-il non sans faire remarquer que la position de l’Afrique qui se situe entre les parallèles 40 Nord et 40 Sud et les longitudes 30 Ouest et 55 Est lui permet de produire toutes les plantes, deux fois l’année et ainsi se nourrir et approvisionner le monde.
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