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DELESTAGES, PENURIE DE GAZ, HAUSSE DES PRIX DU PAIN, DU LAIT ET DE L'HUILE, ...: Cocktail explosif pour la rentrée

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DELESTAGES, PENURIE DE GAZ, HAUSSE DES PRIX DU PAIN, DU LAIT ET DE L'HUILE, ...: Cocktail explosif pour la rentrée

Alors que pointe à l’horizon la reprise scolaire avec son lot de charges financières (fournitures, habits, frais d’inscription) pour les ménages, voilà que l’inflation est accentuée par  la hausse des prix de l’huile, après ceux du pain, du lait, du sucre, etc. Et la persistance des coupures intempestives d’électricité qui s’ajoute à la pénurie de gaz rend explosive la rentrée économique et sociale.

APRES LE PAIN, LE LAIT, LE SUCRE…  : Flambée de l’huile de Suneor

Depuis samedi dernier, la Suneor a procédé à une hausse des prix de l’huile sur certaines catégories de ses produits. Ainsi, le fût de 200 litres passe à 184 800 contre 166 500 francs Cfa (+18 300) auparavant, le «Ninal Pet» de 5 litres revient désormais à 12 300 au lieu de 11 500 Fcfa (+800). De même le bidon de 20 litres et le carton de 4x5 litres passent respectivement à 19 300 contre 16 800 Fcfa (+2500) et à 19 500 contre 17 800 Fcfa (+1700).

Par contre, il n’y a pas de changement sur les coûts du Ninal en dosettes (275 Fcfa) et du seau de 15 litres (entre 13 500 et 14 500 Fcfa). D’après les services de communication de Suneor, le statu quo sur ces produits s’explique par le fait que ce sont des articles de grande consommation.

Par ailleurs, les responsables de la société privée de production et de commercialisation des oléagineux font valoir que «depuis 2009, Suneor n’a pas procédé à l’augmentation des prix de manière générale». Ils justifient en outre la nouvelle hausse par «la conjoncture internationale, la cherté des intrants et des matières premières».

Cette flambée des coûts de l’huile survient dans un contexte d’inflation quasi généralisée avec les hausses des prix du sucre, du lait et récemment du pain, tous des denrées de première nécessité.

CONSEQUENCES DES DELESTAGES A ZIGUINCHOR : Trois bébés décèdent en crèche, des morts en état de décomposition…

Les coupures intempestives d’électricité ont commencé à causer d’énormes difficultés dans tous les secteurs d’activités à Ziguinchor. Plongé dans le noir toute la nuit de lundi, l’hôpital régional a enregistré ce mardi le décès de trois nourrissons mis en crèche. Et à en croire des d’infirmiers de l’établissement, «la situation pourrait s’aggraver, car d’autres bébés sont placés en crèche, des femmes attendent d’accoucher, alors que l’hôpital est sans électricité».

D’après nos interlocuteurs, depuis ce lundi, les analyses ne se font plus, «le service de réanimation est plongé dans le noir». Autre inquiétude dans cet hôpital, «des corps sans vie sont en état de putréfaction avancée à la morgue», d’après un responsable syndical de l’établissement hospitalier qui a requis l’anonymat. Il invite les parents des personnes décédées à récupérer les dépouilles pour procéder à l’inhumation.

Cette situation est consécutive à la panne depuis six mois de l’un des deux groupes électrogènes de l’hôpital. Les autorités de la structure sanitaire demandent à la Senelec de mettre hors délestage l’établissement qui accueille également des malades de la sous-région. Certains Ziguinchorois se demandent «comment la Senelec peut alimenter toutes les nuits le stade Aline Sitoé Diatta au moment où des personnes perdent la vie à l’hôpital régional». Sans électricité depuis plusieurs jours, les populations pourraient vivre un autre calvaire, celui de l’eau qui commence à se faire rare aussi.

Les habitants de la ville ont, à travers les conseils des quartiers, annoncé un plan de riposte contre la société nationale d’électricité. «Il y a quelques jours seulement, plus exactement à la veille de la Korité, nous étions dans les rues pour exprimer notre colère contre la Senelec. Cette fois-ci, nous allons passer à la vitesse supérieure, parce que nous n’en pouvons plus», menace-t-on. Le conseiller régional Omar Ampoi Bodian, secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) fait chorus avec les protestataires : «Nous sommes bien en phase avec nos populations, car la Senelec n’a plus le droit de vivre sur le dos ces dernières qui sont aujourd’hui plongées dans la désolation totale. L’Etat doit réagir avant qu’il ne soit trop tard. Les autorités sont en train de laisser pourrir la situation et quand cela va dégénérer, elles pourraient le regretter».

Pour sa part, le gouverneur Cheikh Tidiane Dieng admet que «ce sont bien deux machines de la centrale électrique qui sont tombées en panne.» Il poursuit : «Elles ont perdu leurs culasses. Nous ne désespérons pas et nous osons espérer que la situation reviendra à la normale dans les prochaines heures à l’hôpital régional de Ziguinchor».

TOUBA ET MBACKE : Les transferts d’argent en souffrance

Comme partout ailleurs au Sénégal, Touba n’est guère épargnée par les délestages de courant, avec leurs lots de désagréments pour les activités socio-économiques. Le problème touche particulièrement le secteur du transfert d’argent qui intéresse plus de huit familles sur dix dans  la cité religieuse. Et les familles d’émigrés éprouvent toutes les peines du monde pour percevoir argent qui leur est envoyé via la poste de Touba ou de Mbacké. Ces dernières ne disposant pas de groupes électrogènes, donc dépendantes de la Senelec, peuvent passer une journée sans activité. Et les files d’attente des clients augmentent chaque jour dans les postes de Touba et de Mbacké ainsi que dans les deux bureaux secondaires de Darou Marnane et de Darou Khoudoss.

Lasse de patienter, la dame Fatou Ndiaye a exprimé sa rage lors de notre passage hier dans certains bureaux. À l’en croire, depuis  plus d’une semaine, elle court derrière son mandat. «Chaque jour, je me pointe de très bonne heure pour avoir une bonne place dans les rangs, mais à chaque fois, avant mon tour, le courant est coupé avant même que l’agent ne commence les opérations, et ne revient que le soir alors que la plupart des clients sont rentrés. Moi, je suis obligée de rentrer pour m’occuper de mon ménage», s’indigne Mme Ndiaye.

Pape Demba, qui attend aussi un mandat, est apparemment à bout de nerfs. Il dit avoir du mal à comprendre qu’une société aussi importante que la poste ne puisse pas disposer de groupes électrogènes à Touba et à Mbacké pour pouvoir bien fonctionner.

CONTRE LA RECURRENCE DES DELESTAGES : Momar Ndao et Cie menacent de prendre en «otage» les agences de Senelec

L’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) menace de perturber le fonctionnement des agences de la Senelec, si celle-ci n’arrive pas à résoudre la reprise actuelle des délestages.

Les camarades de Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), n’excluent pas de prendre en «otage» les agences de la Senelec pour protester contre la récurrence des coupures de courant. L’Association consumériste entend organiser des sit-in pour perturber le fonctionnement des bureaux de la Société nationale d’électricité, si les délestages persistent, comme c’est actuellement le cas. Selon l’Acosen, la Senelec doit «finaliser très rapidement la mise en route des machines et leur approvisionnement correct en fuel».

Momar Ndao a rappelé qu’une plainte contre la Senelec a été déposée et qu’elle est maintenue. «Toutes les non distributions d’électricité sont en train d’être comptabilisées par la Commission de régulation du secteur de l’électricité et qui a frappé la Senelec d’une amende de plus de 6 milliards de FCfa à la fin de l’année budgétaire. Nous attendons le résultat de ces amendes», a-t-il révélé. En 2009, l’amende s’élevait à environ 5 milliards de FCfa. M. Ndao demande au ministère de l’Energie et à la Senelec «à faire preuve d’initiatives pour que l’impact des conséquences des amendes puisse être maîtrisé».

En outre, le président de l’Ascosen a accusé la Senelec et le ministre de l’Energie de «mauvaise communication». Car, a déploré Momar Ndao, «quand Samuel Sarr était passé à l’Assemblée nationale (21 juillet 2010, Ndlr), il avait dit aux Sénégalais que la fourniture d’électricité allait revenir à la situation normale (en mi-août dernier, Ndlr), c’est-à-dire, à la situation d’avant les pannes des machines de Senelec. Mais, nous savons qu’il y aurait des délestages, parce qu’en temps normal, il y avait des délestages».

Compte tenu des milliards (environ 700 milliards) qui ont été investis dans le secteur de l’électricité, M. Ndao appelle la Senelec à jouer sa partition pour éviter que les populations retombent encore dans les délestages. «Senelec doit optimiser la gestion de sa production», a-t-il insisté.

Parlant du fuel contaminé de Senelec qui avait plongé les Sénégalais dans le noir, Momar Ndao refuse de croire à la thèse d’un quelconque «sabotage». D’après mes investigations, informe-t-il, «le fuel a été contaminé par des bactéries qui, en se développant, créent des colmatages. Et ces bactéries ne peuvent pas être vues en procédant aux vérifications faites sur la base du décret actuel», informe-t-il.

La Senelec s’explique et prend encore date pour le 15 octobre

En conférence de presse hier, les directeurs de la Production, du Transport et de la Communication de la Senelec ont encore donné des explications sur le retour en force des coupures intempestives de courant. Selon Bacary Diop, directeur de la production, les deux groupes (301 et 302) de Cap des Biches, les plus vieilles du parc de production, sont présentement en panne. Il ajoute que deux autres groupes (604 et 701 des Ipp) Bel Air et Kahone 2 sont en révision. Ainsi, poursuit le directeur de la production, «la Tag4 est indisponible pour manque de combustible, alors que la Tag2 est toujours en phase de test». M. Diop ajoute que Gti était disponible jusqu’à hier soir mais va s’arrêter pour des problèmes de combustible.

Toutefois, rassure M. Diop, si tous les groupes de Kounoune et la Tag4 sont approvisionnés en combustibles et reviennent sur le réseau, le déficit sera d’environ 50Mw, avec une demande comprise entre 380 (le jour) et 408 Mw (à la pointe le soir). Le directeur du transport de la Senelec, M. Abdoulaye Dia, abonde dans le même sens : «La Senelec déroule un programme de maintenance durant l’année, pour lequel il arrête certains groupes pour révision. Et nous avons décidé après le mois d’août d’arrêter deux (2) groupes de notre parc de production pour faire leur maintenance pour qu’au début du mois d’octobre, nous puissions avoir tous nos groupes en bon état pour satisfaire la demande». D’après M. Dia, c’est parce que octobre est «le mois de pointe de l’année». Il estime qu’avec les arrivées des différents groupes à savoir  301, 303, Tag2,  402, la situation peut revenir à la normale d’ici le 15 octobre.

EL HADJ HADY DIEYE (STAGIAIRE), ABDOURAHMANE THIAM , ABDOULAYE FAM, MATHIEU BACALY et IBRAHIM SAANDI KEMBA 



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