La pénurie de gaz qui a frappé le marché ces derniers temps s’est plus ou moins estompée, plus de 8000 tonnes de butanes ont été réceptionnés. Du coup différents points de vente se réapprovisionnent au grand bonheur des consommateurs.
Vendredi, dernier, il est 13 heures environ. La station d’essence du rond-point Liberté VI est le point de convergence de plusieurs femmes et employées domestiques, à la recherche de gaz. Elles ont parcouru de longues distances pour tenter de trouver le précieux combustible. Jusqu’aux environs de 16 heures, le parvis de la station était encore envahi par des filles et même des mères de famille accompagnées de leurs filles ou leurs domestiques. La pénurie de gaz occupe toutes les discussions. « Les femmes sont très fatiguées, nous ne savons pas à quel moment ce calvaire va finir », lance Assaïtou Diaw. Elle est obligée de rebrousser chemin avec sa fille qui porte désespérément sur la tête une bouteille vide. Malgré la chaleur, d’autres femmes, debout ou assises sur leurs bouteilles, continuent de faire le pied de grue. Certaines ont tout de même pris la précaution de se couvrir la tête avec un foulard afin de se protéger contre le soleil. Près de la grande porte du magasin de la station, des garçons, travaillant à la chaîne, chargent des bouteilles de gaz vides dans un camion. L’endroit est un animé. Les gens continuent d’affluer vers la station où l’on a signalé l’arrivée d’un moment à l’autre de gaz. Des couples arrivent à bord de particuliers ou de taxis, certains affirmant avoir en vain fait plusieurs boutiques ou magasin à la recherche de gaz. Un membre de la station sans doute frappé par les visages fatigués tente d’être plus rassurant. « Bientôt, il n’y aura plus de pénurie, car nous attendons deux camions pour nous livrer du gaz. Ils seront là incessamment », révèle Cheikh Diop.
À la station Castors, le même scénario est un peu différent. Sur les grilles jouxtant le magasin des piles de bouteille de gaz remplies sont bien visibles. « Nous avons du gaz, nous nous n’avons pas encore connu de pénurie », soutien Moussa Ndoye, pompiste. Toutefois, le gaz est en manque dans d’autres stations aussi, comme au Terminus de Liberté V et à la station située près de la Galerie « Guiss-Guiss ». Mais c’est surtout dans les boutiques des quartiers que le produit a complètement disparu. « Le gaz se fait plus en plus rare ; cela fait maintenant plus de cinq jours que je n’ai pas été ravitaillé », affirme Mamadou Corka Diallo. Toutefois, le calvaire va progressivement devenir un vieux souvenir, si l’on en croit les propos de la chargée de communication de la Société africaine de raffinage (Sar). Elle nous a appris que deux opérateurs économiques ont réceptionné une importante quantité de butane plus de 8000 tonnes. « Nous ne devons plus connaître de pénurie, un commerçant a réceptionné, il y a quelques jours 5000 tonnes de butanes, et un autre en a débarqué jeudi 3900 tonnes », indique Mme madame Fall. Avec cette quantité, un grand nombre de points de vente commencent à s’approvisionner. Ce qui va sans doute mettre fin au calvaire des ménagères après des jours voire des semaines de randonnée dans les quartiers à la recherche de gaz.
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