La cérémonie d’ouverture de l’édition 2014 des Assises de l’entreprise a tourné au duel à fleuret moucheté entre le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne. Le Premier ministre a sommé les patrons sénégalais de faire leur job.
«Que chacun fasse son job.» C’est en ces termes que Mahammad Boun Abdallah Dionne s’est adressé hier à la crème du patronat sénégalais réunie dans la grande salle du King Fahd Palace pour les besoins de la cérémonie d’ouverture de l’édition 2014 des Assises de l’entreprise. Selon le Premier ministre, l’Etat n’est pas contre le secteur privé même s’il y a un problème de perception sur la place réelle qu’occupe le privé international dans le pays. «Quand on regarde les investissements par secteur, où est-ce qu’on trouve réellement des étrangers ? Dans les banques. Mais ces banques étrangères, elles ont racheté des banques à des Sénégalais. Ces banques n’ont pas été vendues par force, que je sache», a martelé Mahammad Dionne.
Le Premier ministre a ainsi tenu à répondre pied à pied à toutes les interpellations du président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne. Quand ce dernier énumère, parmi une liste de 10 propositions destinées à assurer «un meilleur accès des privés nationaux à la commande publique et aux contrats de Partenariat public-privé (Ppp)», celle de ramener de 50 à 15 milliards de francs Cfa, tout au plus, la recevabilité par l’Etat de l’offre spontanée pour l’entreprise nationale, Mahammad Boun Abdallah Dionne rétorque que le recours à l’offre spontanée est une exception, mais que la règle reste l’appel d’offres.
Il annonce ainsi que le nouveau Code des marchés publics stipule que dans le cadre de l’offre spontanée, 20% de l’offre doit être en co-traitance avec des entreprises sénégalaises. «Et quand il s’agit d’un secteur à haut niveau de concentration technologique, il faut réaliser un transfert de technologies», informe le Premier ministre. «On me dit qu’il faut descendre les offres spontanées de 50 à 15 milliards, mais l’offre spontanée, c’est l’exception. Quand il y a un marché de 15 milliards, ca ne peut pas être en offre spontanée, il faut aller en appel d’offres. C’est cela aussi la transparence. Des offres spontanées, on en a eu, mais on a dit qu’on les met en appel d’offres, sinon c’est trop facile. C’est la source du bakchich et nous, nous luttons contre le bakchich.»
Gestion de l’Aéroport Blaise Diagne
Quand Baïdy Agne avance que «les acteurs aéroportuaires réclament la souscription au capital de la société de gestion de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd)», Mahammad Dionne réplique : «Sur l’aéroport, le secteur privé demande des parts. Le régime actuel a trouvé un aéroport déjà vendu.» Il a fallu de longues négociations, explique Mahammad Dionne, pour que les parties aboutissent à la répartition de l’actionnariat qui s’est faite avec 51% de l’aéroport qui sont allés à Fraport Sénégal contre 49% pour le Sénégal. Des parts que l’Etat a réparties entre le Fonds souverain d’investissement (Fonsis) pour 20% et Aibd Sa pour 29%. «Ces 49%, plus tard, le secteur privé pourrait en prendre une partie, mais en attendant, nous les captons, parce que nous avons besoin de l’apport de ces 49% via le contrat de concession qui a été signé avec Fraport Sénégal, porteur d’une redevance de concession de 10 milliards par an, pour mobiliser des ressources longues, aptes a supporter la restructuration de Senegal Airlines.»
Autre doléance du patronat sénégalais, c’est l’accès à la commande publique. Là encore, le Premier ministre n’a pas laissé passer l’occasion de préciser les choses. «Il y a des entreprises qui n’ont qu’un seul client et c’est l’Etat. A la longue, l’Etat peut être défaillant à un moment donné. Il faut diversifier le portefeuille, mais on ne peut pas attendre tous les jours pour aller au Trésor, ce n’est pas viable», assène M. Dionne. Même chose pour les franchises sur lesquelles le président du Cnp plaide pour faire entrer ce monde de la franchise au Sénégal.
Selon Baïdy Agne, la France enregistre une croissance régulière de 8 à 10% et 25% de ses réseaux ont au moins une implantation franchisée à l’étranger. «Just do it ! (Faîtes-le simplement)», rétorque le Pm qui précise dans la foulée : «Nous ne pouvons pas construire le pays sans les entreprises privées.»
8 Commentaires
Listo
En Décembre, 2014 (18:27 PM)Encore une fois le métier de journaliste ne doit pas se limiter à transcrire les états d'âme des hommes politiques, de quelque bord qu'Ils puissent appartenir, ou de relayer les demandes ou exigences du Patronat, même si légitimes.
Il faut définitivement se convaincre que les uns et les autres détendent le plus souvent leurs intérêts partisans, et feront de leur mieux, pour dissimuler, tout ce qu'ils peuvent, pour se soustraire, de la critique, des questionnements du peuple Souverain !
Après ce qui s'est dit :
- "que le régime a trouvé , que l'aéroport a déjà été vendu par le précédent régime "
- " qu'une répartition de capital, de quoi?, on ne sait pas " a du être effectuée !!!!
Des propos qui n'ont même pas dits, a l'hémicycle, a l'intention de la représentation parlementaire, qui visiblement ne sert a rien, mais tenus devant le patronat, à leur demande insistante, devraient interpeller tout journaliste, conscienceux, professionniel, patriote et qui s'intéresse un tant soit peu à ce qui se passe!
C'est une affaire grave et le Premier ministre devrait être assiégé pour que les Senegalais qui sont les premiers concernés soient totalement informés.
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En Décembre, 2014 (18:33 PM)Xeme
En Décembre, 2014 (19:03 PM)Mollabi
En Décembre, 2014 (19:44 PM)Lams
En Décembre, 2014 (20:56 PM)Sam
En Décembre, 2014 (22:47 PM)Alba
En Décembre, 2014 (03:48 AM)Ils travaillent tous ou cherchent des marches dans la sous region ou en Afrique .si on leur appliqué ailleurs la preference nationale,ils auraient crie au scandale.
Les patrons senegalais oublient que leurs propres enterprisesne leur appartiennent pas.
Ils se plaignent alors qu ils devraient s'en prendre qu'a eux meme.
Ils ne s occupent pas de leurs employes,n'embauchent pas,et confondent l argent de l enterprise avec leur poche.
Ils se comportent comme des milliardaires ,demenagent vers les quartiers chics,conduisent des boulides ,Bref utilisent l argent qui devait servir a moderniser et rendre competitf l enterprise,a des fins personnelles.
Leur salut est un combat qui obligerait toute compagnie etrangere a s associer avec des senegalais ,pour un partage des benefices et surtout un transfert de technologie.
Tout le monde attend tout de l etat au Senegal .
Il faut un language de verite pour mettre les gens devant leur responsabilite.
Wa Salam
Guilé De Ndangalma
En Décembre, 2014 (07:56 AM)Participer à la Discussion