Les cuves à pétrole des deux stations du département de Vélingara sont à sec depuis le mois de juillet dernier. Période qui a coïncidé avec l’arrêt des activités de la Société africaine de raffinage (Sar). Depuis cette date Diaobé et Vélingara n’approvisionnent plus le terroir en ce liquide utilisé par la plupart des ménages pour l’éclairage des maisons.
Le seul recours qui s’offre alors aux populations touchées par cette pénurie est la bougie. Maodo Sow, un habitant du village de Sinthiang Coundara témoigne : «Depuis bientôt six mois, j’achète des bougies pour éclairer les 3 cases de ma famille. Le pétrole est introuvable dans les boutiques.» Selon lui, la bougie vendue à 125 francs Cfa permet de s’éclairer juste pour une nuit. Et si on a un nouveau-né dans la famille il faut 2 bougies de 125 francs pour tenir toute la nuit.», poursuit-il. Les autres bougies de plus petits formats tiennent juste le temps de mémoriser une leçon d’histoire de la classe de 3ème. «On trouve à peine le temps de faire des exercices de mathématiques ou d’apprendre les autres leçons du jour.», se plaint Moussa Camara, élève en classe de 3ème au Lycée Chérif Samsidine Aïdara de la commune.
Car le monde rural n’est pas le seul à utiliser ce moyen d’éclairage des maisons, conseillé par Me Wade comme palliatif aux ruptures répétées de courant. Près de 50% des ménages de la commune n’ont pas accès au courant électrique.
Pour témoigner de l’importance de la consommation du pétrole à Vélingara, Auguste Niaga, pompiste à la station-service de la ville, a déclaré : «Avant l’installation d’une station à Diaobé, nous vendions jusqu’à 600 litres par jour. Jusqu’à la dernière livraison de 5000 litres de notre cuve, nous en vendions 250 à 300 litres par jour.» Et la dernière commande remonte au mois de juillet.
Cependant, depuis quelques semaines, ce combustible est revenu dans certaines boutiques de la commune et des villages frontaliers de la Gambie. Les soldats de l’économie n’ y ont rien pu. Le pétrole entre en fraude dans le département, à partir du pays de Yaya Jammeh. Un boutiquier établi dans le quartier Sinthiang Houlata, de la commune propose le litre à 750 francs. Alors qu’avant la rupture du dernier stock, le pétrole était vendu à 419 francs le litre à la pompe.
C’est donc la belle saison de la bougie, au grand dam des populations du Sénégal. Et pourtant, la situation créée par cette pénurie, en plus de grever le budget des ruraux, installe des risques d’incendie. Avec le froid qui s’est installé dans le pays, certaines familles rurales du département ont recours à des bûches pour, en plus d’éclairer les chambres, lutter contre le froid dans des chambres au toit de chaume.
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