Comment relever les défis liés à l’énergie, au financement et à l’accès au foncier ? C’est l’une des questions que se posent tous les potentiels investisseurs au Sénégal, en dépit d’un environnement des affaires qui s’est considérablement amélioré depuis l’Alternance et grâce aux diligences de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX).
« L’environnement des affaires est globalement attractif au Sénégal », disait le Prince Albert de Monaco. Mais, malgré le travail remarquable de l’Apix, les goulots d’étranglement persistent. Le plus prégnant étant la fréquente indisponibilité de l’énergie dans un pays où l’Etat a pourtant consenti des investissements massifs dans le secteur. A ce sujet, la remarque du Président du Conseil national du patronat (CNP), lors d’une édition des Assises de l’entreprise, résonne encore. « Une entreprise sans électricité, c’est une voiture sans moteur », avait lancé Baïdy Agne. Pour dire l’importance que les investisseurs sénégalais accordent à ce facteur de production. D’autres écueils sont liés à l’accès à la terre et au financement bancaire. Du fait d’une part, des procédures très complexes et, d’autre part, des lourdeurs comme les garanties exigées par les établissements financiers. Tous ces obstacles combinés ont fait naître une situation de détresse au sein des 5241 entreprises sénégalaises répertoriées dans les toutes dernières statistiques de Trade point Sénégal. Celles qui évoluent dans les bâtiments travaux publics (BTP) sont les plus touchées par cette crise. Et pourtant ce sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois aux côtés de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) ou de la Sonatel (2000 salariés). Alors que le Consortium d’entreprises (CDE) fondé en 1967, revendique près de 4000 salariés et la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE) 1500 agents. On comprend maintenant pourquoi la récente question de la dette intérieure due à ces mastodontes du BTP était considérée comme une priorité nationale. Une lueur d’espoir pointe à l’horizon de l’entreprise sénégalaise. Il s’agit du renforcement constaté du partenariat public-privé (PPP) à l’image de ce qui s’est fait dans le montage de la compagnie aérienne Sénégal Airlines et de la Compagnie nationale d’assurances agricoles du Sénégal (Cnaas). La structure du capital de ces nouvelles entités montre une part non négligeable du secteur privé national qui a toujours réclamé sa part dans le partage des bons placements financiers.
Ces plages de convergences trouvées, il s’agit maintenant de relancer l’entreprise sénégalaise à travers des mesures hardies comme l’installation il y a quelques jours, du premier incubateur d’entreprises en Afrique de l’ouest à l’Ecole Polytechnique de Dakar. D’un coût de 1,2 milliards de francs cfa, la nouvelle structure va favoriser l’émergence et la concrétisation de projets de création d’entreprises innovantes et le renforcement de la professionnalisation.
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