ENVIRONNEMENT - Programme d’envergure pour arrêter la pollution : La Sococim se filtre à 4 milliards de francs Cfa

Les populations de Rufisque et Bargny peuvent pousser un ouf de soulagement après que le Sococim a fini son programme d’envergure pour être en phase avec les normes environnementales en vigueur. Avec un investissement de 4 milliards de francs Cfa et d’autres en cours de réalisation, la cimenterie délivre les populations d’un mal-vivre de plus de 40 ans.

Les complaintes et autres formes de protestation des populations de Rufisque et Bargny contre la dégradation du cadre de vie étaient récurrentes, au point de devenir banales. Ces dernières se sont toujours dressées contre la pollution de leur environnement par la Société de commercialisation de ciment (Sococim), mais ces problèmes appartiennent, désormais, au passé, au grand bonheur des deux localités. La cimenterie de Rufisque a déployé les grands moyens pour être en phase avec les normes environnementales en vigueur. Conséquence : aucune fumée encore moins de gaz ne sortent plus des cheminées de l’usine. Cette situation est le résultat d’un «investissement de près de 4 milliards de francs que la Sococim a injecté pour régler, définitivement, le problème de la pollution», révèle son directeur général, Marc Leising, qui tenait un point de presse, hier, à Rufisque. Il explique que le système a consisté à «substituer les électrofiltres aux filtres à manches dans les fours 3 et 4. La première phase de cette opération d’envergure, terminée le 17 juillet dernier d’un coût de 2 milliards de francs Cfa, a concerné l’équipement du four 3 de filtres à manches. Et, en complément de la modernisation du four 4, 1,6 milliards de francs Cfa est injecté pour l’érection de 4 200 manches dans le four». Ces travaux, qui vont nécessiter un arrêt de travail de quatre semaines, seront achevés en janvier 2008, projette-t-il.

Ainsi, ces investissements permettent à la Sococim d’être en phase avec les normes environnementales en vigueur au plan mondial. Mieux, se réjouit M. Leising, «le système de filtres à manches permet à la Sococim de ramener les rejets de poussière en deçà des normes internationales, en plus qu’il aligne la cimenterie de Rufisque au même niveau que les cimenteries françaises du Groupe Vicat, propriétaire de la Sococim». D’ailleurs, ces performances ont dopé la direction générale qui manifeste le projet d’avoir la certification Iso 14001, qui consacre les industries qui respectent les normes environnementales internationales.

A ces investissements, s’ajoutent d’autres projets environnementaux en cours d’exécution. En effet, le Dg annonce «l’accroissement des espaces verts avec l’érection d’un corridor de plantes autour du périmètre de l’usine». Cette option cherche à améliorer le cadre de vie aussi bien des travailleurs que des populations. Cela est complété par le «détournement de la route d’accès à l’usine pour éviter le quartier de Colobane». Cette initiative sonne comme une aubaine pour les populations et les usagers de cette route, si l’on sait qu’elle était devenue impraticable, du fait de l’encombrement et de son état de dégradation. Ainsi, M. Leising rassure en indiquant qu’il sera «érigé une nouvelle route qui part de l’intersection de l’ex-usine Bata pour relier directement le parking de la société avec un passage à niveau sécurisé et gardé». Il annonce, par ailleurs, que ce tronçon en cours de travaux sera fonctionnel d’ici la fin de l’année. Toujours dans le maintien d’un cadre de vie sain des populations, il est prévu l’installation d’une «ceinture verte autour des carrières de Bargny. Ce projet prévoit une plantation de 12 700 prosopis et parkin sonia.»

Ce programme environnemental est complété par le projet de réduction des gaz à effet de serre comme le co2. En effet, M. Leising confie que son industrie a lancé un vaste programme de «plantation de jatropha ou tabanaani sur une superficie de 75 hectares dans les carrières». Outre son effet positif sur l’environnement, ce projet vise à produire du biocarburant. Ce qui permet d’utiliser cette énergie en remplacement de la houille qui provient de l’Afrique du Sud. Et, pour sécuriser et pérenniser ces acquis, la direction générale de la Sococim a mis en place un dispositif de management ou Qse.