La filière du pain risque de connaître encore des remous. Malgré la baisse de 450 francs Cfa sur le prix du sac de farine, les boulangers ne sont toujours pas satisfaits. Dénonçant la hausse du prix du gas-oil auquel s’ajoute la hausse persistante du prix du blé sur le marché mondial, la fédération des boulangers souhaite augmenter le prix de la baguette de pain de 210g de 25 francs Cfa pour commencer.
Une mauvaise nouvelle pour les amateurs de pain. Les boulangers entendent exiger une augmentation de 25 francs Cfa sur le prix de la baguette de pain de 150 francs dès la semaine prochaine. Cela, explique le chargé de la communication de leur fédération, Aliou Thiam, du fait que le prix de la farine a encore augmenté. Selon lui, «de 123 500 francs Cfa (190 euros), le prix de la tonne de farine est passée à partir du 21 août dernier, à 183 950 francs Cfa (283 euros), soit une hausse d’environ 60 450 francs Cfa. Quant au sac de farine, le prix est passé de 13 500 à 14 800 francs Cfa, prix usine», souligne M. Thiam. A cela s’ajoute la flambée du prix du gas-oil. «Aujourd’hui, il y a une augmentation de 30 000 francs Cfa sur le prix du fût de 1 000 litres», informe M. Thiam. Quand on sait que chaque boulangerie est tenue d’avoir un groupe électrogène bien alimenté pour fonctionner normalement, avec les nombreux délestages de la ville, on comprend le poids de cette charge. Revenus à de meilleurs sentiments, suite à leur rencontre avec le ministre du Commerce, les boulagers se disent déçus de leurs efforts. Ils demandent dès lors, que le gouvernement se penche «sérieusement» sur la question afin d’apporter des mesures fortes permettant de faire face à la situation.
Sur le renchérissement du prix de la farine, Aliou Thiam indique : «La consommation de blé ne cesse d’augmenter alors que l’offre baisse. Et cela va aller crescendo. Les prix vont augmenter de plus en plus. Par conséquent, se plaint Thiam, «les boulangers sont fatigués et personne ne veut nous entendre. C’est ça, le drame dans ce pays». Dans le lot de difficultés auxquelles sont confrontés les boulangers, le porte-parole de la fédération mentionne l’endettement, le retard de paiement des salaires, qui est une résultante du problème de trésorerie. Par conséquent, révèle-t-il, «il y a eu presque 16 boulangeries de la fédération qui ont fermé leurs portes. Les boulangers sont endettés jusqu’au cou et n’arrivent plus à payer leurs employés à temps».
Il rappelle que le gouvernement avait promis de procéder à une baisse du prix de la farine, de l’ordre de 530 francs Cfa. Mais Aliou Thiam indique que, seuls 450 francs ont été diminués du prix du sac. Ce qui est insignifiant, dit-il. Par ailleurs, le gouvernement avait promis aux boulangers d’agir sur la Tva, en introduisant une requête auprès des autorités de l’Uemoa pour demander l’application d’un taux d’environ 5%. La troisième mesure c’était l’introduction d’une nouvelle variété de farine qui permettrait d’amoindrir les prix, mais une farine de moindre qualité.
«Nous avons attendu longtemps, nous avons collaboré du début à la fin. Maintenant, on est à bout», peste Aliou Thiam.
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