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FILIERE ARACHIDIERE-DÉCISION DE SUPPRESSION DES ORGANISMES INTERMÉDIAIARES : Les acteurs défient la tutelle

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FILIERE ARACHIDIERE-DÉCISION DE SUPPRESSION DES ORGANISMES INTERMÉDIAIARES : Les acteurs défient la tutelle

 

Transporteurs, opérateurs privés et stockeurs de la région de Kaolack et du Sénégal se sont récemment retrouvés dans la capitale du bassin arachidier. Ils ont élaboré ensemble un nouveau plan d'actions, contre la décision du gouvernement de geler l'ensemble des activités qui gravitent autour de la filière arachidière. Cette dernière mesure verra la suppression de tous les organismes intermédiaires entre les producteurs et les industries, partenaires privilégiées, à la place d'un nouveau système de commercialisation intitulé "bord champ".

Les déclarations récentes du ministre de l'agriculture et de l'hydraulique, professées depuis le village de Koumbal, situé à 18 kms de Kaolack sur la nationale 1, ont semé la confusion totale dans le monde paysan. Jusqu'à l'heure où l'on parle, aucun acteur de la base n'arrive ou semble ne pas arriver à comprendre les gens qui seront concernés par cette décision. Le vœu des autorités de supprimer la prestation des services des organismes intermédiaires, clairement défini par le ministre Farba Senghor lors de son Assemblée sectorielle de région tenue dans cette localité déjà citée, semble ne pas être compris par les organismes des opérateurs privés et stockeurs du Sénégal. Selon ces derniers, "cette mesure n'est pas basée sur des raisons tangibles et qui peuvent même porter préjudice à la filière dans toutes ses composantes". C'est une décision accueillie comme un coup de massue en pleine région cervicale et avait même été à l'origine d'une réunion extraordinaire entre acteurs des différentes régions du pays. Transporteurs, stockeurs, opérateurs privés, se sont réunis tout récemment dans la capitale du bassin arachidier. Ce qui a été suivi, entre autres, par une rencontre avec la presse dans le but d'apporter plus d'éclaircissement sur le rôle et leurs apports dans le cadre des activités de la filière arachidière.

Éviter le syndrome de la Sonagraine

La rencontre intermédiaire de la filière arachidière était également une occasion pour les protégés du président national des producteurs et transporteurs du Sénégal, Mamding Goumbala, d'affirmer que "la fragilisation de la filière arachidière et l'échec constaté au niveau de la dernière campagne de commercialisation relève d'une part de la dissolution de la société nationale des graines du Sénégal (Sonagraine) intervenue au lendemain de l'alternance". Selon eux, cette dissolution qui n'avait pas été procédée sur la base de mesures d'accompagnement solides a finalement soulevé des sentiments de regret chez les pouvoirs, mais aussi à l'endroit de la Société nationale des oléagineux du Sénégal (Sonacos). Ils ont pensé que "ce vide crée autour de la filière ne pouvait nullement perdurer". Il fallait donc, selon les Ops, "trouver d'autres voies et moyens pour combler ce défi". C'est cette base que les organismes de producteurs et stockeurs ont brandi pour justifier leur rôle de facilitateur dans les transactions entre les paysans et la Sonacos. Au passage, il faut dire que ces organismes de producteurs et transporteurs ont été juridiquement et légalement constitués pour être recruté et répondre activement aux besoins du gouvernement et des sociétés acheteurs. Sur le terrain, les partenaires que sont l'État et la Sonacos n'ont pas été déçus par la prestation des Ops qui ont estimé, qu'elles ont tout fait pour maintenir la normalisation du taux auparavant réduit à 5,7 %, durant les toutes dernières années qui ont suivi l'alternance. Cela s'est davantage illustré, car sur les 1032 points de collecte qui existent dans ce pays, un effectif de 800 points de collecte est encore contrôlé par les Ops.

Le système "bord champ" déploré

Le tout nouveau système de commercialisation arachidière dénommé "bord champ" que l'État par le biais de son ministre de l'agriculture et de l'hydraulique compte mettre en œuvre à la place du système "carreaux usine", a été longuement visité par les Ops lors de rencontre de Kaolack. Par rapport à sa mise en œuvre, c'est un système qui exige à la Sonacos un déplacement jusqu'aux alentours du champ, avec un dispositif du matériel de collecte pour acheter sur place et convoyer la production jusqu'à l'enceinte de l'usine. De leur propre conviction, les Ops ont pensé que cette nouvelle démarche "ne peut nullement sortir la politique de commercialisation arachidière du chaos". Selon eux, avec le départ des organismes intermédiaires, la Sonacos se retrouvera dans le besoin de passer à des recrutements massifs de personnel. Mais le problème le plus récurrent que soulève ce nouveau système, ont-ils ajouté, est sans doute le manque d'un réseau routier confortable pouvant permettre aux gros porteurs de circuler librement dans les périmètres cultivables. Les Ops ont jugé ainsi que la Sonacos en étant une société privée et qui ne tourne qu'autour de ses intérêts, ne pourra favoriser ou apprécier une telle démarche gouvernementale.

Les Ops menacent de boycotter la campagne de distribution des semences

Les Ops du Sénégal menacent de boycotter le programme national de distribution des semences 2006 sur toute l'étendue du territoire national. Ils ont estimé que : "si toutefois la Sonacos ne leur fait parvenir le reliquat des arriérés de facture qui s'élève aujourd'hui à plus de 5 milliards de nos francs, ils ne vont pas participer à la distribution des semences pour cette année". Ils ont également appelé l'État à reprendre ce problème en main afin d'y apporter des solutions durables. Car, ont-ils trouvé, "la plupart des intérêts des Ops sont absorbés au présent par la Sonacos". Concernant les transporteurs, les deux modes de transport mis en vigueur sont appelées à être revus et corrigés. Il s'agit du système de transport en vrac qui consiste à faire la navette entre le point de collecte et l'usine et celui de transport en sac qui accuse un manque à gagner qui doit être nécessairement régularisé. Les Ops ont par ailleurs saisi cette occasion pour apporter quelques éclaircissements concernant les bons impayés. Ils ont voulu pour ce cas précis porté à l'attention des sénégalais que "les bons impayés n'existent pas encore en campagne". En place et lieu ont-ils indiqué, "qu'il existe des factures impayées". Ils ont ainsi précisé qu'un bon impayé est un bon qui n'est pas versé par l'opérateur lui-même, alors que pour ce cas d'espèce, c'est la société acheteur qui n'a pas encore honoré le reliquat des factures. Ainsi entre les opérateurs privés et stockeurs la lutte est désormais ouverte.

Sur le plan administratif, les Ops prévoient relativement un document qui sera mis à la disposition de l'ensemble des ministères concernés en dehors de la campagne nationale de sensibilisation des acteurs que le regroupement national des transporteurs, opérateurs et stockeurs compte vulgariser sur toute l'étendue du territoire national.

 



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