Financer les marchands ambulants, c’est pousser les entreprises nationales vers la fermeture, selon un agent de l’ADPME

Le commerce des marchands dits ambulants est constitué en grande partie de produits importés, a fait savoir ce mercredi 4 novembre à Dakar  Abdoulaye Faye, responsable du Guichet d’information et de formalités à l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADPME).
 

S’exprimant à  l’occasion de l’atelier de restitution de l’étude de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) sur les marchands ambulants, il a estimé que ce commerce pose un réel problème de financement.
«Les produits vendus par les marchands ambulants se composent pour l’essentiel de produits classés dans la Stratégie de croissance accélérée (SCA) comme le textile. Alors, financer ce commerce c’est donner aux marchands la possibilité d’aller acheter les produits des entreprises étrangères au détriment des entreprises nationales», a expliqué Abdoulaye Faye.

Selon lui, il faut donc que les marchands ambulants se tournent vers les produits locaux. «Cela permettra aux entreprises nationales d’écouler leurs produits et de maintenir la main d’œuvre qu’elles emploient », a indiqué l’agent de l’ADPME.

De l’avis d’El Hadj Alioune Diouf, directeur du Commerce intérieur, l’Etat a la volonté d’aider les 8 mille 700 marchands ambulants recensés à Dakar.

Il souligne, en ce sens, la signature de convention entre l’Etat du Sénégal et le Système financier décentralisé. La convention prévoit deux schémas de financement des activités des marchands ambulants qui contribuent  à des parts substantielles du PIB, à hauteur de 50%.

«D’abord un financement de 6 à 36 mois avec un différé de trois mois maximum pour l’acquisition de cantines. Ensuite un crédit de fonds de roulement de 3 à 12 mois pour l’acquisition de marchandises », a affirmé El Hadj Alioune Diouf.

D’ailleurs, il signale que 4.750 cantines sont déjà construites dans quelques marchés de Dakar comme à Thiaroye et à Sicap Mbao.

Aliou Diop, directeur de l’Observatoire économique de la CCIAD, qui a mené l’étude, indique toutefois que la cantinisation doit tenir compte des lieux où les marchands pourront trouver une  forte clientèle.