Finances Publiques : Quand le ministre Abdoulaye Diop cache la réalité des faits

Le ministre des Finances, Abdoulaye Diop est satisfait de la gestion financière du Sénégal. « Beaucoup de domaines de la gestion financière, se trouve au niveau des standards internationaux, en dépit de l’appréciation souvent subjective et politicienne que certains se font de la situation de ses finances publiques », a déclaré mercredi 14 avril à Dakar le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop. Pour lui ’’On entend chaque jour de fausses informations sur les finances publiques au Sénégal. Mais elles se portent bien. C’est ce que disent d‘ailleurs les partenaires indépendants qui nous félicitent tous les jours’’. Il répondait ainsi aux inquiétudes de plusieurs sénateurs sur la question. Abdoulaye Diop s’exprimait au cours d’une plénière du Sénat consacré à l’adoption de quatre lois de règlement budgétaire allant de la période comprise entre 1999 et 2002.
Le ministre Abdoulaye Diop doit étonner son monde. Car les lois de réglements qui doivent chaque année sanctionner le budget viennent d'être votés. Figurez vous : près de 10 années après, et seulement pour la période de 1999 à 2002. Ce qui démontre parfaitement une mauvaise règle de gestion budgétaire de la part du ministre des Finances. ’’Nous sommes dans un secteur où l’appréciation est souvent subjective ou politicienne suivant le camp où on se trouve. C’est à nous de porter la bonne information aux populations pour répliquer à la désinformation dont elles font l’objet’’, a-t-il ainsi répondu. Cependant, le ministre semble oublier que ses propres services, à savoir la Direction des statistiques ont annoncé il y a quelques jours un taux d'impayés record au niveau de son ministère. « Globalement, la présence d’arriérés induit un ralentissement de l’activité, un repli des rendements et partant, des investissements. A cela s’ajoute une augmentation du chômage, un renforcement du déséquilibre public... », a indiqué une étude de ses propres départements. Sogui Diarisso, le patron du service des statistiques a même indiqué qu'un simple jeu d'écritures entre les banques et l'Etat via la Banque centrale aurait permis de résoudre le problème de la dette intérieure que le même Abdoulaye Diop est incapable de chiffrer le montant.
Un choc de 10% des créances, induit à court terme, une baisse de 0,6% du stock de capital, une baisse de 0,3% de la production ; mais aussi, une baisse du rendement net de 1,2%.
A long terme, indiquent-ils, les effets cumulés d’une hausse ponctuelle de 60% des arriérés de paiement, induisent une chute de 36% du stock de capital, une diminution de 12% de la consommation privée et un ralentissement de l’activité de 12%, accompagné d’une perte de recettes fiscales de 24%.
« Par ailleurs, la contribution des arriérés à l’incertitude reste significative. La raison en est que l’accumulation d’arriérés est susceptible d’accroître les craintes des agents économiques, quant à la capacité financière de l’Etat à honorer ses engagements futurs, ce qui peut être source d’une incertitude accrue », ont écrit les mêmes services de Diop.