Les Sénégalais résidant dans le pays ont reçu de leurs parents émigrés près de 567 milliards de francs Cfa en 2010, selon une étude de la Banque mondiale qui parle toute de même d’un «léger recul».
La crise financière internationale a effectivement eu des conséquences sur les transferts d’argent des émigrés de l’Afrique subsaharienne en général, et sénégalais en particulier. En témoigne le Recueil des statistiques de 2011 de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds (Migration and Remittances Factbook 2011, en anglais) dans lequel on apprend que pour l’année 2010, les envois de fonds vers le Sénégal devraient subir un léger recul par rapport à l'année passée et se fixer à 1,2 milliard de dollars, soit près de 567 milliards de francs Cfa (1 dollar = 472,883 Fcfa à la date d’hier), selon un communiqué de la Banque mondiale qui souligne qu’en 2009, le pays avait reçu de ses émigrés l'équivalent de 9% de son Produit intérieur brut (Pib). Ce qui représentait une somme de 660 milliards de francs Cfa, selon un rapport du Fonds monétaire international (Fmi). Dilip Ratha, chef de l'unité Migrations et Envois de fonds à la Banque mondiale souligne cependant que «les chiffres sur lesquels se base le rapport ne tiennent pas compte des canaux informels utilisés par des millions de migrants». Ce qui lui fait dire que «ces chiffres sont donc en deçà des montants réels. 640 000 Sénégalais vivent à l’étranger Par ailleurs, le Recueil des statistiques de 2011 de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds révèle qu’il y a 640 000 Sénégalais qui vivent à l’étranger en 2010. Il souligne que «près de 18% des Sénégalais qui ont fait des études supérieures vivent en dehors du Sénégal». Pour ce qui est des destinations de prédilection des émigrés sénégalais, le rapport parle de «la Gambie, la France, l'Italie, la Mauritanie, l'Espagne, la Côte d'Ivoire, le Gabon, les États-Unis, le Mali et la Guinée-Bissau». Concernant l’Afrique subsaharienne, les estimations font état de «près de 22 millions de personnes» qui ont migré hors de cette zone. L’Afrique détient également «le taux de migration interne le plus élevé au monde, avec notamment trois migrants africains sur quatre qui vivent dans un autre pays d'Afrique». Pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, les envois des migrants à leurs proches «atteindront 21,5 milliards de dollars américains cette année, malgré une légère baisse en 2009 en raison de la crise financière mondiale», selon le rapport qui ajoute que «les envois de fonds en direction de l’Afrique ont chuté d’environ 4% entre 2008 et 2009». «Selon nos estimations, la reprise se poursuivra au cours des deux prochaines années ; et les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devraient atteindre environ 24 milliards de dollars d'ici 2012», a déclaré M. Ratha, Chef de l’unité Migrations et Envois de Fonds à la Banque mondiale, cité par le communiqué.
10 milliards de dollars envoyés au Nigeria En termes de montants, c’est le Nigeria qui est «de loin la première destination des fonds envoyés par les migrants, recevant à lui seul 10 milliards de dollars en 2010. Ce montant représente une légère avancée par rapport à l'année précédente, où le pays avait perçu 9,6 milliards de dollars», dit le communiqué qui renchérit : «Viennent ensuite le Soudan (3,2 milliards de dollars), le Kenya (1,8 milliard), le Sénégal (1,2 milliard), l'Afrique du Sud (1 milliard), l'Ouganda (800 millions), le Lesotho (500 millions), l'Éthiopie (387 millions), le Mali (385 millions) et le Togo (385 millions)». En termes de pourcentage du produit intérieur brut, les principaux bénéficiaires en 2009 étaient le Lesotho (25% du Pib), le Togo (10,3%), le Cap-Vert (9,1%), la Guinée-Bissau (9,1%), le Sénégal (9,1%), la Gambie ( 7,9%), le Libéria (6,2%), le Soudan (5,6%), le Nigeria (5,6%) et le Kenya (5,4%). Dans l'ensemble, «les envois de fonds à travers le monde devraient atteindre 440 milliards de dollars d'ici fin 2010, en hausse par rapport au niveau de 2009 (416 milliards). Et que c’est environ les trois quarts de ces fonds, soit 325 milliards, qui iront aux pays en voie de développement. La Banque mondiale estime par ailleurs que «les flux vers les pays en développement devraient encore augmenter au cours des deux prochaines années et franchir la barre de 370 milliards de dollars d’ici 2012 ».
De la nécessité de baisser les coûts de transfert
Les coûts de transfert restent encore très élevés et représentent en moyenne 10% des montants envoyés en Afrique par les émigrés. C’est ce que révèle le Rapport de la Banque mondiale qui estime qu’il est «essentiel de faciliter les envois de fonds et de les rendre moins coûteux. Or à l'heure actuelle, les frais d'envoi vers le continent africain s'élèvent en moyenne à 10% du montant, ce qui constitue le taux le plus élevé d'une région à l'autre du globe. Envoyer de l'argent coûte encore plus cher d'un pays à l'autre au sein du continent». «Ces fonds sont une bouée de sauvetage pour des familles et des communautés entières à travers l'Afrique, surtout au lendemain de la crise financière», précise Dilip Ratha cité par le communiqué de la Banque mondiale. Avant d’ajouter : «De par leur ampleur et du fait qu'ils sont en devises étrangères et vont directement aux ménages, ces transferts ont un impact significatif sur la réduction de la pauvreté, le financement du logement, de l'éducation, et d'autres besoins essentiels, et même sur les investissements et la création d'entreprises».
Bachir FOFANA & Aminata DEME(Stagiaire)
5 Commentaires
Diouf_na
En Novembre, 2010 (17:41 PM)Carotte
En Novembre, 2010 (17:44 PM)Hispaña
En Novembre, 2010 (17:47 PM)Xuman
En Novembre, 2010 (17:57 PM)Bibabizz
En Novembre, 2010 (17:57 PM)Participer à la Discussion