15 pays de la zone franc se réunissent à Paris qui accueille ce vendredi 5 octobre le sommet marquant le 40ème anniversaire des accords de coopération monétaire de la zone Franc. Invité d’honneur, le Président ivoirien Alassane Ouattara.
Un sommet qui consacre 40 années de coopération monétaire entre Paris et ses partenaires africains. Peu avant, l’avènement en 1945 de la monnaie franc CFA (Colonies Françaises d’Afrique) donnait un élan sur les plans économique et financier aux relations entre la métropole et ses colonies, appuyé en novembre 1972 de la signature d’une convention entre Paris et les Etats de l’Afrique centrale, et le mois suivant, avec les Etats de l’Afrique de l’Ouest, 15 pays dont les Comores.
Devant permettre à la France de mieux asseoir son leadership dans le commerce extérieur des colonies, le franc CFA, renommé franc de la Communauté Française d’Afrique en 1958, entraînera le refus de la Guinée de Sékou Touré favorable à une indépendance économique et politique du pays, au profit du franc guinéen créé deux ans plus tard. Puis au Togo où la sortie annoncée de la zone franc pour 1963, entraînera, conjuguée à d’autres facteurs, l’assassinat de Sylvanus Olympio. La Mauritanie et Madagascar, quand à eux, parviendront à quitter la zone monétaire.
La réunion de ce 5 octobre à Versailles planche donc sur une coopération basée sur la stabilité du taux de change entre le CFA et le franc, puis l'euro aujourd’hui, et garantie par la Banque de France de la convertibilité illimitée du franc CFA. A rappeler que les Etats membres de la zone franc déposent sur les comptes du Trésor français la moitié de leurs réserves de change, ce que nombre de pays africains ne cessent de contester des décennies durant, considéré comme un frein à l’envol de l’économie continentale.
La zone franc, lors de sa création, en 1939 au lendemain de la crise de 1929, devait garantir à l’empire colonial une protection de son économie et son commerce extérieur. A Paris cette semaine, le président ivoirien Alassane Ouattara, ancien gouverneur de la Bceao puis directeur du département Afrique du FMI, ne manquera pas de relancer, l’éternel débat sur les termes d’une coopération monétaire dont nombre de pays africains souhaitent la révision profonde, si ce n’est la sortie tant souhaitée d’une zone monétaire, soupçonnée de maintenir le continent dans une dépendance économique voire un assujettissement à l’ancienne métropole. Franc Cfa, s'arrêter ou continuer ? A l'Afrique, et à elle seule, de prendre son destin en main.
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