C’est dans ce cadre que le célèbre importateur de riz a été convoqué avant-hier, lundi, par la Gendarmerie pour y être entendu. Moustapha Tall a même eu droit à un garde-à-vue à la Brigade de gendarmerie de Thiong, où il a été retenu pour les besoins de l’enquête jusqu’à hier matin, mardi 23 décembre. Mais finalement, Moustapha Tall a pu trouver un accord avec la Douane sans que les termes ne nous soient révélés.
C’est à la suite d’une enquête déclenchée par le Parquet suite à une saisine des services des Douanes qu’une procédure a été ouverte. Une enquête qui a permis, de sources proches de la Douane d’établir une fraude à grande envergure sur les importations de riz, portant sur plus de quatre milliards de francs Cfa. Dans cette affaire, les Services de l’Enquête douanière ont pu établir que du riz destiné à la consommation courante, n’avait pas suivi le circuit normal. Des détournements ont pu ainsi être constatés, liés aux bons à enlever qui impliqueraient d’ailleurs des agents du Commissariat à la Sécurité alimentaire et du Programme alimentaire mondial. Le mic-mac consiste précisément à enlever du riz au Port, en passant par des exonérations qui sont en fait, fausses. Des exonérations « autorisées » par le Programme alimentaire mondial (Pam) qui s’active dans l’humanitaire au Sénégal. Des sources bien au fait de cette affaire s’étonnent d’ailleurs qu’on ne s’intéresse qu’au commerçant Moustapha Tall alors qu’« un réseau de cette nature ne saurait être tissé sans la complicité des services de Douane». Joint en au téléphone, Moustapha Tall qui confirme avoir été entendu par la gendarmerie dans cette affaire dégage toute responsabilité. «Je ne comprends pas pourquoi on ne s’en prend qu’à moi. Je ne fais pas d’exonérations. Un commerçant ne peut pas authentifier un document», dit-il en indexant les services de Douanes eux-mêmes qui ne feraient pas correctement leur travail, «mais qui s’empressent toujours de taper sur des hommes d’affaires comme moi», se défend le célèbre commerçant sénégalais.
Dans cette affaire qui n’a pas révélé tous ses secrets et qui avait d’ailleurs été évoquée par le journal Le Témoin, le scénario ressemble beaucoup à celui des fameux bons à enlever de la Douane. Une affaire qui avait fait sauter beaucoup de cadres de ce corps. L’on évoque précisément un faisceau de complicités au niveau du Commissariat à la Sécurité alimentaire et du Programme alimentaire mondial (Pam) qui ont porté plainte. Sans doute pour se couvrir. L’affaire est toujours sur la table du Procureur.
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