Les professionnels de la pêche
artisanale, regroupés au sein de la Fédération nationale des
coopératives de pêche de Côte d'Ivoire (FENACOPECI), veulent s'inspirer
de l'expérience de leurs homologues sénégalais, en matière de gestion
des ressources halieutiques, notamment dans les domaines du repos
biologique et d'Aires marines protégées (AMP)
''Un voyage au Sénégal nous a permis de
constater ce qui se fait à Joal-Fadiouth, où nous avons visité une AMP.
Cela nous a poussés à vouloir nous inspirer de cette expérience qui a
donné ses preuves en matière de régénération des ressources
halieutiques'', a notamment expliqué Michel Ségui, président de la
FENACOPECI.
''Cela m'a donné l'idée de faire la même chose chez nous, puisque nous
avons des sites appropriés pour ce genre d'installation'', a dit M.
Ségui.
Pour ce faire, il a invité les autorités ivoiriennes, en charge de la
pêche, à organiser une visite officielle au Sénégal, pour voir les
différentes AMP, mais également pour rencontrer les autorités du
ministère sénégalais des Affaires maritimes et de la Pêche, ainsi les
professionnels, ''pour mieux s'imprégner de ce qui se fait de mieux en
matière de repos biologique''.
''Il faut une volonté politique pour que nous puissions reproduire ce
genre d'expérience en Côte d'Ivoire où nous pratiquons trois types de
pêches, à savoir la pêche continentale qui se pratique dans le Nord, la
pêche lagunaire qui est pratiquée au Centre et la pêche maritime qui est
pratiquée dans beaucoup de localités du pays, et maintenant,
l'aquaculture qui vient en quatrième position'', a signalé M. Ségui.
Selon le président de la FENACOPECI, dans le domaine de la pêche, la
Côte d'Ivoire est dominée par ses voisins, car, pour la pêche maritime,
les Ghanéens y sont à 99 %, pour la pêche lagunaire, les Maliens y sont à
75 %.
''Le gouvernement ivoirien dit que la pêche est une activité privée et
que ceux qui y évoluent sont autonomes. Mais si nous sommes décidés à
aller vers un repos biologique, nous y arriverons. Parce que nos eaux
deviennent de plus en plus pauvres. Si nous autres acteurs nous nous
entendons, l'Etat sera obligé de nous suivre dans notre volonté
d'instituer le repos biologique'', a dit, pour sa part, Bedjiro Galoh
Luc, responsable de la ferme aquacole de Grand-Bassam.
Ces deux acteurs de la pêche, en Côte d'Ivoire, se sont confiés à l'APS,
à l'occasion des activités qui marquent la célébration de la journée
mondiale de la pêche, organisée le 21 novembre de chaque année.
A cet effet, la Confédération africaine des organisations de pêche
artisanale (CAOPA) et la FENACOPECI, maîtresse d'oeuvre de cet
évènement, ont organisé un atelier. La rencontre porte sur le thème :
''Améliorer la contribution de la pêche artisanale à la sécurité
alimentaire : le rôle des femmes''. Elle se tient à l'intention d'une
soixantaine de femmes venues de 15 pays d'Afrique de l'Ouest et du
Centre.
Le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Congo, la Côte d'Ivoire, le
Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali, la
Mauritanie, le Sénégal et le Togo sont représentés à cette rencontre qui
a démarré le 18 novembre pour prendre fin le 22 du même mois.
ADE/AD/DND
0 Commentaires
Participer à la Discussion