La rude concurrence à laquelle se livrent les cimenteries au Sénégal pourrait bientôt avoir des répercussions positives sur les portefeuilles des clients. Car la baisse du prix du ciment en serait l’une des conséquences.
La guerre du ciment fait rage entre les deux concurrents du moment : la Société de commercialisation de ciment (Sococim) et les Ciments du Sahel (Cds) ; en attendant l’arrivée du troisième producteur annoncé, Dangote Industries. Et les stratégies de livrer leurs secrets. C’est la lecture qu’on peut faire de l’option prise par la Sococim d’inonder le marché avec «la mise en service de la nouvelle ligne de cuisson, appelée Four 5, qui porte la capacité de l’usine à plus de 3 millions de tonnes par an». L’annonce a été faite, hier, par le Directeur général de la Sococim, Marc Leising, en marge de la cérémonie de don de moutons de Tabaski à tous les Imams Ratib des grandes mosquées et de la somme de 25 mille FCfa aux centaines autres Imams des villes de Rufisque, Bargny, Yène et Diamniadio.
Par le démarrage de ce nouveau four, «la cimenterie de Rufisque couvre, à elle seule, les besoins actuels du Sénégal et dans les dix prochaines années». Car, la consommation annuelle de ciment dans toute l’étendue du territoire est estimée à 2,2 millions de tonnes, selon les données publiées par la direction des statistiques. Après la quantité, la Sococim s’est inscrite dans une logique de «garantir la qualité en mettant sur le marché les seuls ciments africains certifiés Ce (norme européenne)», se plait à rappeler son directeur général. L’augmentation de la production de la Sococim est le fruit d’un investissement de plus de 125 milliards de FCfa consentis par le groupe mère Vicat. M. Leising révèle que ce nouveau four, «doté des dernières technologies, va permettre des gains énergétiques et va contribuer à la réduction des gaz à effet de serre dans l’environnement».
Face aux avancées de la Sococim, son concurrent direct, Cds, s’est aussi lancé dans la dynamique d’élargir sa part de marché qui est de l’ordre de près de 20%, avec une grande ouverture sur le marché extérieur. La cimenterie de Kirène avait, au courant 2008, fait un investissement de 130 milliards de FCfa réalisé grâce à une coalition d’institutions financières et bancaires. Avec l’objectif d’augmenter à terme sa production. Du côté du groupe nigérian, Dangote, l’ambition de faire 2,5 millions de tonnes par an est affichée par son directeur général, Abdou Kader Mbacké, lors de la présentation du projet d’un coût global de 250 milliards de FCfa. Ce qui annonce une saturation du marché local et, par conséquent, la baisse du prix du ciment.
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