Le Conseil national du patronat (Cnp) du Sénégal n’est pas favorable à la hausse annoncée du tarif de l’électricité à compter du 1er août 2008. Selon les lettres circulaires adressées à ses membres dont nous avons eu écho et confirmées par son Secrétaire général, cette organisation patronale a adressé une lettre au ministre de l’Energie pour lui faire part de sa désapprobation par rapport à cette éventualité. ‘Au regard des conséquences socio-économiques de cette mesure, le Cnp ne peut être favorable à cette augmentation significative du coût de l’électricité’, renseigne la source. La première conséquence socio-économique sur laquelle le Cnp attire l’attention de Samuel Sarr, c’est la remise en cause de l’accord de principe du patronat sénégalais relatif à l’augmentation généralisée des salaires dans le secteur privé. ‘Les entreprises, aussi citoyennes soient-elles, ne peuvent à la fois agir pour contenir l’inflation, faire face à des surcoûts liés aux ruptures dans la distribution d’énergie, améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et supporter les déséquilibres financiers de la filière énergétique’, souligne le Secrétariat général de l’organisation patronale.
La deuxième conséquence négative à laquelle celle-ci fait allusion, c’est la perte de compétitivité des entreprises et la baisse de l’investissement productif. ‘Il convient de rappeler que dans notre espace communautaire, le Sénégal enregistre déjà un niveau de tarifs de l’électricité particulièrement élevé comparativement aux autres pays’, signale la même source. Elle cite ainsi la Côte d’Ivoire où elle juge les tarifs beaucoup plus inférieurs que ceux qui sont appliqués au Sénégal. Elle parle d’environ 100 francs le kilowatt heure (Kwh) d’une manière générale, là où la Côte d’Ivoire est à 53,47 francs aux heures pleines, 67,91 aux heures de pointe et 46,48 aux heures creuses en Ttc (toutes taxes confondues).
L’augmentation du niveau général des prix est la dernière conséquence de la hausse du tarif de l’électricité qui inquiète les membres du Cnp. ‘De nouvelles tensions inflationnistes, au-delà de celles à enregistrer sur les produits et denrées de première nécessité, seraient inévitables et difficilement supportables pour notre population’, avertit leur Secrétariat général. Mais ce qui choque le plus ces privés, c’est l’absence de concertation dans cette décision de revoir à la hausse les tarifs de l’électricité. ‘Il est surprenant, au regard de la qualité de notre dialogue public/privé, qu’une telle décision soit prise par votre département ministériel sans concertation avec le secteur privé’, déplore le Cnp dans sa lettre au ministre de l’Energie dont ampliation a été faite au Premier ministre et au ministre de la Fonction publique, du Travail et des Organisations professionnelles, sa tutelle.
Pour l’instant, la résolution définitive des déséquilibres financiers de la Société nationale d’électricité (Senelec) retient toute l’attention du Cnp.
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