Comme si les délestages ne suffisaient pas. Les Sénégalais devront encore débourser pour payer l’électricité. Une denrée qui va de nouveau augmenter à partir du 1er octobre prochain. Les consommateurs devront revoir leur facture d’électricité à la hausse. Et comme ils ne s’y attendaient pas vu la fréquence intempestive des coupures d’électricité, ils ont crié leur ras-le-bol de continuer à vivre ce calvaire. Ami Néné, se dit indignée face à cette situation. Cette ménagère habitant la Médina, estime que tous les deux mois, la facture d’électricité ne tarde pas. «Mais s’il s’agit de nous fournir adéquatement de l’électricité, c’est impossible. On dirait que nous sommes les oubliés de l’alternance. On ne tarde jamais à payer nos factures et à chaque fois nous payons les pots cassés». Avant de renchérir: « Vraiment nous sommes fatigués et nous n’avons que nos yeux pour pleurer.» Sa voisine d’à côté, très remontée, nous lance : « Nous payons normalement nos factures et il y a toujours les délestages qui interrompent tous nos travaux. Nos appareils électroménagers sont tous endommagés. Et la Sénélec augmente encore le coût de l’électricité. Nous nous demandons dans quel pays nous sommes? ». Balla, un vendeur de tambours, embouche la même trompette. Fatigués, ils le sont. Avec ses copains, il s’insurge contre ces délestages. Mais trouve encore scandaleux que l’Etat se permette d’augmenter le prix de l’électricité. «Nous sommes fatigués. Chaque fois, on nous coupe le courant au moment où on n’en a plus besoin. Et c’est nous, les couches les plus défavorisées, qui sommes les plus touchées. Nous sommes des citoyens comme tout le monde, qu’on nous aide ! » Et Ibrahima Koité dit Alex de préciser : «Gorgui ne fait que des promesses. Il avait dit lors de son accession au pouvoir, que tous ces problèmes allaient finir. Mais rien de tel. Au contraire ! ». Les tailleurs ne disent pas le contraire. Acculé tous les jours par les clients, un tailleur s’offusque de cette augmentation qui n’a pas sa raison d’être. « Les délestages retardent tous nos travaux. Comme vous le voyez, nous venons de terminer les commandes faites depuis le mois dernier. Actuellement les clients se font rares. D’ailleurs, ceux qui ont des manifestations préfèrent acheter du prêt-à-porter plutôt que de recourir à nous. C’est dur, c’est un véritable calvaire que nous vivons», dit-il.
Une hausse prévisible, selon l’Ascosen
Pour Momar Ndaw, secrétaire général de l’association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen), cette hausse était prévisible. «Raisonnablement, on ne peut empêcher cette hausse», dit-il. Car la Sénélec est en train, selon lui, de subir les problèmes de hausse du carburant. Pour cette association consumériste, le moins qu’on puisse dire est que cette augmentation est un moindre mal. Ce qui fait dire à Momar Ndaw, que «la commission de régulation doit veiller à ce que cette augmentation soit supportable pour les consommateurs».
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