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HYDROCARBURES - En désaccord avec les pétroliers : Le Strh veut stopper la livraison de carburant

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HYDROCARBURES - En désaccord avec les pétroliers : Le Strh veut stopper la livraison de carburant

Les transporteurs d’hydrocarbures ne sont pas contents de leurs conditions de travail. Devant le mutisme de leurs interlocuteurs et des pouvoirs publics, ils songent de plus en plus fortement à interrompre les livraisons des stations-services à travers le pays.

Les transporteurs d’hydrocarbures ne sont pas du tout contents de leurs conditions de travail, et ils tiennent à le faire savoir, avant d’en arriver à des mesures extrêmes. Ils envisagent d’arrêter dans peu de temps la livraison de carburant dans les différentes stations-services du pays. La cause est à chercher dans la frustration qu’ils éprouvent à collaborer avec leurs partenaires naturels, les producteurs de pétrole. Leurs griefs portent principalement sur les mesures que leur imposent les compagnies distributrices de pétrole et de ses dérivés au Sénégal qui sont membres du Groupement des producteurs de pétrole (Gpp). Selon le président du Syndicat des transporteurs routiers d’hydrocarbures (Strh), M. Patrick Bellassée et ses confrères : «Nous ne tenons plus, nous sommes au bord de l’asphyxie.» Et d’ajouter que «certains d’entre nous ont d’ailleurs déjà procédé à des compressions de personnel.»

La première cause de divergence est la tarification du prix du transport que les pétroliers ont décidé de changer de manière arbitraire, et sans laisser de choix aux transporteurs. Patrick Bellassée et le chargé de la communication du Strh, M. Coly Dièye, expliquent que le Gpp a voulu tirer parti de la libéralisation du secteur, intervenue depuis quelque temps. De nouveaux venus ont investi le secteur du transport des hydrocarbures et se sont montrés disposés à accepter n’importe quoi pour travailler, alors que «le gouvernement, dans son décret 85-045 de 1985, avait prévu que la facturation du transport d’un camion devait se faire au point le plus éloigné de Dakar, et à la totalité du chargement. Cette loi a été appliquée depuis 1995. Mais depuis septembre 2002, les pétroliers ont décidé de ne plus nous facturer selon ce principe. Cela ne nous arrange pas, parce que cela représente une perte assez conséquente, de l’ordre de 10 à 15% du chiffre d’affaires». Selon M. Bellassée, les pétroliers auraient invoqué comme prétexte le fait que le gouvernement, depuis quelque temps, a refusé de leur verser la péréquation qui permet de maintenir, sur toute l’étendue du territoire national, les prix des produits pétroliers au même niveau. Face à la détermination des transporteurs de ne pas laisser passer cette voie de fait, les pétroliers ont gelé les factures. «Depuis le mois de novembre 2005, nous n’avons aucune nouvelle de nos factures, ni de nos pétroliers. Personne ne nous reçoit.»

L’autre point de friction porte sur les tarifs qui sont appliqués actuellement et que les membres du syndicat des transporteurs trouvent qu’ils sont dépassés. MM. Bellasée et Dièye déclarent que les producteurs de pétrole leur imposent, en plus, des conditions de sécurité si draconiennes qu’il leur faut, pour se mettre à niveau, opérer des dépenses très coûteuses, et qui grèvent fortement le budget de leurs entreprises. «Les pétroliers nous imposent d’acheter des véhicules de moins de 5 ans. En plus, nous devons les équiper de Gps et d’ordinateurs. Tout cela représente près d’une centaine de millions de francs par camion.» Les transporteurs ont donc besoin d’argent, quand leurs tarifs à eux n’ont pas connu de modification depuis plus de dix ans. Ce qui ne peut leur permettre de s’équiper convenablement. Mais là n’est pas le seul problème. «La question est que les pétroliers n’acceptent pas de nous signer de contrat de plus d’une année. Ce qui veut dire que l’on pourrait investir des centaines de millions de francs Cfa dans un camion, et perdre quelque temps après, le marché pour lequel on a acquis ce véhicule.» Ce qui n’incite pas les banques à accorder des crédits importants.

Les difficultés sont telles que les transporteurs avaient même pensé aller en grève de livraison pour la période de la tabaski. Devant le risque de perturbation de la fourniture de pétrole que cette situation pourrait créer, les pouvoirs publics se sont investis. Le président du Comité national des hydrocarbures (Cnh), M. Carmelo Sagna, reconnaît que «les transporteurs sont dans leur droit, parce que les pétroliers ont violé la loi». Il ajoute que le ministère de l’énergie leur a envoyé des mises en demeure, pour les contraindre à se conformer à la loi, «malheureusement, en vain, jusqu’à présent», se désole-t-il.



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