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Economie

Industries Chimiques du Sénégal : Le plan de restructuration a été sabordé

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Industries Chimiques du Sénégal : Le plan de restructuration a été sabordé
La bouée de sauvetage a laissé échapper ses premières bulles en septembre 2005. Des intérêts mafieux ont voulu tout remettre en cause par la force de leur influence. Ce plan de restructuration devait passer par une politique d'assainissement des finances de la société et la fermeture de tous les robinets qui alimentaient les commissions occultes.

La bouée de sauvetage pour les Industries chimiques du Sénégal a été crevée pour des intérêts mafieux. Des sources dignes de foi révèlent qu'il existait déjà un plan de restructuration de l'entreprise bien élaboré, mais qui n'a jamais abouti. Ainsi, une étude a été commanditée auprès du cabinet belge Snc Lavellin. Ce cabinet avait fait état des irrégularités dans l'exécution du projet de doublement dénommé Ics 2. Des manquements portant sur des pénalités (2,1 milliards de francs Cfa) payées par le cabinet Teknip.

L'étude faite en avril 2005 par le cabinet Snc Lavellin consistait à restructurer le site Mine. Le Belge devait donc être l'opérateur chargé de trouver des solutions à la production minière. Un autre accord a été aussi trouvé par la direction des Ics, c'est l'engagement des Indiens d'Iffco à apporter une assistance technique sur l'acide phosphorique. Un contrat d'assistance a été d'ailleurs signé avec le partenaire indien dont l'expérience dans ce domaine est reconnue. C'est ainsi que le directeur général des Ics, Ousmane Ndiaye, s'était rendu en Inde pour décrocher auprès d'Iffco un accord sur une recapitalisation à hauteur de 50 milliards de francs Cfa. La contribution de l'Etat sénégalais à la recapitalisation était chiffrée à 30 milliards de francs.

Dans le contrat avec Offnor, les Ics n'avaient plus besoin de capital de travail pour l'achat de matières premières puisque toutes les matières premières étaient préfinancées dans le cadre du protocole liant les deux parties. Les Industries chimiques du Sénégal n'avaient donc plus besoin de financer le marché d'engrais de la sous-région avec un délai de paiement de 240 à 360 jours après livraison. Comme c'était le cas avec Toguna et Ams au Mali, et Sdi au Bénin (Cf rapport d'audit cabinet Mazards). Les estimations portent sur près de 40 milliards de francs dont les Ics n'avaient plus besoin pour travailler sur ce créneau.

Pour l'accord de coopération avec Stc, il était prévu que l'armateur grec fasse des investissements dans le Port autonome de Dakar afin d'optimiser les cadences de déchargement et de minimiser les coûts de fret maritime. Une économie d'échelle de 2 à 3 millions de dollars par an devait être réalisée sur le transport des matières premières. Il restait à trouver un opérateur de classe internationale pour la mine de phosphate afin de remettre en place un plan minier viable et de s'entendre avec le partenaire indien. Iffco qui a une grande expérience, avait donné son accord pour un contrat d'assistance technique pour les unités d'acide sulfurique et d'acide phosphorique. Cela ne coûtait que 30 milliards de francs. Un montant qui était immédiatement revalorisé au travers du désendettement et de la restructuration des Ics, et l'acquisition des actions des petits porteurs désireux de vendre leurs parts.

Comme si la chance était du côté du siège de Mboro, les bailleurs de fonds avaient aussi donné leur accord pour accompagner ce plan de restructuration. Il restait à négocier une participation des banques. Cette bouée de sauvetage a été mise en janvier 2005. Mais contre toute attente, la bouée laissait échapper des bulles, en septembre 2005.

Des personnes influentes ont déployé toute l'énergie nécessaire pour faire échec à ce plan de restructuration pour lequel Ousmane Ndiaye a été porté à la tête des Ics en novembre 2004. Sa détermination à réussir la mission, à lui confiée, avait séduit les partenaires qui avaient, selon des sources bien informées, tenu des réunions avec le chef de l'Etat, le Premier ministre Macky Sall, la direction générale des Ics et des conseillers techniques très au fait de la situation. Le chef de l'Etat s'était même réjoui d'avoir trouvé la botte secrète pour une relance des Ics. Le Sénégal avait tout à gagner dans cette restructuration. En effet, des recommandations ont été faites pour un rachat par l'actionnaire "Etat-Sénégal" des parts du Nigeria, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de Nisho Iwaï (Japon) et de la Scpa (France). Toutes ces parts représentaient 18,5 % du capital des Ics. A cette époque, les Japonais voulaient vendre leurs actions. Toutes ces actions pouvaient être acquises par l'Etat sénégalais. L'Etat allait participer alors à une augmentation du capital de 30 milliards de francs. Une augmentation du capital qui avait reçu l'aval du partenaire indien Iffco.

L'Etat et le partenaire indien allaient négocier avec les banques pour une annulation de 20 à 30 % de la dette - ce qui était supportable pour les créanciers - et le rééchelonnement du solde entre 70 et 80 %. De la même manière, une négociation pouvait être entreprise avec les bailleurs de fonds pour la libération du compte séquestre (30 millions de dollars, environ 12 milliards de francs) et un rééchelonnement de la dette. Ce schéma devait permettre aux Ics de retrouver des ratios d'endettement viables.

D'après des techniciens ayant participé à ce plan de restructuration de janvier 2005, une telle stratégie, une fois appliquée, n'était pas financièrement insupportable par l'Etat sénégalais. Ainsi, les Ics se seraient retrouvées totalement désendettées et en parfaite santé financière, avec une augmentation des productions, une baisse des coûts et des frais financiers. Au finish, la société devait rentrer dans les profits. Avec cette stratégie, tous les robinets par lesquels coulaient les commissions occultes et les détournement allaient cependant été fermés.

"Nous n'avons jamais été informés de ce plan, mais je pense qu'il recoupe nos exigences déclinées lors de notre point de presse", reconnaît un des responsables de l'amicale des cadres des Ics. Il poursuit que ce qui les intéresse actuellement, c'est la transparence dans la gestion de leur entreprise.



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