INTERNET - Grâce au câble sous-marins Sat3 : La fracture numérique réduite

C’est en 2002, que le Sénégal a eu sa connexion au câble sous-marin Sat3. Une connexion qui n’a pas été sans conséquence. En effet, le Sénégal est parvenu à réduire les coûts de communication téléphonique et d’accès à Internet. De même, l’Internet à haut débit fait son entrée, même si aujourd’hui, les coûts peuvent connaître encore des baisses.

Hier c’était le satellite. Seulement le satellite. Aujourd’hui, le Sat3/ Wasc/ Safe (Southern Africa telecommunication 3/ Western Africa Submarine cable / South Africa far east), fait son entrée. Officiellement lancé en 2002, le Sénégal va gérer son point d’atterrissement le 26 mai de la même année. Un nouveau réseau de télécommunication est né pour amoindrir les coûts et ainsi réduire la fracture numérique entre les Etats.

Le Sat3/ Wasc/ Safe est «un réseau de fibre optique qui relie l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Le Sat3 c’est la portion qui entoure l’Afrique jusqu’à Madagascar. Le câble part du Portugal à la Malaisie en passant par l’Atlantique. Il est long de 28 000 km», explique M. Ken Lohento, chargé de programme Ntic à l’Institut Panos Afrique de l’Ouest. Le Sat3 a été mis en place par trente-six pays, dont des opérateurs de télécommunications africains. A en croire M. Lohento, il va être fonctionnel pendant 25 ans.

En fait, le câble sous-marin (Sat3) est venu pour révolutionner le monde de la communication. Et ce n’est pas pour rien qu’un intervenant à la rencontre organisée par Osiwa a souligné que «les pays connectés au câble sous-marin ont vu une augmentation de leur bande passante» ; et ce contrairement aux pays comme le Mali, le Burkina Faso qui se trouvent à l’intérieur de l’Afrique et n’ont pas un accès à la mer. Avec une capacité de 120 millions de bits, ce câble communique plus vite que le satellite. Il peut supporter autant d’appels téléphoniques en même temps. On parle de 5,8 millions d’appels téléphoniques qu’il peut recevoir simultanément. Quant à la qualité de la communication, «elle est largement au-dessus de celle offerte par le satellite», signale-t-on. Est-ce juste une publicité ou la réalité ? En tout cas, tous les participants à la rencontre sont d’avis, qu’il n’y a pas encore mieux que le Sat3.

Seulement, tous les pays d’Afrique ne pourront pas bénéficier des facilités qu’offre le câble sous-marin. Toutefois, ces pays, à défaut de se connecter directement au Sat3, pourraient passer par d’autres pays, et c’est ce qui explique, l’importance encore des satellites, explique Russel Southwood, directeur de Balancing Act. Cela dit, le Sat3 constitue, pour les experts, un atout incontournable pour le désenclavement numérique de l’Afrique. Le Sat3 part du Portugal à l’Afrique du Sud, puis vers l’Inde et la Malaisie. Des branches desservent le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, et l’Angola. L’Afrique dispose ainsi de onze points d’atterrissage.

La mise en service de ces branches a permis un accroissement conséquent de la bande passante Internet disponible dans ces différents pays, la connexion Internet ne s’effectuant auparavant que par des connexions satellites. C’est ainsi que ces pays ont pu ajouter, courant 2003, à leur bande passante totale, constituée de plusieurs connexions Vsat de 2 Mbit/s, une connexion par fibre optique délivrant 50 Mbit/s.

Le Sénégal a depuis augmenté sa bande passante à plus de 400 Mbit/s. Aussi, avec l’augmentation de la bande passante, des offres ADSL ont pu apparaître dans les capitales de certains pays côtiers bénéficiant du câble sous-marin (Abidjan, Dakar, Cotonou). La connexion qui était à 1 500 francs Cfa l’heure est aujourd’hui disponible avec 300 francs Cfa. Et mieux, si l’Etat avait levé le monopole sur les opérateurs historiques, les coûts seraient encore moindres, et le plus grand nombre aurait accès à Internet sans grandes difficultés. Et ce dans les coins les plus reculés.