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Jean-Marc GRAVELINI (Directeur de l'Afd) : ‘Nous sommes prêts à rééchelonner la dette des Ics’

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Jean-Marc GRAVELINI (Directeur de l'Afd) : ‘Nous sommes prêts à rééchelonner la dette des Ics’

L'Agence française de développement (Afd) a activement pris part aux réflexions menées pour permettre aux Ics de sortir de la crise. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, son représentant à Dakar souligne que l'accord intervenu, le 23 février dernier, avec l'actionnaire indien peut aider à une sortie de crise. Cependant, Jean-Marc Gravelini s'empresse de préciser que l'accord doit être maintenant matérialisé. M. Gravelini revient aussi sur les interventions de l'Afd en faveur du Sénégal.

Wal Fadjri : Quelle a été l'appréciation de l'Afd sur la recapitalisation des Industries chimiques du Sénégal décidée en février dernier ?

Jean-Marc Gravelini : L'accord qui est intervenu lors la rencontre entre le gouvernement et l'Iffco (partenaire stratégique indien) au mois de février dernier sur la recapitalisation des Ics, ainsi que le principe de la prise de contrôle du capital et du management des Ics par Iffco tout autant que les grandes lignes du plan de restructuration de la dette à long terme, mais aussi de la dette à court terme, vont dans le bon sens pour l'Afd. Ce sont des bases qui donnent une lueur d'espoir. On a, aujourd'hui, en perspective, une sortie du tunnel. Bien évidemment, cet accord avec les actionnaires privés indiens doit être maintenant matérialisé. Il faut également que le concordat soit signé avec les partenaires financiers, les bailleurs de fonds, les banques commerciales, les fournisseurs. Il reste du travail, mais les échéances que se sont fixées, à la fois, le gouvernement et Iffco sont assez rapprochées. Normalement, dans les prochaines semaines ou dans les tout prochains mois, on devrait avoir réuni toutes les conditions pour un sauvetage et une relance durable des Ics. Pour répondre précisément à votre question, on considère que ça va dans le bon sens. Maintenant, il faut matérialiser tout cela.

Wal Fadjri : Mais, n'est-on pas en train de perdre du temps dans la mesure où l'échéancier sur le règlement préventif n'a pas été respecté ?

Jean-Marc Gravelini : On ne peut pas réécrire l'histoire. C'est vrai que le règlement préventif a été décidé au mois de février 2006. Compte tenu de l'importance des Ics, de leur impact au plan économique et social, tout le monde (le gouvernement, les dirigeants des Ics, les partenaires, les actionnaires, les créanciers) aurait souhaité qu'on aille beaucoup plus vite dans sa restructuration. Cela n'a pas pu être fait dans les délais aussi courts que souhaitables, pour différentes raisons. Ce qui est essentiel aujourd'hui, c'est que les conditions semblent être réunies, à travers cet accord du mois de février dernier, pour envisager un sauvetage. Il est vrai qu'on peut toujours regretter de ne pas avoir été plus rapide. Mais, encore une fois, on est sur la bonne voie pour arriver à un accord favorable aux Ics.

Wal Fadjri : Avec le concordat, il faut aussi le plan de redressement. Qu'en pensez-vous ?

Jean-Marc Gravelini : Si déjà, il y a un concordat, cela veut dire que l'ensemble des partenaires des Ics se sont entendus sur les grandes lignes d'un plan de sauvetage. On peut, dès lors, espérer qu'il y aura un accord entre les actionnaires sur la recapitalisation, l'apport d'argent frais, sur les abandons de créances de la part des actionnaires. Et puis, s'il y a concordat, cela veut dire qu'il y a accord aussi avec les créanciers : les banques, les bailleurs de fonds, les fournisseurs. Et, par conséquent, sur la base du concordat, on sent, en quelque sorte, les dispositifs pour envisager un plan de restructuration et un plan de sauvetage.

Wal Fadjri : Les bailleurs de fonds sont-ils prêts à procéder à un rééchelonnement de la dette ?

Jean-Marc Gravelini : Nous le sommes. Les échéances qui restent dues par les Ics, le sont sur une période et sur un terme assez courts. En ce qui nous concerne, les dernières échéances sont à l'horizon de 2011. Ce qui est très rapproché. Et ce qui fait qu'il y a des échéances importantes à venir. Et un allongement sur une période beaucoup plus longue des échéanciers de remboursement est souhaitable. Ce sont là des choses tout à fait envisageables, sur lesquelles il faudra discuter, et qui constitueront, à travers l'étalement des échéances, un ballon d'oxygène important pour les Ics en terme de trésorerie. Cela épargnera le cash-flow de façon à améliorer la trésorerie des Ics.

Wal Fadjri : A combien estimez-vous les dettes contractées auprès des bailleurs, comme l'Afd ?

Jean-Marc Gravelini : Les dettes vis-à-vis de trois grands bailleurs de fonds à savoir, la Bei, l'Afd et la Boad, sont estimées à environ 50 milliards de francs Cfa.

Wal Fadjri : L'entreprise n'a-t-elle pas péché dans la mise en œuvre du projet de doublement de ses capacités d'autant plus que c'est un projet d'une grande envergure, mais dont les dettes ont été contractées à court terme ?

Jean-Marc Gravelini : Les prêts qui ont été consentis à l'époque pour le doublement de la capacité de la production des Ics, l'ont été sur du long terme. Ce sont des prêts de plus de sept ans. Ce sont donc des prêts à long terme adaptés à la nature de l'investissement. Il s'est passé par la suite que le cash-flow étant insuffisant, la capacité d'autofinancement des Ics l'étant aussi, l'entreprise a mobilisé des ressources à plus court terme pour pouvoir compléter le plan de financement.

Wal Fadjri : Quel est l'apport de l'Afd à la Senelec, une autre entreprise en difficulté ?

Jean-Marc Gravelini : En ce qui concerne la Senelec, il y a un point important qui a été décidé par le gouvernement, il y a de cela quelques mois. C'est l'application de la Note de politique sectorielle dans le domaine de l'énergie qui favorise la production de l'électricité par des producteurs indépendants, privés comme Gti et autres. D'autres programmes sont envisagés pour développer la production indépendante de l'électricité. Cela est un point positif qui doit favoriser l'évolution institutionnelle de la Senelec. Il y a des décisions qui ont été prises, également, pour ajuster les tarifs, compte tenu de l'évolution des coûts du pétrole que nous avons connue. Des études tarifaires sont en cours pour déterminer la bonne grille tarifaire bien adaptée à la consommation sénégalaise. Toutes ces mesures vont dans le bon sens. Et elles permettent à des bailleurs de fonds, comme la Banque mondiale et aussi l'Afd, d'envisager un appui à la restructuration financière de la Senelec qui passe par une recapitalisation, une restructuration de la dette. Il y a eu beaucoup d'emprunts qui ont été contractés, ces dernières années, à court terme, qu'il faut restructurer, amener sur des périodes beaucoup plus longues. Et, dans la mesure où nous avons une bonne visibilité sur l'évolution institutionnelle de la Senelec qui est également sur les conditions du développement de la production indépendante, des partenaires, comme la Banque mondiale et l'Afd, sont disposés à accompagner le gouvernement dans son effort de restructuration, de recapitalisation de la Senelec. Et derrière cela, il y a des investissements à envisager pour accroître davantage la production de l'électricité. Car il y a une forte demande qui progresse à peu près de 8 à 9 %, par an, au Sénégal. Et la Proparco (projet de l'Afd), la Sfi (filiale de la Banque mondiale) sont prêtes à examiner également le financement de ces producteurs indépendants.

Wal Fadjri : Il y a aussi le cas de la Société africaine de raffinage (Sar). A ce niveau, l'Afd compte-t-elle accompagner l'Etat sénégalais pour sa restructuration ?

Jean-Marc Gravelini : Non. Pour le moment, ce n'est pas dans notre tableau de bord. A l'Afd, nous sommes plutôt, traditionnellement, des partenaires de la Senelec que nous connaissons bien, et avec qui nous travaillons. Et avec le gouvernement, nous travaillons autour de ce dossier. Nous ne sommes pas du tout impliqués dans le dossier de la Sar.

Wal Fadjri : Cela ne paraît-il pas paradoxal, d'autant plus que la compagnie Total, qui est une entreprise française, est l'actionnaire majoritaire de la Sar ?

Jean-Marc Gravelini : Je ne connais pas suffisamment le dossier pour porter un jugement. Pour le moment, les conditions de restructuration de la Sar, à la fois en terme d'évolution du capital, de mobilisation de crédit de concours, se fait dans d'autres cadres que celui des bailleurs de fonds traditionnels de l'Etat du Sénégal. Mais il faut être vigilant, car il est clair que tout cela forme un tout. Il y a une logique d'ensemble ; nous sommes dans le secteur de l'énergie. La Sar doit, en effet, pouvoir avoir une activité dans un environnement sain et même équilibré et profitable. Mais on n'est pas partenaire.

Wal Fadjri : Quel est le concours apporté par l'Afd aux grands travaux du chef de l'Etat, notamment les infrastructures routières ?

Jean-Marc Gravelini : Dans ce domaine, nous avons participé au Programme d'appui à la mobilité urbaine (Pamu) avec le financement, au côté de l'Etat sénégalais, de deux ouvrages importants au centre de Dakar. Il s'agit des échangeurs de Malick Sy et de Cyrnos. Nous sommes également impliqués dans le secteur des transports de manière générale. Notamment dans les secteurs portuaires, en particulier au niveau du port de Dakar où nous avons financé la voie de contournement qui permet la circulation des camions autour de la plate-forme portuaire. Ensuite, nous avons investi dans le quai de Ziguinchor où les travaux ont démarré en janvier dernier. Nous sommes aussi associés au gouvernement sénégalais pour financer la réhabilitation du pont Faidherbe de Saint-Louis. Et actuellement, nous travaillons avec l'Apix et la Banque mondiale pour une participation de l'Afd au programme de construction de l'autoroute Dakar-Diamniadio, avec à la fois le financement de la partie publique, mais aussi le financement de la partie privée avec Proparco, car il s'agit d'un partenariat public-privé. Le moment venu, nous pourrons, en fonction des résultats du Pamu, envisager une deuxième phase à ce programme avec la Banque mondiale.

Wal Fadjri : Quel est le montant du concours financier apporté par l'Afd au Sénégal en ce qui concerne ces projets ?

Jean-Marc Gravelini : Pour l'année 2006, l'ensemble des concours nouveaux apportés au Sénégal ont représenté à peu près 47 milliards de francs Cfa. C'est un chiffre qui inclut à la fois les financements en faveur de l'Etat et aussi le financement privé. Cela traduit une évolution assez importante de nos engagements au Sénégal, en 2006. Compte tenu de ce que nous avons dans le pipe-line, notamment des projets qui sont en cours d'instruction, nous espérons maintenir, dans les prochaines années, des niveaux d'engagement peut-être pas aussi importants que cela, mais significatifs, autour des trois axes sur lesquels nous souhaitons travailler, conformément au document cadre de partenariat qui a été dessiné entre les gouvernements français et sénégalais. Ces travaux porteront sur les infrastructures dont nous avons parlé tout à l'heure, mais aussi sur le secteur de l'éducation et l'appui au secteur productif. Nous avons un portefeuille de projets à l'étude qui devrait permettre de maintenir les niveaux d'engagement autour d'une quarantaine de milliards de francs Cfa par an. Avec encore une fois, toute une gamme de produits. Le financement est venu, à travers les subventions, de même que celui du secteur privé.

Wal Fadjri : Les nouveaux engagements ont dépassé 47 milliards de francs, mais on constate que le niveau de décaissement n'est pas à la hauteur, d'autant plus que vous en êtes à une dizaine de milliards...

Jean-Marc Gravelini : Les décaissements de 2006 qui sont à environ 12 milliards de francs Cfa, correspondent à des engagements des années antérieures. Comme vous le remarquez, depuis 1999, les engagements évoluent entre 12 et 29 millions d'euros par an. Ce qui fait que nous avons des décaissements qui correspondent aujourd'hui à peu près entre 25 et 30 % des reliquats à verser. Pour vous donner un ordre de grandeur, un projet met à peu près entre trois et quatre ans pour se décaisser. Globalement, on considère que c'est une performance tout à fait honorable. Et ce que l'on espère maintenant, c'est que, compte tenu du volume d'engagements important en 2006, on va retrouver, en 2007-2008, des volumes de décaissement qui vont eux aussi progresser.

Wal Fadjri : A ce niveau, la capacité d'absorption des ressources ne se pose-t-elle pas avec acuité ?

Jean-Marc Gravelini : En fait, la difficulté porte sur la décision de financement que l'on prend et le premier décaissement. Parce qu'il y a des conventions à signer, et généralement, ici au Sénégal, elles sont signées assez vite. Il y a parfois des conditions à lever. Ensuite, il faut sélectionner les maîtres d'œuvre, les ingénieurs français. Quelques fois, on l'a vu pour Malick Sy et à Cyrnos pour les échangeurs, on a des études de faisabilité qui ne sont pas entièrement satisfaisantes. Il y a donc des compléments d'études à envisager. Et nous avons des délais de démarrage qui sont un petit peu longs. Mais, une fois que le projet démarre, généralement, il s'exécute assez bien. Nous avons des maîtrises d'ouvrage ou des maîtres d'œuvre qui, de ce point de vue, font de réels efforts pour permettre le décaissement rapide des fonds. Je pense en particulier à l'Agence autonome des transports routiers (Aatr), à l'Agetip. Il y a également d'autres structures dans d'autres ministères qui s'efforcent de faire en sorte que les projets se décaissent rapidement.

Wal Fadjri : Quels sont les secteurs qui posent les plus de problèmes à l'Afd ?

Jean-Marc Gravelini : Il n'y a pas vraiment de secteurs qui nous posent de réels problèmes. Dans le secteur productif, plusieurs actions sont menées. Il y a, à la fois, ce qu'on appelle les services marchands : l'accès à l'eau potable, le secteur électrique. Et là, nous avons des situations très contrastées. Nous avons parlé tout à l'heure du secteur électrique qui pose de réels problèmes. Cela est un de nos soucis, mais ce n'est pas pour cela qu'on va y renoncer. Et nous travaillons avec la Banque mondiale pour tenter d'améliorer les choses. Par contre, nous avons le domaine de l'eau, avec la Sones et la Sde, qui marche très bien. Le financement des entreprises ne pose pas de problèmes particuliers. Nous avons des projets, ici au Sénégal, où il existe plusieurs programmes d'investissement portés par les entreprises du secteur privé. En relation étroite avec les banques, nous mettons en place les concours. Ensuite, il y a l'environnement du secteur privé avec des programmes comme la mise à niveau des entreprises ou la formation professionnelle qui sont des programmes ambitieux et très novateurs et où on s'appuie sur le partenariat public-privé. Il s'agit en quelque sorte de mobiliser les ressources publiques pour répondre à des préoccupations du secteur privé comme la mise à niveau des entreprises, la formation professionnelle. Et là, c'est vrai qu'on souhaiterait quelquefois que les choses aillent plus vite. Mais encore une fois, ce sont des projets novateurs que l'on essaie de définir en relation étroite avec le secteur privé dans le cadre d'une concertation avec les pouvoirs publics. Ce sont des processus assez longs, très ambitieux. Et pour emprunter une expression, je dirais : ‘On ne peut pas aller plus vite que la musique’.

Wal Fadjri : Après plus d'un an passé à la direction de l'Afd du Sénégal, quel regard portez-vous sur la mobilité urbaine ?

Jean-Marc Gravelini : La mobilité urbaine est un vrai problème qui est lié à la configuration de Dakar, à la presqu'île du Cap-Vert. Un territoire très particulier par sa forme géographique. Avec pratiquement 30 % de la population sénégalaise qui vivent sur 0,5 % du territoire, cela pose des problèmes très importants en termes de circulation et de mobilité. A ce propos, je pense qu'à travers la réalisation d'infrastructures qui ont été financées par l'Afd (Malick Sy, Cyrnos), les travaux sur la Corniche, l'autoroute entre Malick Sy et la Patte-d'Oie, bientôt les travaux sur la Vdn et sur la route de Ouakam, il y a le début d'une amélioration, d'une plus grande fluidité. Je pense que ces infrastructures étaient indispensables. Mais, le problème de la mobilité urbaine, ce n'est pas seulement les infrastructures. Il faut des infrastructures, mais il faut aussi, en même temps, développer les transports en commun, réguler le nombre de véhicules. Car on ne peut pas sans cesse avoir davantage de véhicules qui circulent sur la presqu'île. Si on laisse les véhicules les plus anciens et qu'en plus, il y a des véhicules neufs qui arrivent, on va vers un engorgement. Il y a des possibilités de développer les transports en commun. Je pense aux bus mais aussi au train. On a la chance d'avoir une ligne de chemin de fer qui traverse toute la presqu'île. Il y a aussi le développement et la modernisation du Petit train bleu, par exemple. C'est certainement quelque chose qui va permettre de développer ces transports en commun ferroviaire. Et par conséquent d'améliorer la mobilité urbaine. Et il y a aussi une attitude civique à avoir. Je veux dire le comportement individuel. C'est vrai que quand on a des chaussées encombrées par des carcasses de voitures ou occupées par des commerçants, cela ne facilite pas la circulation. II y a à ce niveau aussi un travail de sensibilisation à faire. L'engorgement est non seulement préjudiciable à l'économie du Sénégal, mais aussi à la santé de chacun.

Wal Fadjri : Votre soutien à la Stratégie de la croissance accélérée (Sca) était attendu à la suite de la visite du Premier ministre à Paris. Où en êtes-vous avec votre appui ?

Jean-Marc Gravelini : C'est lors de la visite du Premier ministre (Macky Sall) à Paris (en juillet 2006), que la Stratégie de la croissance accélérée (Sca) a été présentée à la direction générale de l'Afd.. Depuis lors, l'Afd a eu l'occasion de faire deux missions auprès des partenaires au Sénégal qui ont travaillé sur cette Sca, notamment l'Apix, pour, en relation avec d'autres bailleurs de fonds qui sont intéressés par cette stratégie, à savoir, la Banque mondiale, l'Usaid, proposer au gouvernement un dispositif d'appui à la mise en œuvre et au pilotage de la Sca. Son objectif, il faut le rappeler, est de créer la croissance, de la richesse, des emplois. Et cela passe par des investissements, par des mesures d'accompagnement, et il faut à tout moment mesurer l'incidence des décisions qui sont prises. Et si ce n'est pas suffisant, il faut corriger le tir. C'est un pilotage assez fin qui doit se faire au niveau central. Mais qui doit se faire aussi à l'intérieur de chacun des ministères qui sont concernés par cette Sca. Pour ce faire, il y a tout un dispositif d'appui que nous avons proposé de financer, si le gouvernement le souhaite. Nous souhaitons également accompagner les investissements publics et privés qui sont à l'intérieur de chacune des grappes qui sont les plus porteuses, en termes de création d'emplois et de richesses. Je pense au tourisme, à l'agro-industrie, aux Nouvelles technologies d'information et de la communication. Et mettre en place les différents instruments dont dispose l'Afp, les concours auprès de l'Etat, mais aussi les concours auprès du secteur privé pour développer ces investissements à l'intérieur de chacune de ces grappes.

Wal Fadjri : Lors du dernier Conseil présidentiel de l'investissement, les bailleurs se sont beaucoup préoccupés des dispositifs institutionnels de la Sca. Etes-vous de ceux-là ?

Jean-Marc Gravelini : Et c'est une préoccupation très importante. On était en période électorale. Et, vraisemblablement, nous allons avoir une recomposition, des remaniements ministériels après ces échéances électorales. Et, la Sca qui, je le rappelle, a été adoptée formellement par le gouvernement au mois de janvier dernier, devrait, maintenant, trouver un leadership pour sa mise en œuvre et sa traduction pratique.

Wal Fadjri : Quels sont les meilleurs chevaux de la Sca sur lesquels parier ?

Jean-Marc Gravelini : (Hésitations) Le gouvernement a obtenu cinq grappes. C'est son choix. Il est clair qu'il y a d'importants investissements qui sont envisagés au niveau du secteur du tourisme d'affaires. Notamment privés mais aussi publics, pour créer un cadre incitatif. On sait très bien que dans le secteur du tourisme, ce sont des centaines de milliers d'emplois qui peuvent être créés pour tout ce qu'il y a autour du tourisme. Et on voit bien qu'au regard de l'objectif de la croissance accélérée de 8 %, on a un secteur qui peut y contribuer et c'est l'agro-industrie où on a un potentiel. Je pense en particulier au domaine du maraîchage dans la vallée du fleuve, où nous voyons, nous bailleurs de fonds, des investisseurs venir rechercher des terres pour développer des productions qui seront destinées, en particulier, à l'exportation vers les pays d'Europe, voire vers d'autres régions du monde. Et là, on sait très bien que dans le secteur agricole ou agro-industriel ou encore maraîcher, ce sont des milliers d'emplois qui peuvent être créés. Ce sont là des exemples concrets où l'on voit des domaines qui sont susceptibles de répondre à la préoccupation du gouvernement en termes d'investissement, de création d'emplois. Ce qui ne veut pas dire que dans le textile, il n'y a aucune perspective. On voit qu'il y a des perspectives, des niches sur lesquelles le Sénégal peut se positionner.



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