XIBAR.NET (Dakar, 26 Mars 2010) - Pour, probablement, appâter les bailleurs et faire oublier aux Sénégalais et à l’opinion les scandales financiers répétitifs du régime libéral, dont il est le Premier ministre qui ne maîtrise "rien", Souleymane Ndéné Ndiaye a laissé entendre que les audits de l’Agence de régulation des marchés publics seront utilisés à bon escient. Un vœu pieux, au maximum, car, le président Wade ne laissera, pour rien au monde, la Justice faire la lumière sur les malversations de son fils.
« Les dossiers d’audit de l’Armp seront bien traités par l’État ». La révélation a été faite par le Premier ministre, à l’occasion de l’Assemblée générale des Autorités de régulation des marchés publics, tenue cette semaine à Dakar. Rappelons que ces audits ont épinglé bon nombre de ministres, de présidents d’agences et de directeurs de sociétés du régime libéral. Parmi eux, le fils du président, en sa qualité de président de l’agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci).
Doté d’un budget de 476 milliards de francs Cfa, Karim facturera un kilomètre de route à 7 milliards de francs Cfa, un faux tunnel à 10 milliards, son bureau à 750 millions de francs Cfa, etc. C’est ce qui fait que Souleymane Ndéné Ndiaye parle de suite qui « sera donnée » à l’audit de l’Armp, beaucoup d’observateurs savent qu’il était obligé de rassurer les autorités de régulations, qui n’en savent pas moins que l’érection de « la transparence en règle de conduite et de gestion des affaires publiques », qu’il dit être « irréversible », ne concerne pas le fils du président Wade, Karim. Car, on se souvient que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, a été poussé du perchoir, pour basculer dans l’opposition, pour avoir commis le péché d’Israël : vouloir faire auditionner la gestion de l’Anoci par Karim Wade. C’est le même qui a éloigné du pouvoir l’ancien Premier Idrissa Seck, qui ne parvient pas à matérialiser ses retrouvailles avec le président Wade, parce que Karim et sa mère ne veulent plus le voir.
Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, obligé de se ranger derrière le ministre d’État Karim et de lui obéir, sait que le président Wade ne laissera personne poursuivre son fils, du moins tant qu’il reste président de la République. Pour preuve, quand l’audit de l’Armp avait étalé la mauvaise gestion de Karim, son père laissera entendre, depuis l’extérieur, que le coupable était plutôt le directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé. La transparence ne concernera pas Karim, parce que le président Wade a été obligé de faire enterrer le récent scandale de l’Agence de régulation des télécommunications et postes, dans lequel son fils est mêlé : on ne sait sur quelle base, il a reçu de cette structure, en tant que président de l’Anoci, 96 millions de francs Cfa. C’était suite à la vente de la licence de téléphonie mobile à Sudatel, qu’il avait négociée. Pis le montant de la transaction, officiellement 80 milliards, est introuvable dans les caisses du Trésor public.
Karim est plus qu’un intouchable. C’est lui qui gouverne. Le Premier ministre le sait plus que tout le monde. Il risque de regretter ses déclarations, la mère de Karim, Viviane, ne le voulant plus à la Primature. Il ne doit son sursis qu’à la presse. Car tiré de le « bergerie », pour être « immolé » c’est au dernier moment que le propriétaire du « troupeau » a pu convaincre son épouse de surseoir à l’exécution, le temps de trouver un moment plus propice : la presse a trop ébruité et condamné le « sacrifice ».
La Redaction
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