Le retrait du groupe Shell de la sous-région, notamment du Sénégal, est imminent. Selon les travailleurs du pétrole et du gaz qui en ont l'intime conviction, jusqu'ici aucune démarche concertée entre eux et la direction n'a été entreprise.
Suffisant pour soulever l'ire du personnel qui a tenu un sit-in hier matin devant le siège de leur direction générale, sur la route des Hydrocarbures. Amener les responsables du groupe Shell à négocier avec les travailleurs, les conditions de son retrait du Sénégal, qui se confirme de jour en jour, après 80 ans de présence sur le territoire national.
C'est tout ce que veut le Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz dont les membres ont tenu hier un sit-in au siège de la direction de Shell Sénégal à Bel Air, une manifestation, encadrée par le bureau exécutif national (Ben) du Syntpgs affilié à la Cnts/Fc. C'est le secrétaire général de cette centrale syndicale Cheikh Diop qui est monté au créneau pour dénoncer de vive voix la démarche suspecte de ‘Shell qui doit assumer ses responsabilités sociales dans le cadre de son retrait du Sénégal’.
Et ce ne sont pas les slogans qui ont manqué à la manifestation des travailleurs du secteur qui mènent la lutte contre ‘l'attitude de mépris’ adoptée jusqu'ici par la direction générale de Shell Sénégal qui oppose un niet catégorique à leur principale revendication. C'est parce que le directeur général de Shell Sénégal n'a pas daigné répondre à leurs correspondances par rapport au retrait du groupe de la sous-région, que le syndicat entend intensifier la lutte qu'il mène depuis plus d'un mois.
Le secrétaire général de la Cnts/Fc, Cheikh Diop, qui a entretenu la presse sur la situation actuelle des travailleurs du pétrole et du gaz, dira ‘depuis plus d'un mois, nous demandons d'une manière pacifique une négociation du plan d'action au niveau social et le Dg affiche un niet catégorique. Si le Dg de Shell veut la lutte, nous sommes prêts, car la lutte est notre sport favori’. Pour le syndicaliste, Shell, après 80 ans de présence au Sénégal, ne peut pas du jour au lendemain se retrouver entre les mains des capitalistes. Le secrétaire général de la Cnts/Fc est plutôt d'avis que ‘ces temps sont révolus’.
Les travailleurs du pétrole et du gaz n'auront pas été seuls au front. Puisque,les sections de l'aviation, du raffinage, du maritime, de la distribution et du transport sont venues leur prêter main forte hier au cours de leur sit-in, en dépit des menaces brandies par le Pdg de Shell de sanctionner tous ceux qui participeraient à la manifestation. D'après les explications de Cheikh Diop, le Pdg de Shell Sénégal a laissé entendre que le retrait du groupe du pays s’explique par les mauvaises infrastructures et un manque de sécurité notoire, prenant en exemple l’accident récent d'un de leurs camions.
Mais, pour le secrétaire général de la Cnts/Fc, ‘ces arguments ne tiennent pas. Shell n'a jamais participé au développement des infrastructures du pays. Il n'a construit ni hôpitaux ni routes depuis son existence’. Dans la foulée, le syndicaliste dénonce l'absence d'une ‘Cité Shell’ après plusieurs décennies d'existence au Sénégal. Mais il n'y a pas que le Pdg de Shell qui est envoyé au banc des accusés. Pour les travailleurs en courroux, les autorités du pays doivent aussi prendre leur responsabilité.
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