Le système sénégalais de prévention et de répression du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme sera évalué pour la deuxième fois, après celle de 2007, à partir du premier trimestre de 2017, a annoncé mardi, Waly Ndour, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
"Le Sénégal entamera à partir du premier trimestre 2017, le deuxième cycle de l'évaluation de son dispositif de prévention et de répression du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Ce qui requiert une totale disponibilité et un réel engagement des évaluateurs", a dit Waly Ndour qui est également correspondant national du Groupe d'action intergouvernemental contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l'ouest (Giaba).
Il prenait part à l'ouverture d'un atelier (15-18 mars) de formation en pré-évaluation au profit des parties prenantes dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à l'intention de 35 séminaristes composés de procureurs de la République, de juges, de directeurs et chefs de services des ministères des Forces armées, de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Sécurité publique, de l'Economie et des finances, entre autres.
Le premier cycle d'évaluation des dispositifs des pays de la Cedeao a pris fin en 2012. Pour le cas du Sénégal il y avait, entre autres lacunes, la non existence d'un cadre juridique et l'absence de réglementation des établissements financiers.
Selon Waly Ndour, président de la Centif, les normes du Groupe d'action financière (Gafi) instituent une obligation aux États de mettre en place un dispositif de prévention et de répression du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, s'appuyant ainsi sur l'évaluation.
Estimant que le combat contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ne peut être gagné que par une action régionale et internationale concertée, Adama Coulibaly, directeur général du Giaba, a promis le soutien et l'accompagnement de sa structure pour la réussite du second cycle de l'évaluation de dispositifs nationaux.
"L'évaluation est un examen auquel il faut préparer les États candidats pour qu'ils le réussissent en passant avec succès les 40 recommandations du Gafi", a dit Adama Coulibaly, estimant que la circulation importante de l'argent liquide et la porosité des frontières sont inquiétants et constituent des terreaux fertiles au terrorisme.
Cheikh Tidiane Diop, Secrétaire général du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, a dit que cette évaluation vise la solidité de l'économie nationale.
"En 2017, le Giaba et la communauté internationale ont évalué le système sénégalais de prévention et de répression du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Les évaluateurs avaient relevé des progrès mais aussi des insuffisances, amenant le Sénégal à prendre plusieurs mesures et à accepter, en mai 2015, à soumettre à nouveau son système à une deuxième évaluation", a dit Cheikh Tidiane Diop, invitant les évaluateurs et agents des directions et services concernés à œuvrer à la réussite de cet exercice.
Poursuivant, il a souligné que la lutte contre la criminalité financière est l'un des axes de la politique de bonne gouvernance du Sénégal qui a mis en place certains mécanismes comme l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), le Mécanisme africain d'évaluation des pairs (Maep)...
"Cette rencontre prépare l'évaluation. Depuis la première évaluation, nous avons travaillé à corriger les failles sous la tutelle du Giaba. Nous croyons pouvoir réussir avec brio le second exercice", a-t-il conclu.
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