LES FOURNISSEURS TRAINENT LES PIEDS : Les employés de Bara Tall en chômage technique à partir d’aujourd’hui

Les employés de Bara Tall ont tenu hier un point de presse pour informer les plus hautes autorités de l’Etat et les populations des conséquences graves qui découlent de leur nouvelle situation.

Les employés de Jean Lefèvre Sénégal (Jls) seront tous au chômage technique à partir d’aujourd’hui. Une décision qui découle de l’emprisonnement de Bara Tall, Président-directeur général de la compagnie de Bâtiment et Travaux publics. En effet, après trois semaines de détention de M. Tall, déclare Abdoulaye Mbodji, directeur technique à Jean Lefèvre Sénégal, certains fournisseurs sont devenus frileux quant à la livraison de certains matériaux notamment ceux nécessaires au bitumage.

« Les fournisseurs livraient le matériel à crédit pour une durée à l’issue de laquelle l’entreprise honorait ses dettes, mais avec l’emprisonnement de M. Tall, certains fournisseurs rechignent à livrer le matériel », explique M. Mbodji.

Ce qui explique la mise en chômage technique de tous les ouvriers de cette entreprise. Ainsi, face à cette situation, ces derniers ont, eux aussi, tenu à réagir parce que ce sont des milliers de familles qui se retrouvent sans travail. « Nous avons tenu ce point de presse pour informer, les autorités d’abord, les populations ensuite, que des centaines d’employés sont contraints au chômage, plaçant ainsi des milliers de familles dans l’incertitude, des dizaines de milliers de personnes dans le désarroi », se désole Cheikh Omar Barro, membre du Collectif des employés.

Les employés de Jls comptent également tenir une Assemblée générale d’information pour mettre au parfum d’abord les dirigeants de la société, ensuite les employés, des actions que le Collectif va initier pour la « libération inconditionnelle de Bara Tall ». Au registre des actions à mener, ils envisagent une grève de la faim, une marche de protestation pour alerter l’opinion des graves conséquences de l’arrestation du patron de Jls, une caravane de sensibilisation sur l’axe Dakar-Diamniado-Thiès. Ils ont déjà rendu visite à tous les chefs religieux du pays pour les informer et les sensibiliser du cas Bara Tall, qui est, selon eux, « arbitrairement » dans les liens de la détention.

Les membres du Collectif des employés de Jls affirment que la décision de mise en dépôt de Bara est d’autant plus inopportune qu’elle coïncide avec les fêtes de Tabaski et de fin d’années, qui sont des périodes de réjouissance. « En emprisonnant Bara Tall, Ils mettent des milliers de familles dans le désarroi », fait savoir un membre du Collectif. Alors qu’au même moment, l’Etat doit à l’entreprise Jls 13 milliards de francs Cfa. Quelle injustice ! », fulmine toujours ce membre du Collectif.

Malgré leur situation difficile, les employés de Jls tiennent à faire savoir qu’ils sont toujours disposés à terminer le travail qu’ils ont commencé. « C’est nous qui avons commencé le boulot, nous tenons à le terminer », dit l’un des membres du Collectif.

Abdoulaye Mbodji salue l’esprit d’entreprise des employés

Abdoulaye Mbodji, directeur technique à Jean Lefèvre Sénégal a tenu à saluer l’esprit d’entreprise des employés de ladite structure. « Je voudrais aujourd’hui rendre un hommage aux braves ouvriers de Jls, qui ont été mis en chômage technique mais qui ont tenu, dans un élan empreint de vivacité, à se souder davantage et par tous les moyens légaux offerts, à venir en aide à leur patron Bara Tall. D’abord par une visite à toutes les familles religieuses du pays. Leur acte est d’une haute portée, dit M. Mbodji, parce que dans le secteur des infrastructures, il suffit à un ouvrier qualifié d’aller voir ailleurs pour trouver un boulot. S’ils ne l’ont pas fait, cela dénote de leur part un fort sentiment d’appartenance à l’entreprise Jls », se réjouit-il. Surtout avec les fins de mois aléatoires de ces derniers temps et qui coïncident aussi avec les fêtes de Tabaski et de fin d’années. « Depuis l’emprisonnement de M. Bara Tall, les ouvriers ont redoublé d’efforts pour terminer les ouvrages dans les délais. Malheureusement, les problèmes de fournitures ont freiné leurs ardeurs », se désole Abdoulaye Mbodji.