Le Premier ministre a finalement eu le dernier mot sur son ministre de l’Economie maritime. Qui, selon le directeur des pêches maritimes, Ousmane Ndiaye, qui faisait face à la presse hier, a décidé de classer définitivement cette affaire en se pliant à la volonté du chef du gouvernement.
Le ministère de l’Economie entend désormais se conformer à la volonté du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui ne souhaite pas que l’Etat attribue de nouvelles autorisations de pêche des pélagiques aux quatre navires étrangers qui en avaient fait la demande. C’est ce qu’a révélé hier le directeur des pêches maritimes, Ousmane Ndiaye, au cours d’une conférence de presse. Pour ce dernier, il n’a jamais été question de bras de fer entre sa tutelle et le locataire du 9e étage du building administratif. ‘Le ministre, faisant suite à l’instruction du Premier ministre, a décidé de classer définitivement cette affaire. Aujourd’hui, il n’est pas question de délivrer une quelconque autorisation de pêche. Nous sommes dans un Etat bien organisé où la hiérarchie est respectée et où le fonctionnement de l’administration ne se discute pas’, note Ousmane Ndiaye. Qui jure qu’il n’y a pas eu d’opposition entre sa tutelle le chef du gouvernement.
Le directeur des pêches maritimes a confirmé aux journalistes que c’est le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes), qui s’est insurgé contre l’attribution de licences aux quatre chalutiers pélagiques ‘Beta’, ‘Heinaste’, ‘Kristina’ et ‘Geysir’ battant pavillon bélizien, pour empêcher la délivrance d’autorisations. En effet, selon certaines sources qui évoquent un échange épistolaire entre le Pm et le ministre Khouraïchi Thiam, ce regroupement d’industriels et d’armateurs a su convaincre le Premier ministre des dangers d’une telle opération pour les ressources halieutiques nationales. Elle aurait, en effet, évoqué, dans sa saisine du chef du gouvernement, après l’avis de la commission consultative d’attribution des licences de pêche, entre autres objections, ‘le manque d’information sérieuses aux plans technique et financier sur ces navires, le caractère dérisoire des propositions financières, sur le tonnage de 60 mille tonnes à autoriser qui ferait 3 fois plus que le tonnage des captures annuelles de toute la pêche industrielle sénégalaise et les conséquences écologiques et sociales catastrophiques que de telles autorisations pourraient engendrer’. Car, elle considère que les navires en question aspiraient toutes les ressources sur leur passage et n’en rapportaient pas pour autant de ressources financières au Sénégal. Un argument assez léger du côté du ministère de l’Economie maritime où l’on voyait dans ces licences un moyen d’alimenter le Trésor public pour financer des projets dont la réalisation est important pour le secteur maritime. En effet, selon des informations recueillies auprès de certaines autorités de ce ministère, les ressources tirées de cette opération auraient pu permettre de construire quatre patrouilleurs rapides et armés, destinés à renforcer la surveillance des pêches contre les pirates, de donner l’apport de 920 millions de francs Cfa du Sénégal au projet coréen d’infrastructures et d’équipements maritimes, de construire le navire à passagers destiné à la liaison Dakar-Rufisque, de trouver les 6 milliards non obtenus pour la réalisation du port sec de Kaolack, les 2 milliards non obtenus comme avance pour le dragage et l’acquisition de 100 camions frigorifiques promis par le président de la République aux mareyeurs.
Cependant, même si, dans l’apparence, les choses semblent pliées, des sources sûres annoncent qu’une prolongation pourrait bien avoir lieu. Car, selon eux, même s’il a été déjà saisi par son Premier ministre sur la question avec des arguments solides, comme évoqué certains dans la presse hier, le dernier mot revient au président de la République qui peut donner une autre tournure à cette affaire.
REFLET : Le Gaipes est-il en train de faire un ‘raid’ sur la pêche ?
L’issue de l’affaire dite des licences de pêche qui a alimenté la chronique ces derniers temps au point de créer une petite brouille entre le Premier ministre et le ministre de l’Economie maritime, met à nu toute la puissance que le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes) a sur ce secteur. En effet, en plus d’être constitué pour la plupart d’entreprises ‘Points francs’, cette structure dispose d’une grande influence auprès des autorités. Une influence qui lui permet de sauvegarder les intérêts de ses membres à sa guise. Car, non seulement elle vient d’empêcher à l’Etat de tirer des ressources dans cette affaire mais elle ne lui apporte pas grand-chose. Les ‘Points francs’ sont, en effet, des aires géographiques délimitées par décret, extérieures au périmètre de la Zone franche industrielle de Dakar et auxquelles s’appliquent des dispositions spéciales. L’Etat cherche, à travers cette mesure, à les inciter à créer des entreprises à vocation exportatrice, surtout dans les régions. A cet effet, ils bénéficient, selon certaines sources, d’exonération à 100 % sur les droits douaniers, les droits et taxes à l’exportation, entre autres. Sur le plan fiscal aussi, ils bénéficient de 0 %, sans limites dans le temps, pour les impôts sur les sociétés et ceux sur les salaires. Mieux, sur le plan social, ils ont la possibilité de conclure des contrats de travail à durée déterminée renouvelables pendant une période de 5 ans, en plus de vendre sur le marché local 40 % de leur production sans autorisation préalable. Autant d’avantages qui font que ces entreprises sont loin de sentir les difficultés que traverse la pêche sénégalaise, la pêche artisanale en particulier, elle qui emploie la grande masse dont les intérêts ne sont nullement évoqués durant tout ce processus et qui ont grandement besoin d’être appuyées et mieux outillées pour profiter de ces potentialités dont dispose le pays.
Interpellé sur une telle influence du Gaipes dans la gestion du secteur, le directeur des pêches maritimes Ousmane Ndiaye, trouve normale qu’une telle organisation essaie de préserver ses intérêts. ‘On ne peut pas lui reprocher de défendre ses intérêts. Nous dialoguons avec le Gaipes pour un développement durable de la pêche. Car, il y a des pays où la pêche est gérée par le secteur privé’, laisse-t-il entendre.
4 Commentaires
Le Pecheur
En Janvier, 2011 (08:06 AM)s il vous plait arreté de dire n importe qu oi et informer vous biens sur les structures de votre pays si vous allait jusqu'a vouloir ecrire sur ces structures meme un journal televisé a montré hier les acteurs de la peche artisanal contester cet affaire de licence de peche
Bravo Déné
En Janvier, 2011 (15:05 PM)Tambacounda
En Janvier, 2011 (23:06 PM)CE DEGOUTAN OU ALLONS NOUS CHER AMI
Ouz
En Janvier, 2011 (10:19 AM)Participer à la Discussion