Avec l'installation des tentes démontables et modulables, certains marchés hebdomadaires de Dakar présentent une meilleure image. Du coup, plusieurs obstacles, comme l'occupation anarchique de l'espace, l'insécurité et l'hygiène, sont surmontés, à la grande satisfaction des différents acteurs.
Depuis 1996, avec la loi sur la décentralisation, certaines compétences ont été transférées aux communes d'arrondissement qui se devaient, dès lors, de trouver les moyens de leur politique. Cette nouvelle donne, destinée à améliorer les recettes fiscales, a aussi largement contribué à l'émergence des "loumas" ou marchés hebdomadaires avec leur lot de désagréments.
Dans cette kyrielle de maux, la gestion de l'espace public est devenue une rengaine. S'y ajoutent les problèmes liés à l'insécurité, à l'hygiène et à la santé des populations riveraines des marchés. Tout un lot d'obstacles à surmonter pour donner aux marchés hebdomadaires une meilleure image, dans l'intérêt des acteurs, à savoir les communes d'arrondissement, les commerçants et les populations.
C'est ainsi qu'un ancien émigré sénégalais du nom de Assane Fall, en compagnie de trois autres promoteurs, a mis sur pied la Mads (initiales des prénoms des promoteurs) qui a proposé aux pouvoirs publics d'ériger des tentes démontables et modulables sur ces lieux de transactions commerciales. A cette demande, confie M. Fall à l'occasion du bilan de la première année de fonctionnement, seules sept communes d'arrondissement avaient jugé nécessaire de donner une suite favorable. Au bout de ces douze mois de collaboration, les maires ne semblent pas regretter leur choix.
C'est le cas de l'édile de la commune d'arrondissement de Biscuiterie, Lamine Dia qui, malgré quelques griefs contre les promoteurs de ce projet, se réjouit de cette initiative. Pour le premier magistrat de cette cité qui accueille trois marchés hebdomadaires sur son territoire, la collaboration avec le Mads, outre le règlement de l'essentiel des problèmes causés par les "loumas", lui facilite la maîtrise des impôts municipaux avec l'imposition de la taxe municipale intégrée de 2 400 F Cfa par mois. "Cela m'évite de courir derrière les commerçants pour recouvrer les taxes. Désormais, c'est le Mads qui se charge de les recouvrer à notre place", révèle M. Dia. Le maire de la commune d'arrondissement de Biscuiterie précise même les recettes fiscales connaissent une hausse substantielle depuis le début de ce projet. "De 80 000 F Cfa en moyenne avant l'arrivée de M. Fall et son équipe, les recettes quotidiennes varient actuellement autour de 170 000 F par jour", se réjouit-il.
Tout comme Lamine Dia, le maire de la commune d'arrondissement de Grand-Dakar, Mamadou Lamine Samaké, estime que le projet mérite même d'être étendu à toutes les régions du pays.
Les commerçants, eux, à l'image de Cheikh Touré, reprochent au promoteur certains manquements comme la collecte et l'enlèvement des ordures après les marchés, mais aussi le nombre insuffisant de chaises mises à leur disposition. En réaction à ces doléances, M Fall, après avoir reconnu la légitimité de ces revendications, promet de les satisfaire au plus vite.
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