Près de 20% de progression du chiffre d’affaires au cours des trois premiers trimestres 2007. Le secteur du Btp est même plus important en termes de croissance que le secteur secondaire, avec des taux de croissance à deux chiffres enregistrés depuis 2004 même si, il faut le remarquer, l’évolution est plutôt stagnante si l’on analyse les statistiques. +14% en 2004, +15% en 2006, +13% seulement attendu en 2008, alors que le boom immobilier ainsi que les travaux d’infrastructures routières notamment n’ont jamais été aussi dynamiques que depuis ces trois dernières années. Il y a là un facteur non expliqué de ce creux noté en 2007 notamment où le taux de croissance du secteur était de 10%. Cependant, le poids du secteur qui a représenté 5,4 % du PIB national en 2007 contre 4,9% en 2006, est indéniable.
Animée souvent par le marché de l’immobilier, la demande s’est substantiellement renforcée par les grands travaux qui sont actuellement menés par l’Etat avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux.
Grands travaux qui, cependant, sont susceptibles d’être réalisés par peu d’entreprises d’où parfois les retards pris dans leur réalisation, en plus des délais trop courts donnés à ces entreprises afin de réaliser des travaux de grande envergure du fait de la lenteur des procédures et des autorisations de mises en chantier, qui contribuent également aux retards dans l’exécution des projets. Toutes choses qui expliquent le recours au gré à gré qui engendre les critiques des bailleurs de fonds internationaux, sans compter que les difficultés de paiement et les retards de trésorerie freinent souvent l’avancement des travaux.
20 000 entreprises informelles
A l’instar de nombreux secteurs au Sénégal, un nombre important d’entreprises dans le Btp relèvent de l’informel et les estimations font état de 20000 entreprises, environ, dans ce secteur. C’est énorme. Le secteur informel regroupe les entreprises qui ne sont pas enregistrées et exercent leur activité en dehors de la sphère légale et fiscale. Elles ne peuvent donc pas répondre aux appels d’offres sur des marchés publics.
En 2006, sur 1879 permis de construire déposés, 1114 auraient été délivrés par le Service départemental de l’Urbanisme de Dakar et au premier semestre 2007, on constate un ralentissement des demandes de permis de construire (171 demandes de permis délivrées).
Il semble que, même si on constate une augmentation du nombre de sociétés dans le secteur formel, la plupart de ces nouvelles sociétés n’auraient pas encore acquis l’expérience et les compétences nécessaires pour se voir confier de grands chantiers. Ces sociétés seraient ainsi surtout actives dans le secteur de la construction résidentielle et en sous-traitance des grands groupes (maçonnerie, travaux d’électricité, climatisation, plomberie/menuiserie, etc.…).
Aussi, c’est un marché du Btp dominé par une dizaine d’entreprises sénégalaises et filiales de grands groupes dont les principaux sont le Consortium d’entreprises (CDE), la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE), Jean Lefèvre Sénégal, la société sénégalaise de terrassement (SOSETER), EIFFAGE Sénégal (Ex-Fougerolles), SADE SENEGAL (groupe VEOLIA), SOGEA SATOM Sénégal (groupe VINCI),etc.
On note par ailleurs l’arrivée, depuis quelques années, de nouveaux acteurs du Maroc, du Portugal, de Côte d’ivoire, de Chine (société Henan), alors que le second-oeuvre qui profite de la bonne santé du secteur du BTP voit se multiplier le nombre d’entreprises sur le marché dont un grand nombre informelles. L’Etat est bien entendu présent à travers l’Agetip (Agence d’Exécution des Travaux d’intérêt Public), l’Apix (Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux), l’Aaatr (Agence autonome des travaux routiers), dans le rôle de promouvoir et de contrôler le développement des infrastructures. Mais force est de reconnaitre que ce développement, dans l’immobilier notamment, se fait encore n’importe comment sur fonds de spéculations foncières qui ont fini de laisser beaucoup de sénégalais sans toit.
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