Une plateforme semi-automatisée pour la comptabilité du capital naturel, qui prend en compte la surveillance efficace des ressources naturelles et écologiques des activités humaines, est mise en place. Cette plateforme des comptes du capital naturel des écosystèmes (ENCA) a été testée sur deux aires protégées d'Afrique de l'Ouest, notamment au Sénégal (Niokolo-Koba) et en Guinée (Bafing-Falémé).
Le capital naturel, c’est tout qui concerne l’environnement de manière générale et les aires protégées et la biodiversité en particulier. Afin de mieux outiller les acteurs, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) organise, du 23 au 26 octobre, un atelier de formation sur le Sys4ENCA A, en partenariat avec VITO.
Selon le coordonnateur régional des Aires marines protégées et biodiversité, Programme Afrique centrale et occidentale, Dr Christian Noirard, "le Sys4ENCA A est un nouvel outil, une innovation pour mesurer le capital naturel. Il fait partie des outils de la conservation de la nature. Aujourd’hui, le savoir est au cœur des préoccupations environnementales. Depuis toujours, l’homme essaie de mesurer la valeur de la nature. Il y a des éléments scientifiques de la valeur de la nature, mais il y a aussi des éléments économiques qu’elle porte et qu’elle sous-tend en particulier, au bénéfice des communautés locales".
Pour sa part, le chargé de la gestion des aires marines protégées à la Direction de l’Environnement et des Ressources en eau, Cheikh Tidiane Kane, est d'avis que cette plateforme permettra d'avoir des informations et d’apprécier ce qu’on appelle "la comptabilité écosystémique du capital naturel.
"Cet outil permettra de mesurer concrètement la valeur économique de la nature au niveau local, mais aussi au niveau national. Il permettra aussi d’aider à la prise de décision pour les politiques environnementales et pour les gestionnaires, en particulier au sein des aires marines protégées pour orienter les priorités d’actions de conservation de cette nature", indique Dr Christian Noirard.
Il ajoute : "Au moment où les pertes de biodiversité atteignent des niveaux alarmants où les besoins sont de plus en plus forts, il est nécessaire de prioriser les moyens et de les orienter là où il y a le capital naturel est le plus important. Là, il faut le mesurer. C’est un premier élément de cette plateforme. Le deuxième élément, c’est de bien mesurer l’impact. Le succès des actions qui sont mises en œuvre pour apporter soit des éléments correctifs, soit pour pousser sur des outils qui sont mis en œuvre sur le terrain pour la conservation de la nature".
Ainsi, dans le cadre du programme PapBio, l'UICN a jugé nécessaire de renforcer les capacités des acteurs, "c’est-à-dire outiller les administrations de nos États au niveau local et au niveau régional, pour que la comptabilité écosystémique du capital naturel puisse occuper la place qui est la sienne dans le dispositif informationnel", renseigne Dr Noirard.
Une source d’information qu’il faudra, selon lui, combiner avec d’autres éléments d’information pour pouvoir faciliter le processus de prise de décision.
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