«Nous avons enregistré 200 clients, qui ont déjà ouvert des comptes en payant la part sociale. Nous avons aussi reçu une foule de visiteurs venus s’informer des produits et services de «Birima», qui sont porteurs de revenus. Nous pensons, avec l’engouement noté ces derniers jours, pouvoir atteindre les 1000 membres en 2008», martèle Moustapha Ndiaye, coordinateur de la structure. Pour apporter des éclairages par rapport à tout ce qui a été dit lors de la cérémonie de lancement, il explique que les clients doivent se rendre dans les locaux de Birima avec une pièce d’identité, trois photos et 10.000F pour les frais d’adhésion. Concernant le délai proposé pour accéder au crédit, Moustapha Ndiaye précise qu’il n’y a pas de conditions. «Toutes les activités économiques sont éligibles au crédit «Birima». Il suffit juste que le projet soit rentable et présente un intérêt pour la société. «Notre souci est de réduire les délais d’instruction de crédit. Une personne qui se présente avec un bon projet, peut bénéficier d’un prêt en une semaine. Nous avons un comité de crédit, composé de l’agent de crédit et de l’agent d’exécution. C’est ce comité qui approuve ou désapprouve, donc il n’y a pas de souci à se faire. Et nous fixons une moyenne de 500.000F, mais on peut plafonner», précise-t-il. Toutefois, il fera savoir que lors d’une réunion avec Youssou Ndour, ce dernier a beaucoup insisté sur le volet culturel : musique, littérature, arts etc. C’est pour que les acteurs qui évoluent dans ce milieu soient privilégiés. Le fondateur du microcrédit pense que le système bancaire n’est pas adapté à certaines couches de la société. Selon lui, les Etats s’endettent, il faut aussi que les populations acceptent de s’endetter ; c’est la seule manière d’inciter les institutions à discuter avec les mutuelles. On instaurera ainsi des rapports de travail, pour bannir la main tendue, l’aumône. Pour l’heure, la mutuelle ne désemplit pas. Certains viennent pour ouvrir un compte, d’autres pour s’informer. C’est le cas de Aminata Ndoye, qui s’active dans l’informel. Elle habite la Médina et a ouvert un compte : d’abord en raison de la proximité avec son lieu de résidence, et pour bénéficier d’un crédit pour développer son commerce. Mactar Sy, un peulh venu expressément de Thiès, s’exprimera ainsi dans un Woloff laborieux «Moi, quand j’ai entendu la nouvelle, je n’en revenais pas. Car, obtenir un crédit sans garantie, sur la seule base de la parole donnée, c’est incroyable. Nous les Peulhs, nous sommes des personnes d’honneur.Je suis tooroodo et je pense que cette mutuelle a sa place à Matam. Je vais fournir les pièces qu’on m’a demandées et voir ce que je peux obtenir comme crédit, dans la mesure où j’ai une petite boutique à Thiès que je veux remplir». Mais le meilleur reste à venir. Youssou Ndour souhaite que tout le personnel du Groupe Futurs Médias ouvre un compte à Birima, pour participer à son développement. A bon entendeur...
0 Commentaires
Participer à la Discussion