L'importante délégation chinoise qui a été reçue ce 2 mars 2006 par L’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal(Unccias) a établi des accords avec la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad). Mais elle n'aura pas échappé à l'évocation de l'"affaire" des "chinois des allées du centenaire".
«Nos nouvelles relations avec la Chine devront être bénéfiques à travers un autre type de commerce, tout à fait le contraire de ce qui se passe dans les allées du Centenaire ». En rencontrant hier la délégation chinoise composée d’une quarantaine d’hommes d’affaires qui s’activent dans les secteurs des télécommunications, de l’exploitation de mine de fer, bâtiment, matériels de construction et construction des travaux, entre autres, Mamadou Lamine Niang, président de la Cciad(Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar), a mis le doigt dans la plaie, tout en appelant des "soins" pour l'autre "plaie" qui consiste au marché chinois "partiellement fermé sur certains produits", dit-il, en prônant une "modernisation des modalités du commerce".
Et s'il estime que pour relancer l'économie sénégalaise dans tous les domaines "il est important pour les opérateurs économiques sénégalais, eux aussi, de trouver des solutions adéquates", Mamadou Lamine Niang n'en pense pas moins que dans le cadre du partenariat, "la Chine doit permettre aux commerçants sénégalais de pouvoir s’installer en Chine et de vulgariser les produits locaux car c’est un marché important ". Dans ce contexte, des études auraient été menées pour connaître les types de produits que les chinois utilisent, du produit halieutique, artisanal, au produit agricole.
La rencontre avec la délégation d'hommes d'affaires chinois qui rentre dans le cadre du renforcement du partenariat, ouvre ainsi des perspectives de développement économique et d’emplois entre les différentes communautés d’affaire des deux pays. Aussi, les chinois promettent de s’impliquer davantage dans les domaines du textile, de la pharmacie (médicaments et instruments de laboratoire), des industries chimiques, de l’agriculture et transformation de produits agricoles, de la pêche et d’établissements financiers.
Des perspectives qui ont inspiré M. Diané, Directeur adjoint de Sénégal Pêche, une entreprise fruit des rapports sino-sénégalais et qui existe depuis 20 ans, qui souligne que "les perspectives sont nombreuses et Sénégal pêche est un exemple et un modèle intéressant qui capitalise quelque 1400 emplois".
Du côté de l’Union Nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacoisdef), on pense qu'"il faut savoir faire le distingo entre les types de coopération et recenser les plus importantes, et les appliquer aussi bien dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage de la pêche et de l’industrie". Mais certains souvenirs étant rebelles, Ibrahima Lô, Secrétaire général de l'Unacoisdef, précise qu'"il faut une sorte de coopération qui ne porte pas davantage de préjudices aux commerçants locaux et ce que nous ne voulons pas, c'est ce qui se passe dans le secteur informel en l’occurrence les chinois des allées du Centenaire."
Dans son esprit, la délégation chinoise est venue avec une nouvelle tendance. À cet égard, s’agissant du partenariat sino-sénégalais, son Excellence M. Wei Jianguo, vice Ministre chinois du Commerce, « assure la visibilité sur la qualité des prochains produits qui seront déversés dans le pays ». De son point de vu, « ce partenariat est basé sur l'égalité et le bénéfice réciproque ».
Auparavant, il a évoqué les rapports du Sénégal et de Chine-Taiwan qui, selon lui, "ont causé une rupture avec la République de Chine pendant à peu près 10 ans provoquant alors l’éloignement de gros investisseurs chinois." Mais, ajoute-t-il, "heureusement, le Sénégal a renoué avec nous, depuis le 24 octobre 2005, et cela a permis à nos entrepreneurs de songer à s’installer et investir au Sénégal."
Soulignons que le montant global du commerce extérieur de la Chine, depuis 1995, a atteint 1422 milliards de $ Us, plaçant le pays à la 3e place après les États-Unis et le Japon. L'année dernière, le montant des investissements directs étrangers chinois s’est chiffré à à-peu près à 53 milliards de $ Us.
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