MONDE RURAL : La disette s’installe à Vélingara

À Vélingara, le monde rural a faim. Ce phénomène prend de l’ampleur et il est de plus en plus visible selon que l’on se trouve dans la commune ou dans le village.          
 
Depuis le début de l’hivernage, la disette s’installe petit à petit dans les foyers au niveau du département de Vélingara. La partie Sud dudit département qui ne vit que des productions agricoles, éprouve d’énormes difficultés pour joindre les deux bouts. Pour s’en rendre compte, il faut faire un tour dans quelques villages du département ou assurer les trois repas quotidien est un véritable casse-tête . Comme l’explique ce père de famille du village de Pakour localité située à 55kms de la commune de vélingara : «On ne mange plus à notre faim . Apres le repas de midi qui n’est pas toujours suffisant, le soir il n’y a pas à dîner ou à des rares fois» .Selon notre interlocuteur, Fodé Niabaly, l’hivernage tardif serait à l’origine du manque de vivres dans les greniers. Seuls les paysans qui ont semé les premiers,  au mois de juin de l’année écoulée ont récolté. Même son de cloche du coté de Hamady Mballo qui soutient que «cette situation de disette qui s’installe progressivement dans le monde rural est due à la longue pause pluviométrique que le département a connu durant la campagne agricole passée. Mais, il reconnaît aussi que certains paysans sont responsables de leur situation».
Car dit –il «ils vendent souvent le peu de récoltes dans les marchés hebdomadaires». Des arguments renforcés par un autres paysan du village de Manato toujours dans la communauté rurale de Paroumba «le manque de matériels serait l’une des causes de cette disette. Si un paysan ne dispose pas  de matériels agricoles, il n’arrivera jamais à une autosuffisance alimentaire. Et même le peu qu’il aura sera vendu pour s’occuper des ordonnances de sa famille».
Malgré les apparences, la réalité est là têtue. Le monde rural est fatigué. Aujourd’hui, la clameur politique s’est accaparée de tout et occupe tout et installe un tintamarre incroyable. A tel enseigne que l’on entend plus les pleurs des paysans . «On a beau organisé des séminaires sur la pauvreté, avec le DSRP, le problème reste entier», se désole cet enseignant trouvé dans son champ de coton. La situation de précarité est visible et palpable dans le fouladou .Aussi bien dans la campagne que dans les villages, la pauvreté a atteint des proportions inquiétantes.