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MONNAIE - Manœuvres monétaires limitées en Afrique de l’Ouest : L’Euro fort inquiète la zone Cfa

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MONNAIE - Manœuvres monétaires limitées en Afrique de l’Ouest : L’Euro fort inquiète la zone Cfa

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly, estime que le franc Cfa surévalué appauvrit l’Afrique et l’empêche de gérer au mieux ses intérêts. Certains économistes africains préconisent même un décrochage au profit d’une monnaie africaine qui reposerait sur les matières premières dont regorge le continent comme le café, le coton, l’or et le pétrole. Ces déclarations coïncident avec l’annonce de la mise en circulation, à la fin de 2009, d’une monnaie commune, l’Eco, pour cinq pays de l’Afrique de l’Ouest non-membres de la Zone franc : le Nigeria, le Ghana, la Sierra Leone, la Gambie et la Guinée. Le directeur des opérations de l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Imao), Odiaka Chris Okolie, a précisé que «de nombreux succès ont été enregistrés dans le domaine de l’harmonisation politique des normes de chèques, des lois sur les systèmes de paiement, des intégrations du secteur financier et de la convertibilité de la monnaie».

L’Eco entre dans le cadre du projet de création d’une monnaie unique commune aux 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Elle devrait faciliter le paiement transfrontalier des transferts de fonds et permettre de mettre en place le système de paiement unique. Ce projet est toutefois jugé irréalisable par certains experts internationaux, qui ne voient pas comment les pays de la Zone franc, même membres de la Cedeao, pourraient avoir deux monnaies. «C’est un fantasme. Il n’y a aucune possibilité de le faire», souligne l’un d’eux. Il estime toutefois qu’il pourrait y avoir un accord. «On pourrait imaginer que les pays non-membres de la Zone franc et membres de la Cedeao adoptent une monnaie commune et que, ensuite, il y ait une relation entre cette monnaie et le franc Cfa. Tout cela est à construire et le chemin paraît extrêmement long», ajoute-t-il.

Pour ces experts, un euro si fort peut inciter certains pays à vouloir décrocher de la Zone franc car il génère de manière générale, un manque de compétitivité croissante. Mais, ils n’observent pas de fuite de capitaux, pas d’affolement, pas d’attente d’une dévaluation. Ils reconnaissent, toutefois, que si le niveau de la parité fait souffrir un certain nombre de secteurs comme celui du coton, à l’inverse, celui-ci est une protection contre les cours élevés du pétrole pour les pays importateurs de brut.

En fait, à leurs yeux, la situation a ses avantages et ses inconvénients et il convient d’y réfléchir tout en prenant des mesures d’ajustement en termes réels, comme de meilleures rémunérations et de meilleures performances. Un décrochage complet de la Zone franc ou un nouveau régime de change (avec paliers par exemple) exige des discussions politiques que personne ne semble encore prêt à entamer. D’autant plus que l’ensemble des pays africains connait une assez bonne croissance économique et qu’il n’y a pas de pression, comme celle qui existait au début des années 1990 et qui a abouti, en 1994, à la dévaluation du franc Cfa garanti par le Trésor français.

Mais les facteurs structurels qui affectent différemment les pays de la Zone franc d’Afrique de l’Ouest (pénalisée par les difficultés en Côte d’Ivoire), et ceux d’Afrique centrale qui connaît un boom pétrolier, pourrait peut-être un jour, donner naissance à deux francs Cfa ayant une parité différente par rapport à l’euro, la monnaie commune européenne.

«Il faut faire de la situation africaine un bilan contrasté parce que les pays africains, notamment en Afrique de l’Ouest, ont bénéficié d’une croissance inégalée depuis une trentaine d’années, avec, depuis plusieurs années, une croissance annuelle de 5-6%», a souligné Dominique Strauss-Kahn, citant toutefois le Nigeria, avec une croissance annuelle de l’ordre de 9% par an ou le Ghana. «D’un autre côté, la situation continue d’être dramatique dans d’autres pays, notamment à cause du prix des matières premières et l’alimentation», a-t-il dit. Face aux turbulences financières mondiales qui se font jour, le Fmi a révisé légèrement en baisse ses perspectives de croissance même si les pays émergents et en développement devraient être moins pénalisés que les plus riches. 



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