La société Aibd-Sa, créée le 24 février 2006, va être le propriétaire de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass sans bourse délier, selon Me Ibrahima Diawara. Son argument, la société de droit privé va emprunter sur le marché financier international les 230 milliards de F Cfa nécessaires à la construction de l’infrastructure et sans aucun risque, puisque c’est l’Etat qui rembourse. En quoi faisant ? En opérant un prélèvement sur le prix de chaque billet d’avion acheté, en vertu de l’article 7 du décret 2005-138 du 28 février 2005 qui stipule que la redevance est collectée jusqu’au remboursement par la société Aibd de l’ensemble de la dette contractée dans le cadre du financement de la construction et du développement du nouvel aéroport Blaise Diagne de Diass. Pour l’avocat, il faudrait plutôt parler de redevance pour la construction de l’aéroport Blaise Diagne.
Me Ibrahima Diawara ne finit pas de surprendre, car il révèle par ailleurs que cette même redevance perçue par l’Association internationale du transport aérien (Iata) est reversée dans un compte ouvert à la Banque marocaine du commerce extérieur, qui y prélève 2% de commission. Depuis quand les dépôts en banque ne génèrent plus d’intérêt ? s’interroge l’avocat. Pourquoi utiliser l’argent public pour construire un aéroport qui sera la propriété exclusive d’une société privée pendant au moins 30 ans ? Pour Me Ibrahima Diawara, il n’y a pas de doute, le montage financier de l’aéroport de Diass n’est ni optimal, ni bénéfique pour l’Etat. L’Etat dont les intérêts ne sont guère assurés ni défendus et qui, pour autant, accepte de faire bénéficier l’Aibd-Sa de 4500 ha de terres au titre d’un bail de 99 ans.
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