Bien qu’il soit un des pays les plus assistés, le Sénégal a des efforts à faire pour que tous ses habitants goûtent aux fruits du développement. Les organismes du système des Nations-Unies veulent y collaborer à travers leur plan d’aide au développement pour 2007-2011, avec des améliorations indispensables
D’après Luc Gregoire, l’économiste principal du Programme des Nations-Unies pour le développement au Sénégal, le taux de décaissement annuel des fonds alloués au Sénégal par son organisme n’est pas des plus importants, car il est inférieur à 12%. Mais il s’est empressé d’ajouter qu’au cours de ces deux dernières années, ce taux est passé à 35%. M. Grégoire s’exprimait hier au cours d’une conférence de presse tenue au Breda. Au cours de cette cérémonie, la question de l’aide apportée au Sénégal a été soulignée par les participants. L’économiste a battu également en brêche l’assertion selon laquelle, le Sénégal serait le pays qui bénéficie de plus d’aide en Afrique, bien que ses problèmes soient loin d’être résolus. A ce propos, précise Luc Grégoire, économiste principal du Pnud, il y a un décalage entre les engagements des partenaires et le gouvernement car, au lieu de 800 000 dollars financés par an, par exemple, c’est plutôt 400 mille dollars qui sont effectivement débloqués. «Le Sénégal n’est pas le pays le plus financé, il se trouve parmi les dix premiers, ce qui veut dire qu’il est dans la moyenne», soutient l’économiste.
Faire connaître l’action et le système des Nations-Unies auprès du gouvernement et des Sénégalais, avec en filigrane, l’ambition d’améliorer la vie des populations démunies. C’est le prétexte donné à la rencontre de différentes agences du Système des Nations-Unies (Pnud, Fao, Cinu, Pam, Unicef, Unesco,…) avec la presse, hier au Bureau régional pour l’éducation et le développement en Afrique (Breda), siège de l’Unesco, à Dakar. Ce fut aussi une occasion de dérouler les objectifs des Nations-Unies pour le Sénégal et les pays de la sous-région.
Ceux-ci sont regroupées autour de trois axes, à savoir la création des richesses, avec pour priorité, l’accès à l’emploi, la sécurité alimentaire et ensuite, l’accès aux services sociaux comme la santé et enfin, œuvrer pour une gouvernance transparente et efficace sur les droits de l’Enfant et de la Femme, et aussi, accompagner la décentralisation. Ces objectifs découlent du plan élaboré par les Nations-Unies, et dénommé Plan du cadre des Nations-Unies pour l’aide au développement en faveur du Sénégal (2007-2011).
Ce plan s’inscrit dans le contexte de lutte contre la pauvreté et ainsi il est sous-tendu par la mise en œuvre d’un Document de stratégie de lutte contre la pauvreté (Dsrp), qui interpelle une série d’initiatives basées sur la Stratégie de croissance accélérée (Sca). Selon Mme Suzanne Maïga Konté, coordonnatrice résident du Fnuap, ce plan est une nouvelle procédure qui répond aux attentes du gouvernement. D’ail-leurs, précise-t-elle, «ce plan est approuvé par le ministre du développement durable, car c’est un plan basé sur les travaux du comité national des Objectifs du millénaire pour le développement».
M. Gregoire a reconnu cependant que l’annulation des dettes et l’apport des émigrants ont permis de constituer un apport important de ressources.
Autres questions soulevées, c’est le cas des réfugiés, qui concerne des pays comme la Mauritanie, la Serra-Leone, le Liberia et la Cote d’Ivoire, secoués par des guerres. Mais, souligne le responsable du Hcr, certains dossiers connaissent des avancés significatives. C’est le cas du Liberia où l’on prépare le rapatriement des derniers refugiés. Et pour les Mauritaniens installés dans la vallée du fleuve Sénégal, des négociations sont en cours. De même, le bilan de la santé a été évoqué. Dans ce cas, des progrès importants sont notées avec la baisse de la mortalité infantile et de la mortalité des femmes. Ces réalisations sont notées aussi sur le cas du Sud où les malades ont accès aux médicaments anti-rétroviraux. Pour ce cas de figure, l’objectif est d’arriver à un taux de prévalence de 0,7%. La sécurité alimentaire n’est pas aussi en reste, car selon le représentant du Pam, le Sénégal fait face à une insécurité alimentaire sévère. Ce qui explique que la Fao ait mobilisé environ 2 millions de dollars, soit 1,5 milliards de francs Cfa, dans le cadre du Programme de sécurité alimentaire, réalisé en partenariat avec des techniciens vietnamiens, avec des résultats appréciables.
0 Commentaires
Participer à la Discussion