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OUMOU KHAÏRY GUÈYE SECK, MINISTRE DE L’ÉLEVAGE : « Il y a déjà, depuis samedi, plus de moutons entrés dans Dakar que l’année dernière »

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OUMOU KHAÏRY GUÈYE SECK, MINISTRE DE L’ÉLEVAGE : « Il y a déjà, depuis samedi, plus de moutons entrés dans Dakar que l’année dernière »

 

À deux jours de la Tabaski, le ministre de l’Élevage fait le point sur l’approvisionnement du marché en moutons. Pour Oumou Khaïry Guèye Seck qui a fait le tour de certaines localités du pays, avec plus de 233.000 entrées déjà enregistrées dans la région de Dakar, il y aura suffisamment de moutons pour satisfaire la demande à l’échelle du pays. Le Sénégal, actuellement dépendant des importations des pays voisins, vise, d’ici à cinq ans, à s’auto-suffire en moutons de Tabaski, déclare-t-elle.

 

Mme le Ministre, vous venez de boucler une tournée dans trois régions du pays. Pouvons-nous avoir le point sur l’état du marché du mouton à quelques jours de la Tabaski ?

Effectivement, je viens d’une tournée à l’intérieur du pays. J’ai visité les marchés de Sandiara, Kaolack, Kahône, Mbirkilane et je suis rentrée à Dakar vraiment rassurée par ce que j’ai vu. Parce que, partout où je suis passée, je n’ai vu que des moutons. Un peu partout, à perte de vue, il y avait une très forte affluence et de très grands flux vers Dakar.

Nous avons fait cette visite d’abord, dans le but de nous rendre compte de l’application des mesures qui ont été édictées par le gouvernement lors du dernier Conseil interministériel sur la Tabaski qui s’est tenu à Dakar, le 16 décembre, sous la présidence du Premier ministre. Et nous sommes vraiment satisfaits de l’état d’application de ces mesures. Les professionnels, les opérateurs économiques de la filière moutons de Tabaski sont également satisfaits. Ils nous l’ont fait entendre partout où nous sommes passés. Donc, je pense que les Sénégalais peuvent être rassurés quant à l’approvisionnement du marché en moutons de Tabaski pour cette année.

Est-ce qu’au-delà de la quantité de moutons présents sur le marché, les Sénégalais peuvent avoir l’assurance que les prix seront à leur portée ?

Vous savez, les prix sont régulés par la loi du marché ; donc par l’offre et la demande. Et lorsque l’offre est excédentaire, en général, les prix baissent. La Tabaski est un événement particulier et les opérateurs économiques de la Tabaski ont une mentalité particulière. Ils attendent toujours les derniers jours pour vendre leurs moutons. Les consommateurs également ont une attitude particulière par rapport à la Tabaski, surtout dans les grandes villes où il y a beaucoup de problèmes pour garder les moutons et les nourrir. Et en général, les consommateurs attendent les derniers jours pour s’approvisionner.

Vous avez évoqué tantôt l’offre, largement au-dessus de la demande. Est-ce qu’on peut avoir une idée plus précise de son volume ?

En fait, l’année dernière, dans la région de Dakar, - parce que c’est là où il y a souvent des problèmes en raison du fait qu’il est un très grand centre de consommation - nous avons évalué le volume de la demande à peu près de 200.000 pour la région. Vendredi, le cumul des entrées au niveau de Dakar faisait 185.000 moutons.

À la date du samedi 07 janvier, il y a eu 14 879 nouvelles entrées à Dakar, 8865 à Pikine et 3079 au foirail de Rufisque, soit un total de 27 543 nouvelles entrées. Le cumul des moutons déjà entrés dans Dakar donne un nombre de 233 109 moutons à la date du 07 janvier. Par rapport à l’année dernière, le total des entrées était, à la fin des opérations de 191. 694 têtes. Cela veut dire qu’il y a déjà, depuis samedi dernier, plus de moutons entrés dans Dakar que l’année dernière à la fin de la Tabaski. Compte tenu de l’importance de l’offre, j’ai bon espoir que les prix seront très, très bas cette année.

Donc, je pense que nous n’avons pas de problème d’approvisionnement. Ce qui aurait pu arriver et que nous redoutions au point d’aller voir de nous-même à l’intérieur du pays, ce sont les ruptures d’approvisionnement. Le grand rush de dernière minute s’accompagne toujours de problèmes de transport. Parce que les transporteurs, souvent, profitent de cette occasion pour faire monter les enchères et spéculer un tout petit peu. C’est de bonne guerre ! Je les ai appelés à avoir une attitude citoyenne et à aider les Sénégalais, en laissant les prix du transport dans les normes habituelles. J’espère que j’ai été entendue.

Cette année, même les communes ne pourront pas prélever des taxes sur les opérations de vente de moutons de Tabaski, en plus des mesures fiscales habituellement décidées par l’Etat. Y a-t-il vraiment une garantie que ces mesures vont profiter aux consommateurs ?

Oui ! vous savez que depuis une dizaine d’années, il y a une exonération des taxes pendant deux mois : un mois avant et un mois après la Tabaski. Donc, tous les droits et taxes qui étaient perçus par l’Etat, par les collectivités locales sont suspendus pendant cette période de préparation de la Tabaski. Cela pour faciliter l’approvisionnement et éviter une flambée des prix du mouton. Ce que nous avons fait cette année aussi. Le Premier ministre a pris un arrêté pour suspendre l’ensemble des droits et taxes, y compris au niveau des collectivités locales.

Ce qui est l’innovation de cette année...

Oui. Parce que l’année dernière, nous avions eu quelques problèmes avec les collectivités locales qui prélevaient des taxes et même des citoyens sénégalais ordinaires qui venaient se présenter aux vendeurs pour réclamer des taxes sur les points de vente notamment. Cette année, l’appel du Premier ministre a été très bien entendu. J’ai fait le point avec l’ensemble des maires sur les marchés où je suis allée. Les mesures sont appliquées. Maintenant, lorsque nous avons décidé de pendre ces mesures-là, les opérateurs eux-mêmes s’étaient engagés- parce qu’ils étaient présents lors du Conseil interministériel - à aussi prendre leur part de cette préparation, en mettant vraiment à l’abri les consommateurs et, en faisant en sorte que l’ensemble des opérateurs baissent les prix du mouton. Ils avaient pris cet engagement et je crois qu’ils vont l’appliquer. Si cet engagement est correctement appliqué, ce sont les consommateurs sénégalais qui vont profiter réellement de ces mesures. Maintenant, je dis toujours que le Sénégalais veut acheter le mouton le plus gros, le mouton de case, le mouton le plus beau, le mouton le plus blanc et, souvent, ces moutons-là coûtent cher. Les producteurs, qui les ont préparés pendant un an pour les présenter sur le marché lors de la Tabaski, ont simplement besoin d’avoir des revenus parce qu’ils ont travaillé toute une année pour cela. Je pense qu’il est juste qu’ils puissent avoir une rémunération correcte par rapport à ce travail qu’ils ont effectué. Voilà pourquoi je dis que les moutons sont abordables, mais il faut que chacun achète le mouton qui est à portée de sa bourse.

Certains éleveurs des zones frontalières se sont plaints du fait que la suspension des droits et taxes les rende moins compétitifs par rapport aux opérateurs étrangers qui amènent des moutons. Que leur répondez-vous ?

La Tabaski est une fête très, très importante dans notre pays. C’est une question d’intérêt national. Et, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’avoir des ruptures d’approvisionnement ou des pénuries de moutons pendant la Tabaski. Nous devons, en tant qu’Etat, nous assurer que chaque Sénégalais pourra faire la Tabaski avec un mouton. Parce qu’il est arrivé -il y a quelques années- que des Sénégalais fassent la Tabaski avec des poulets, des brebis, des chèvres, etc. Vraiment, nous faisons tout pour que de telles choses n’arrivent plus jamais. C’est pourquoi nous pensons que ces éleveurs, qui sont au niveau des zones frontalières, peuvent ne pas être contents de la suspension de taxes ; ce qui est normal. Mais, nous, en tant qu’Etat, nous travaillons pour la nation. Je pense que nous prenons en compte l’intérêt de tout le monde et l’intérêt de tout le monde, c’est l’ouverture des frontières et la suspension des taxes.

Le Sénégal dépend, à chaque Tabaski, des importations de moutons pour satisfaire les besoins nationaux. Est-il possible, à moyen ou long terme, qu’il puisse être autosuffisant en moutons de Tabaski notamment en développant la production locale ?

Oui ! Bien entendu, nous pensons à cela. Parce que nous voulons être autosuffisants. Nous voulons même exporter pour avoir plus de revenus. Et la politique de l’Etat, surtout dans le cadre de la stratégie de croissance accélérée, nous dicte d’augmenter la production. Seulement, en élevage, les cycles de production sont assez longs. On ne peut pas, du jour au lendemain, assurer l’approvisionnement du marché. Il faut du temps. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler à une augmentation de la production laitière, à la production de viande (embouche bovine et ovine). Mais, nous sommes surtout en train de travailler à l’amélioration génétique de nos races et à la multiplication du cheptel des petits ruminants. Nous avons un cheptel qui tourne autour de 7 millions de chèvres et moutons. Et le disponible potentiel pour la Tabaski se situe aux environs de 650.000 moutons sur lequel nous devons prélever ceux qui servent à la Tabaski. Nous devons assurer le renouvellement du cheptel, ce qui n’est pas très, très évident. Mais, aujourd’hui, si vous allez dans les zones comme le bassin arachidier ou la zone nord, nous avons des programmes qui sont mis en place. Dans le bassin arachidier, nous avons commencé le travail depuis deux ou trois ans. On a mis en place des bergeries et des chèveries pour la multiplication et l’amélioration génétique du petit ruminant. Ce programme va être généralisé dans l’ensemble du pays, avec la mise en place des centres d’impulsion pour la modernisation de l’élevage qui vont être des vitrines qui vont permettre d’encadrer les éleveurs dans la multiplication du cheptel, dans la production laitière, dans la production de viande, etc. Ces aspects sont très, très bien pris en compte. Nous escomptons avoir, d’ici à cinq ans, une autosuffisance parfaite de notre pays en moutons de Tabaski et vraiment une bonne augmentation des autres productions.

 



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