PARCE QU'ELLE TARDE A REPRENDRE SES ACTIVITES : WADE SE FACHE CONTRE LA SAR - L'Etat n'acceptera pas que le pays soit pris en otage

Arrêt d'activité industrielle : Le chef de l'Etat met la Sar devant ses responsabilités

Le chef de l'Etat est très remonté contre la Société africaine de raffinage. Il l'a d'ailleurs mise devant ses responsabilités. Me Abdoulaye Wade a saisi à cet effet le ministre de l'Energie et des Mines, Me Madické Niang, afin que la Sar reprenne ses activités industrielles. 'Le président a rappelé à la Sar que l'industrie est un fleuron de l'économie nationale, et qu'il est inconcevable, dans notre pays, qu'une entreprise aussi importante (que la Sar) ne puisse avoir que des activités d'importation de produits finis. L'activité industrielle crée de la valeur ajoutée et génère des revenus. Il n'est donc pas question qu'une telle activité puisse s'arrêter. Des concertations seront menées mais l'Etat restera ferme sur la position selon laquelle l'industrie doit demeurer en activité', a souligne le directeur de l'Energie, Lamine Thioune, dans un entretien.

La Sar avait posé plusieurs revendications sur la table du gouvernement sénégalais. Des revendications auxquelles l'Etat a accédé. Mais malgré les assurances données par l'Etat quant au paiement des pertes commerciales une fois l'expertise faite, la Sar reste intransigeante sur sa position. Ce qui laisse croire que la société spécialisée dans le raffinage veut prendre maintenant en otage le pays tout entier, avec la complicité des multinationales. Le directeur de l'Energie ne croit pas à cela. M. Lamine Thioune se veut conciliant. 'L'activité industrielle doit continuer en attendant que l'expertise sur les pertes commerciales se fasse', indique-t-il.

Selon les chiffres fournis par le directeur de l'Energie, les prix des produits pétroliers ont connu une hausse vertigineuse. Cette augmentation ne pouvait pas être répercutée au consommateur. Ce qui fait que l'ardoise des subventions a été salée.

Sur le cours des produits, le fuel oil est passé de 78 500 F Cfa la tonne à 191 900 F Cfa. Quant au diesel oil, il est passé de 173 800 à 362 300 F Cfa. Le gouvernement a pris en charge les subventions estimées 42 milliards de francs (arriérés et reliquat). Il a d'ailleurs soldé ses comptes avec la Sar. Alors qu'il croyait que tout était rentré dans l'ordre, la Société africaine de raffinage est revenue pour réclamer le paiement des pertes commerciales. Sous ce rapport, l'Etat a demandé une expertise pour évaluer ces pertes commerciales brandies par la Sar. Le Comité permanent des hydrocarbures est en contact avec la société pour voir les justificatifs de telles pertes commerciales.

La situation de Sar se dégrade de jour en jour, selon le Syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz (Sntpg) dirigé par Cheikh Diop. Les camarades de ce dernier ont estimé que leurs emplois sont menacés. Ils ont invité l'Etat et les actionnaires-distributeurs à intervenir. 'Aujourd’hui, la Sar est en rupture de brut. Cela veut dire que l’activité de raffinage va complètement s’arrêter. Et, si tel est le cas, ça va se répercuter très certainement sur l’approvisionnement des usagers en produits pétroliers. Donc, il y aura de fortes perturbations dans la distribution des produits pétroliers. Cela aura aussi des conséquences sur les emplois, mais également sur l’économie du pays'. Cheikh Diop s’exprimait ainsi, hier, dans les colonnes du Quotidien.